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Robaggio
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Re: Robaggio... Quand l'histoire devient belle...

Message par Robaggio » mar. 25 oct. 2011 11:42

Je suis pour le moment toujours sur le 2011 Oxyde.
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elvis
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Re: Robaggio... Quand l'histoire devient belle...

Message par elvis » mer. 26 oct. 2011 16:38

Content de voir que tu continues cette superbe storie. :)

Wooh une autre dimension? Est ce que tu vas changer de club? Tu as des propositions? Peut être de Serie A qui sait?


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Misaki
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Re: Robaggio... Quand l'histoire devient belle...

Message par Misaki » jeu. 27 oct. 2011 13:11

Incroyable que ta story continue à exister.

Une saison parfaite sur le plan sportif et peu de problèmes en dehors. C'est bien une des rares fois où Roby passe une saison si calme. Et en plus, tu nous laisses avec un petit suspens. On a hâte de savoir ce qui va arriver à Roby.
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corsica2b20
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Re: Robaggio... Quand l'histoire devient belle...

Message par corsica2b20 » lun. 31 oct. 2011 9:55

Comme d'ab rien a dire pas un épisode moins bon qu'un autre . Juste une chose continue avec un story comme ça tu n'as plus le droit de t’arrêter :mrgreen:


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Re: Robaggio... Quand l'histoire devient belle...

Message par ricard33 » mer. 02 nov. 2011 21:19

Encore un magnifique épisode ( a noter au début une fautes tu as écrit chaumage ) , il me tarde déjà la suite :mrgreen:
la vie est une danse qui se danse qu'une fois , accompagnons la de la plus belle des musiques


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par Robaggio » jeu. 03 nov. 2011 17:31

Au bout du rêve...


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Giacomo avait raison. Moi qui avais un peu déconnecté du foot pour profiter pleinement de vacances avec Giana, je fus bien vite rattrapé par la réalité. Et c'est donc avec une certaine curiosité qu'en cette matinée ensoleillée que je consulte ma boîte mail...
Mon agent ne m'a pas menti, pas moins de sept clubs souhaitent discuter avec moi de mon avenir et du leur, rien que ça...
En vrac, le Napoli, Palerme, le Rc Lens, le Sporting Club de Bastia, le Sparta Rotterdam, Leeds United, et le Royal Sporting Club de Charleroi souhaitent me voir afin d'envisager une éventuelle collaboration. Quelle blague... Il y a six mois, j'étais un paria et aujourd'hui, on lorgne sur moi un peu partout en Europe. Certes, ce ne sont pas les plus grands clubs, mais ce ne sont pas les moindres non plus, et tous sans exception ont une plus ou moins grande histoire dans le monde du ballon rond.

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Giana s'en amuse, elle me singe en coach émérite, donnant des conférences de presse improbables, m'imitant évoquer certaines stars comme faisant partie d'un non moins improbable effectif...
La scène, si décalée, m'arrache un fou rire...
Mon ami Oscar Lagos, le président de l'Estudiantes de la Plata à qui je suis allé rendre visite avant mon retour en Italie n'est quant à lui pas surpris.

-Roby, il n'y a que les aveugles et les gens de mauvaise foi qui ne peuvent apprécier tes qualités. Quelque soit ton choix, je suis sûr que tu réussiras, et qu'un jour ou l'autre, tu auras l'Europe à tes pieds.

Sacré Lagos, toujours le mot pour me booster le moral. Je sais ce que je lui dois, je sais aussi ce que je dois à l'Estudiantes qui a fait de moi le coach que je suis aujourd'hui. Sportivement, ces cinq saisons à la tête des rouge et blancs restent pour moi les plus abouties de ma carrière...

L'Estudiantes de la Plata, que de souvenirs...
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Mais malgré toutes ces sollicitations, je ne me sens pas encore prêt à quitter mes Rossoblu. Le travail qui j'y effectue porte ses fruits, nous sommes fraichement promus en Série B et j'ai aujourd'hui l'impression de reprendre mon travail là où je l'avais laissé contre mon gré tant d'années auparavant. A taranto, je suis une star, les gens m'aiment et me respectent parce que je n'ai jamais rien fait qui puisse nuire au club (exceptée ma spéculation de l'an dernier), et je l'ai toujours défendu, quitte à en payer personnellement le prix. Une ville à taille humaine, et un club pour le moins familial où on écoute ce que je dis, où mon avis compte, c'est important, et puis l'investissement de Giana n'a jamais été aussi fort pour maintenir le club à flots financièrement. Le quitter maintenant serait un vrai déchirement, sans parler de la santé de mon beau père, Luigi Blasi, qui malgré une embellie semble décliner à nouveau.

Avec tous ces éléments dans la balance, deux jours d'intense réflexion suffisent à balayer de mon esprit toute velléité de départ. Napoli et Palerme sont nos prestigieux voisins. Je les respectent pour leur contribution au rayonnement de la région sur la scène footballistique, mais ce qu'ils me proposent reste flou et quitte à rester dans le coin, que ce soit dans le sud de l'Italie ou en Sicile, je ne me vois pas porter un autre survêtement que celui de Taranto.
Des clubs français, parfois je me dis qu'il serait bon aussi d'exercer dans mon pays, mais j'ai une sainte horreur de la Corse, sans doute parce que je ne la connais pas vraiment. Quant à Lens, je ne suis pas sûr que je me plairais là-bas. Le stade Bollaert est magnifique, son public est fervent quoi qu'un peu lisse, mais je n'ai jamais trouvé la politique sportive du club très cohérente.
Le Sparta Rotterdam? un challenge intéressant, et puis je suis fan des ultras bataves, mais quitte à jouer dans un club miséreux, autant le faire sous le soleil des Pouilles non?
Après, je ne peux pas cacher que poser mes valises à Elland Road et prendre les commandes du Leeds United ne m'a pas posé un problème de conscience... En Angleterre, peu de clubs ont mes faveurs, mais Leeds les a. Un stade mythique, des ultras mythiques, et ils partagent ma haine du Galatasaray depuis mon office au Sakaryaspor...
Enfin le Royal Sporting Club de Charleroi, les Zèbres !!! Sans doute le moins huppé des clubs qui m'ont approchés, mais j'ai un attachement particulier avec cette ville où une partie de ma famille réside. Noircie par le charbon, Charleroi est rongée par la corruption et la criminalité importée d'Italie et des pays de l'Est. Son surnom c'est le Petit Chicago Belge, mais son peuple est attachant et d'une rare gentillesse et depuis que je m'intéresse au foot, j'ai toujours voulu voir le Sporting' jouer les premiers rôles en Belgique...

Mon avenir immédiat est donc à Taranto, club de mes débuts que je ne peux quitter si tôt après l'avoir retrouvé. Giacomo mon agent s'arrache les cheveux mais c'est comme ça, pour le moment je ne me vois pas ailleurs qu'ici, et c'est résolu à poursuivre la belle aventure avec mes protégés que je prépare la nouvelle saison. Côté mercato, tout est calme. Même si nos comptes sont revenus à l'équilibre, nous n'avons pas de quoi renforcer l'équipe comme je le souhaiterais.

Qu'à cela ne tienne, nous ferons avec les moyens du bord. Nous enregistrons une seule arrivée, celle de Cristian Tiboni, qui souhaite revenir en Italie après une expérience malheureuse au Panama... Cet attaquant racé déniché par ma cellule de recrutement va se révéler pour nous être une véritable arme de scorification massive. Le renard des surfaces qu'il nous manquait, même avec un budget très restreint, c'est pour nos couleurs qu'il va étaler son talent !

Avec Tiboni, le Taranto Sport tient là sa pépite du mercato !!!
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L'autre bonne nouvelle c'est que tous les renouvellements de contrats se passent le mieux du monde. Les joueurs ont eux aussi envie de poursuivre la belle histoire et même les plus ambitieux d'entre eux resignent sans se montrer trop gourments au niveau des demandes d'augmentation. Un véritable luxe quand on jette un œil du côté de notre trésorerie.
D'autant plus que Iacovone ne semble pas devoir faire le plein cette année encore. Malgré une hausse sensible des abonnements et de l'estimation de fréquentation du stade, nous ne jouerons probablement pas beaucoup de matchs à guichets fermés. Les irréductibles sont là, mais nos ultras réputés turbulents font encore peur et beaucoup de gens hésitent à venir supporter le club en raison des petits mais trop nombreux incidents qui entachent nos rencontres à domicile. Cette saison, deux confrontations sont à surveiller particulièrement. Nous retrouvons Foggia, ennemi de longue date, et Lecce, voisin plus prestigieux, donc forcément plus encombrant...
D'addario, mon président, aura pourtant fait son boulot, convoquant les leaders des différents groupes de supporters, mais ces derniers qui ne lui reconnaissent aucune légitimité, ne se présenteront pas à la réunion, préférant faire la sourde oreille aux injonctions du club pour que la saison se passe dans des conditions et une atmosphère acceptables pour tous...

Pour mon cas strictement professionnel, je retrouve depuis quelques mois une sérénité à laquelle je n'avais que trop peu goûté. Je peux enfin faire mon travail sans penser du qu'en dira-t-on? je peux enfin ouvrir les journaux sans appréhender un article assassin sur le club ou sur ma personne. En ville tout le monde semble heureux de me croiser. Un sourire, une photo, un autographe, ma petite notoriété n'est pas encombrante, je me sens respecté et je profite vraiment de ces moments qui, jour après jour, me confortent dans mon choix de rester ici.
Les analystes sportifs sont partagés à ce sujet, certains pensent que je fait preuve d'un manque d'ambition flagrant, d'autres au contraire que je suis un bâtisseur qui veut s'inscrire dans la durée dans un club qu'il aime.

L'ombre, sur mon tableau personnel, se porte sur Giana qui consacre de plus en plus de temps à ses fonctions et que je vois de moins en moins. Même si son travail porte ses fruits, c'est au détriment de notre couple. On se croise, on se laisse des mots sur la table basse du salon, on s'aperçoit durant les réunions du staff, on se vole un baiser entre deux portes quand nos chemins empruntent les même couloirs du siège du club...

Après tant d'années, j'ai l'impression que notre relation se dilue doucement dans notre univers rouge et bleu et bien que je ne veuille ouvertement me l'avouer, je commence à souffrir de cette situation. et à chaque fois que j'évoque le sujet, la belle s'esquive et n'ayant de cesse de me dire que son emploi du temps devrait s'alléger prochainement...

Giana passe de plus en plus de temps sur les routes....
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Les séjours à l'hôpital de son père Luigi Blasi se font quant à eux plus nombreux, et à chaque fois, il y reste un peu plus longtemps. Blasi est un guerrier, mais la maladie semble avoir décidé de lui livrer la plus dure des batailles qu'il aura du mener jusqu'ici.
Je me suis attaché à ce bougre, fort en gueule, qui a toujours un mot bien placé dans n'importe quelle situation. J'essaie autant que faire se peut de passer du temps avec lui, que ce soit chez lui où lors de ses hospitalisations. C'est un réservoir d'anecdotes intarissables, il connait le milieu comme sa poche, et même si bien souvent son enthousiasme et son amour de Taranto l'emportent, il est pour moi source d'inspiration et de bons conseils.

C'est sur cette toile fond que commence notre saison et notre retour en Série B.

Notre préparation a été un vrai régal. Le groupe, pour un club de cette envergure, est assez exceptionnel sur l'état d'esprit et le professionnalisme dont il fait preuve. La Lazio qui est revenue pour une revanche "amicale" ne repart à Rome qu'avec un match nul, 1-1, ayant pourtant cette fois aligné son équipe type. Le CSKA Sofia repart de Iacovone avec quatre buts dans la musette, comme Tirana, et nous écrasons Bari notre meilleur ennemi 3-0. Les tifosi Barese, comme je le pressentais ont fait le déplacement, et les premiers incidents autour de notre stade se sont fait jour alors que la saison officielle n'a même pas encore commencée. Le service d'ordre pourtant prévenu que même dans un cadre "amical", les rencontres entre Taranto et Bari ne le sont jamais vraiment, n'a pas daigné déployer un dispositif adapté... moralité, les supporters des deux clubs ont réussi à se retrouver aux abords du stade pour en découdre. Un peu de casse, quelques bobos, rien de vraiment dramatique, mais les groupes Zuffa et Ultrapaz se font déjà remarquer, et c'est logiquement que la fédération nous adresse un premier avertissement...

Notre début de championnat, en dépit de cette pré-saison plus qu'encourageante, est laborieux. Notre seule victoire en quatre matchs, est contre Foggia, mais ce premier succès est une nouvelle fois entaché par des affrontements entre supporters, aux abords et dans le stade.

Les ultras tarantini savent recevoir !
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La police de Taranto se montre une nouvelle fois trop légère et l'avant match voit le centre ville de Taranto ravagé par des hordes d'enragés qui se courent après, se jetant à la gueule tout se qui se trouve à leur portée. Dans l'enceinte du Iacovone, des jets de fumigènes d'une tribune à l'autre puis sur la pelouse, poussent l'arbitre, Monsieur Chiocchi, à interrompre la rencontre une dizaine de minute, le temps que tout le monde reprenne ses esprits et se souvienne qu'il est avant tout ici pour voir un match de football...

Même si ce genre de comportement est répréhensible, j'ai toujours eu, de façon inavouable, du goût pour ce genre d'évènement, et ce qui se passe en tribune m'amuse plus que ne m'inquiète. La guerre des clochers cristallisée autour d'un rectangle vert m'a toujours fascinée, et pour être franc, je préfère un public fervent et turbulent plutôt qu'une foule mollassonne qui applaudit poliment quand son équipe se dévore et inscrit un but en reprise de volée pleine lucarne...

Ici c'est Iacovone, ici c'est l'enfer rouge et bleu, alors va fan culo si tu as peur d'y mettre les pieds.
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Bien entendu, je me garde d'étaler ce que je pense sur le sujet, on me brûlerait sur le perron de la fédé si je le faisais. Ce qui est fâcheux, ce sont les sanctions qui risquent de nous tomber dessus si on ne met pas un peu d'ordre dans nos tribunes. L'exercice consiste donc à paraitre méchants et dangereux sans l'être vraiment, et c'est sur ce dernier aspect qu'il nous faudra porter l'effort, même si la tâche s'annonce rude, il n'y a rien de plus incontrôlable qu'une foule qui ne veut pas être sous contrôle.
Le club organise donc force réunions avec les acteurs de la sécurité de la ville pour que chaque match à Taranto ne se transforme pas en bataille rangée urbaine, et de mon côté je me rends dans les locaux des différentes associations de supporters pour essayer de les sensibiliser sur le problème.

-Soyez arrogants, soyez provocateurs, soyez hostiles, soyez fervents et portez le Taranto Sport aussi haut que vous le pouvez, mais faites le intelligemment, sinon votre passion et ce que vous défendez se retournera immanquablement contre le club.

C'est en substance le message que j'essaie de faire passer, et dans l'ensemble il est bien reçu même si quelques irréductibles me font bien remarquer que certaines rivalités existent depuis la nuit des temps et qu'il est impossible d'empêcher tous les supporters de vouloir solder certains comptes. A bon entendeur...

Malgré tout, la première partie de saison se déroule à peu près correctement de ce côté là. Heureusement parce que la fédération nous a l'œil et si on franchit une nouvelle fois la ligne rouge, de lourdes sanctions nous attendent de l'autre côté. A l'heure où le club regarde à chaque centime dépensé, une amende substantielle ou une suspension de stade serait vraiment mal venue.

Sur la pelouse par contre, tout se passe mieux. L'équipe s'installe dans sa saison comme il faut et à la surprise de beaucoup, qui nous voyaient lutter pour le maintien, nous nous ancrons durablement dans la première moitié du classement. Nous parvenons dans la foulée à nous hisser jusqu'au quatrième tour de la coupe d'Italie, avant d'en être sortis par une équipe de Frosinone qui fait de son côté une saison remarquable à tous points de vue.
L'équipe, très peu retouchée par rapport à la saison dernière, s'appuie sur ses automatismes et s'impose régulièrement à domicile tout créant non moins régulièrement de retentissantes surprises sur les autres terrains de Série B. Aussi je n'oublie pas que ce championnat à 22 équipes est un véritable marathon et qu'il nous faudra garder une certaine régularité jusqu'à fin mai pour ne pas chuter au classement.

Taranto déjoue pour le moment tous les pronostics !
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Si le onze majeur est compétitif, notre banc n'est pas très bien fourni, et qui sait ce qui adviendrait si jamais nous devions accumuler les pépins physiques...
Je touche du bois, pour le moment tout le monde tient la forme et les médias transalpins commencent sérieusement à lorgner sur nous, se demandant semaine après semaine jusqu'où cette fringante équipe Tarantine sera capable d'aller. J'avoue que je ne m'attendais pas non plus à un tel rendement, mais les gars sont surmotivés. Fait auquel nous n'étions plus trop habitués ici, des émissaires de clubs plus ou moins huppés venant des quatre coins de l'Europe viennent superviser nos joueurs, se renseignent sur d'éventuelles possibles négociations sur telle ou telle individualité, et les agents qui avaient un temps déserté les travées du Iacovone fourmillent maintenant dans la tribune "présidentielle".
D'Addario, comme à son habitude quand la situation semble lui sourire, se pavane, fume de gros cigares et rit bruyamment, arrose ses courtisans de champagne, et discute de l'avenir de certains de mes protégés comme on évoquerait une portée de chiots que l'on voudrait vendre au plus offrant.
Plus le temps passe, plus mon Président me dégoute. Il n'a aucune passion pour ce club, tout ce qui l'intéresse, c'est de se faire une place dans le milieu, quitte à faire fi de des valeurs qu'il est censé défendre, quitte à se torcher avec l'image du Taranto Sport.

D'Addario président sans envergure, pavoise sans aucune humilité...
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Heureusement que Blasi, de plus en plus affaibli, n'assiste pas à tout ça. Je crois bien qu'il n'y survivrait pas. Depuis le début de la saison, il n'a pu assister qu'à un match, une victoire 1-0 contre Triestina, et n'a siégé que deux fois au Conseil d'administration. Il passe le plus clair de son temps sur sa terrasse, toujours un œil sur les chaines sportives qui crachent leurs infos et retransmettent matchs sur matchs sur son écran géant, et lit avidement la presse. Le président d'honneur de Taranto, lui qui a fait du club ce qu'il devient aujourd'hui, lâche doucement la bride, même s'il suit au plus près l'actualité de ses Rossoblu, il n'a plus la force de donner plus.
C'est difficile d'assister à la fin d'un règne comme celui-ci, et c'est souvent avec un pincement au cœur que je quitte sa demeure, le laissant aux bons soins de son aide soignante, qui passe, au fil des mois, de plus en plus de temps au domicile de mon Beau père.
Les visites de ce qui fut jadis son cercle restreint, se font de plus en plus rares, et même Giana, sans doute peinée de voir son père décliner de la sorte, trouve de moins en moins de temps pour aller lui tenir un peu compagnie.
D'ailleurs je pourrais moi même me demander quand Giana trouvera-t-elle un peu de temps pour sa famille, parce que je ne la vois que trop peu. Toujours partie aux quatre coins de l'Italie, il y a des semaines où nos conversations se limitent à quelques coups de fil sans saveur et à des sms insipides. Quand elle me fait l'honneur et le privilège de passer une soirée à la maison, elle est vite ensevelie sous des tonnes de paperasse, le pc portable sur les genoux, et le gsm collé à l'oreille.
On a déjà fait plus glamour....
Mais quand je lui demande de décrocher un peu et de faire un peu plus attention à ce qui l'entoure, surtout quand elle est à la maison, elle se referme comme une huitre ou elle s'enflamme comme elle sait le faire, montant dans les décibels, prétextant que le travail qu'elle abat est vital pour le club et qu'il serait criminel de ne pas la laisser l'accomplir...
La communication entre elle et moi se fait de plus en plus difficile, et c'est impuissant que je regarde notre histoire glisser du mauvais côté de la pente.

N'ayant jamais été un fin psychologue, je prends sur moi et tente d'oublier le marasme qui règne dans mon cocon familial en me donnant moi même à fond dans le boulot. Nous faisons une saison bien supérieure à celle à laquelle nous nous attendions. L'équipe tourne à plein régime et fin mars, nous nous retrouvons dans le bon wagon pour pouvoir accrocher une place en barrage si jamais ceux ci ont lieu. En effet Cagliari et Frosinone impressionnants cette année semblent intouchables et à ce stade de la saison, il ne fait presque aucun doute que les deux premières places leur reviendront.
Le règlement stipule en revanche que si le troisième du classement ne devance pas le quatrième par plus de neuf points, alors un tournoi de barrage est déclenché entre les équipes se situant entre la troisième et la sixième place, et le vainqueur du tournoi se voit promu en Série A.
C'est sur ce cas de figure que nous tablons, puisque le Torino, Vicenza et Cesena, toujours en course pour grimper sur la plus petite marche du podium, se tiennent en une poignée de points. Pour nous qui oscillons entre la quatrième et la huitième place, il serait possible que nous nous transformions en invités surprise parmi les dernières formations pouvant prétendre à la Série A...

Nous nous prenons à rêver...

C'est donc avec cet objectif inavoué que nous redoublons d'efforts aux entrainements et multiplions les bonnes performances en championnat. Toute la ville se prend à rêver avec nous, et c'est avec un engouement indescriptible que la sentence tombe. Il y aura bien un tournoi de barrages. Vicenza prend la troisième place de la Série B loin derrière Frosinone et Cagliari qui finit championne, mais avec seulement cinq point d'avance sur Torino qui s'empare de la quatrième. Nous finissons cinquièmes à six points de Vicenza, et un point devant Cesena qui s'octroie le dernier strapontin pour les barrages.

Et si...

Le foot est fait de belles surprises, tous les ans et partout dans le monde, c'est ce qui fait son sel. Mais notre présence à ce stade de la compétition met en émoi le microcosme de la Série B. Qui pouvait penser il y a quelques moi de cela que le Taranto Sport, presque exsangue financièrement et marginalisé sportivement, disputerait aujourd'hui un accessit pour l'élite du foot italien?

Personne.. même pas nous...

L'Estudiantes de Taranto, Melting Pot Pugliese farci d'Argentine, tantôt raillé, tantôt méprisé, rarement admiré, venait par cette belle saison de gagner, sinon de l'estime, au moins le respect de ses pairs.
De l'avis de tous, avant même d'affronter le Torino en demi finale des barrages, c'était déjà une belle victoire. On sait maintenant que dans le talon de la botte italienne, là où la merde vient se loger, existe un petit club qui fait vibrer une ville, un petit club qui vend chèrement sa peau, un petit club qui a un public chaud bouillant, et qui n'est pas aussi lisse que le voudrait son Président...

Alors pour la réception du Torino, nous mettons les petits plats dans les grands, un mémorable tifo est préparé, le service d'ordre est impeccablement déployé et toute la ville s'est parée de rouge et de bleu. Tout est fait pour que la fête soit belle. Iacovone s'est transformé pour l'occasion en véritable cocotte minute et une clameur sans pareil monte des travées quand le speaker annonce l'arrivée de Luigi Blasi dans la corbeille V.I.P. Il est très amaigri, il n'a pas pris soin de teindre sa chevelure blanche et désormais clairsemée, mais il est bien là, au bras de Giana sur qui il s'appuie discrètement pour se maintenir debout.
Il salue le public d'un geste lent et peu assuré, et Iacovone scande son nom de longs instants. Blasi, même mort, n'aurait raté pour rien au monde cet évènement.

Iacovone veut croire en son rêve...
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Le match tiendra quant à lui toutes ses promesses. Le Torino a également fait une très belle saison. La Série A à laquelle il était encore habitué il y a quelques saisons de cela lui manque et cela se voit. Les turinois ont la deuxième meilleure défense du championnat et il le prouve aujourd'hui. Ne voulant pas compromettre leurs chances avant le match retour chez eux, ils verrouillent derrière avec un bon catenaccio des familles saupoudré des contres aussi habiles qu'assassins. On aura tout essayé, 90 minutes n'auront pas suffit pour faire sauter le cadenas grenat.
Malgré une partie plaisante et intense sur le plan de l'engagement physique, les deux équipes se séparent sur un score nul et vierge de zéro à zéro. La décision se fera donc dans la fournaise du stade Olimpico, au pied des Alpes...

Comme je m'y attendais, l'accueil du Torino est à la mesure de celui que nous lui avions réservé quelques jours auparavant. L'attente est ici énorme, pour les tifosi, le Torino n'est pas, au contraire de son adversaire du soir, là par hasard, et personne ne comprendrait qu'il ne dispose pas du premier obstacle que constitue le Taranto Sport sur la route qui doit l'emmener en Série A.

Je n'ai pour ma part pas besoin d'une grande causerie. Mes joueurs m'ont montré toute la saison qu'ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Je me contente juste de leur dire que nous sommes à trois matchs du bonheur ultime, mais que ce bonheur passe d'abord par un résultat ici. De fiévreux encouragements et une fière accolade à leur sortie du vestiaire. Le boulot, ils le connaissent.

Une bouffée de chaleur et un gros frisson m'envahissent lorsque nous faisons notre entrée. L'ambiance ici est fantastique, il faut le dire, et comme nous au match aller, ce soir le Torino jouera à 12 ce soir.

L'antre du Torino, un véritable chaudron.
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Mon équipe, encore peu habituée à ce genre d'ambiance, ne se laisse pas démonter pour autant mais les grenats ce soir ont délaissé leur catenaccio pour enflammer la rencontre. Le premier quart d'heure est un véritable supplice tant mon équipe est prise à la gorge. Le Torino multiplie les offensives audacieuses et nous avons un mal fou à les contenir. Mes gars font ce qu'ils peuvent mais l'orage est long à passer. Malgré tout, les débats s'équilibrent un peu mais c'est au moment où nous commencions à vraiment sortir la tête de l'eau que Mirko Antenucci, sur un bon service de Luca Belingheri, parvient à trouer notre défense et ouvrir le score à la 29ème minute.

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Fort de ce but, le Torino maintiendra son emprise sur le match jusqu'à la pause. Sentant mon équipe vexée, je décide de ne procéder à aucun changement pour le moment, mais je leur rappelle que dans 45 minutes, la partie sera finie. Alors quitte à se faire sortir, autant le faire sans regret, si on gagne la deuxième mi-temps, quelque soit le score, on sera qualifié, alors on attaque et on lâche ses tripes sur le terrain.

Message reçu...

Les Rossoblu entament donc la seconde période tambour battant et jettent toutes leur forces dans la bataille. Bien plus dominateurs notamment dans les duels, mon équipe commence à prendre un léger ascendant sur le Torino qui tout doucement plie, mais ne semble pas devoir rompre. Les grenats, au fur et à mesure que le chrono défile, se recroquevillent toujours un peu plus devant leur but, et se contente maintenant de jouer le contre, domaine dans lequel il excellent. Il reste un quart d'heure, je fait rentrer du sang frais, surtout au milieu qui s'est mis sur les rotules pour que l'équipe puisse se porter aux avant-postes le plus souvent possible tout en annihilant les velléités adverses.

Et puis...

78ème minute, sur un énième corner, Ismael N'Diaye, en capitaine, donne au ballon un magistral coup de boule et propulse celui-ci hors de portée du portier adverse dans un silence de cathédrale. Un but partout !!! Je jaillis de mon banc comme un diable de sa boîte et hurle mes directives pour replacer mes joueurs qui se congratulent devant les tifosi tarantini ayant fait le déplacement. Nous sommes à cet instant qualifiés pour la finale des barrages, il s'agit maintenant de ne pas faire n'importe quoi et de préserver le score coûte que coûte.
Le quart d'heure qui suivra sera donc intenable. Cette année une des forces du Torino est sa capacité à pouvoir changer radicalement de système de jeu au cours d'une même rencontre. Les grenats se réorganisent très vite et reprennent d'assaut notre camp. Et je le vois bien, mes gars qui ont tout donné pour recoller au score sont cuits. A peine récupèrent-ils le ballon qu'ils s'en débarrassent, envoyant de grandes balles devant alors que nous ne sortons plus de notre camp.
La pression du Torino devient insupportable. Taranto pourtant fait bloc derrière, grappille la moindre seconde, reste au sol dès qu'une faute est commise, mais au bout du bout, dans les arrêts de jeu, alors que mon banc est debout prêt à rentrer sur la pelouse pour fêter la qualif', Antenucci, insaisissable, récupère un ballon cafouillé et crucifie mon équipe dans stade Olimpico devenu pour le coup magmatique.

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L'arbitre siffle la fin du match. Mes joueurs sont écroulés sur la pelouse, comme frappés par la foudre. L'aventure s'arrête ici, le retour sur terre est brutal, pour une poignée de secondes nos rêves de Série A se sont envolés. Avec le staff nous allons relever les joueurs un à un. Certains sont en larmes, mais même si leur déception est compréhensible, il n'y a pas de quoi rougir. Au contraire, tous peuvent être fier de leur saison. On était pas favori et sur les deux matchs, le Torino nous aura été supérieur. On est passé à côté d'un petit exploit mais personne ne nous en voudra. Je demande aux gars d'aller saluer nos supporters qui ont traversé l'Italie toute entière pour les encourager. Il faut le souligner, ils ont été eux aussi magnifique ce soir...

L'histoire retiendra qu'au bout des barrages, c'est finalement Cesena qui tirera son épingle du jeu en triomphant du Torino en finale. Cesena jouera donc en Série A la saison prochaine...

Le retour sur Tarante se fait dans le calme, mais pas dans une tristesse démesurée. Chacun, je crois, commence à mesurer le chemin parcouru et à prendre conscience que même si la montée n'est pas au bout, personne ne les attendait là. Leur saison reste belle et qui sait? si cette saison nous avons réussi à effleurer le Graal, qui dit qu'il ne sera pas notre la saison prochaine?
C'est l'ultime message que je délivre à mes joueurs avant de les laisser s'égayer dans la nature pour des vacances amplement méritées.

Moi aussi j'ai besoin de repos. Après un bref coup de fil à mon beau père pour lui dire que je lui rendrai visite dès le lendemain pour lui raconter notre périple dans le Piémont, je rentre à la maison.

Ce n'est qu'une demi surprise, mais Giana n'est pas là quand j'arrive. Un peu fourbu, je lâche mes affaires en vrac dans le patio, me sert une bonne lichette de Sambuca, et part m'affaler dans le sofa, la zapette à portée de main. Je tombe sur la diffusion d'un concert des Black Keys, cool. Pris par la musique, je remarque quelques morceaux plus tard que Giana a laissé un mot sur la table basse.
Presque machinalement, je l'ouvre pour en lire le contenu.


Roby,
Je suis désolée de te l'apprendre ainsi, mais je te quitte.
Pour l'instant, n'en dis rien à mon père s'il te plait, ça lui ferait trop de mal.
Je suis partie pour Rome, un dossier urgent à traiter, on parlera de tout ça à mon retour.
En attendant prends soin de toi.
Je t'embrasse.
G.



Le regard de Giana sera désormais tourné vers un autre horizon que le mien...
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Assommé par ces quelques lignes, je mets le son à fond, et ramène du bar la boutanche de Sambuca pour qu'elle soit à proximité immédiate...

Oui, j'ai vraiment besoin de vacances...

http://www.youtube.com/watch?v=SASZf_aRq8g[/video]


Au bout du rêve il n'y a que la réalité, froide et implaccable...
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kyp
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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par kyp » jeu. 03 nov. 2011 19:11

Toujours aussi passionnant, on espère avec toi à la montée en Serie A jusqu' à la fin et le message de Giana me rend encore une fois impatient d'avoir la suite. :)


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par ricard33 » jeu. 03 nov. 2011 23:59

Je sais pas si il y a de mots pour décrire mais c’était magnifique !! Tu tiens le lecteur en halène jusqu'au bout , tu pourrais publier ta story en livre elle aurait un sucées monstre c'est obligé !!

Encore un grand bravo et un grand merci.
la vie est une danse qui se danse qu'une fois , accompagnons la de la plus belle des musiques


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par Scorpya » mer. 09 nov. 2011 19:12

Toujours aussi intéressant et passionnant. J'attend aussi la suite avec impatience.


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par 10life » jeu. 10 nov. 2011 15:32

Mon dieu que c'est bon. Une véritable claque. Quelle écriture. J'ai tout lu en 3 jours. J'envie ta plume. J'en suis presque jaloux. Je vais faire en sorte de m'en inspirer pour ma storie. Continues comme sa c'est vraiment génial. Forza Taranto ;)


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par xanxus60 » lun. 14 nov. 2011 0:54

Tes 2 derniers épisodes sont.. comment dire ... EXCEPTIONNEL !! tu as la faculté a nous tenir en haleine quand on lit ta story, c'est Formidable . Dommage pour la montée, mais vue que tu n'étais pas favori ce n'est pas si dramatique que ça . Le message de Giana m'a fait de la peine pour Roby :23: , espérons que ça va s'arranger... ou qu'il en trouve une autre :P.
Hâte pour le prochain épisode !


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Re: Robaggio... Au bout du rêve...

Message par Misaki » lun. 14 nov. 2011 13:24

Deux épisodes en peu de temps. Tu aurais passé la seconde, Robbagio ? :mrgreen:

La qualité est toujours au rendez-vous et le suspens laissé à la fin de l'épisode donne envie de connaître la suite.
ImageImage
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