Toulouse and 2 losers | S01E06 - Heurts & bonheurs... Part 2
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Oui d'ailleurs si ta proposition d'écriture d'épisode tient toujours....Cali a écrit :Ayé j'ai refait mon retard...bon je pense que beaucoup de gens ont dit beaucoup de chose...moi ce que je retient c'est Riou est toujours là dans sa cage !!!!
Par ailleurs, pour la photo avec le maillot du FC Nono, il faudra attendre ce week-end, je rentre chez moi...
- Cali
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
prends ton temps je suis pas presséCali a écrit :l'offre tient encore bien sur j'ai pas mal de retard, j'ai un épisode du fc nono a faire (je sais être patient pour la photo) et un autre pour la stocumorie il me semble.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Pas déçu en tout cas... On a droit au premier épisode de story/chanson et déjà ça c'est pas rien.
Tout est très bien écrit.... (presque) aucune faute d'orthographe
Un narrateur intéressant qui a l'air d'avoir plein de trucs à raconter. Un TFC qui joue bien et marque beaucoup, même si des "oublis" comme contre Dijon au Stadium rendent l'histoire réaliste. De l'humour, des blagues, des jeux de mots... bref...
...je me suis régalé, vivement la suite.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Merci merci SimSim a écrit :J'ai fait mon retard aussi... enfin.
Pas déçu en tout cas... On a droit au premier épisode de story/chanson et déjà ça c'est pas rien.
Tout est très bien écrit.... (presque) aucune faute d'orthographe
Un narrateur intéressant qui a l'air d'avoir plein de trucs à raconter. Un TFC qui joue bien et marque beaucoup, même si des "oublis" comme contre Dijon au Stadium rendent l'histoire réaliste. De l'humour, des blagues, des jeux de mots... bref...
...je me suis régalé, vivement la suite.
Effectivement, j'ai pour but de développer le "personnage" du narrateur... mais je sais pas trop encore où ça va me mener. Mais content que tu remarques son existence !
Par contre qu'entends-tu par des "oublis" qui rendent l'histoire "réaliste" ? Tu veux insinuer qu'IRL Toulouse a des oublis ?
Bref comme tu dis, merci de me lire encore et de te régaler
Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Jusque là tu résumes parfaitement ma story, l'amisteve84 a écrit :Je viens de voir Mika Debève sur mon match de Gambardella, j'ai pensé à ta story. Un super gars mais une coupe de cheveux toujours aussi affreuse. Faut que je lise, je sais...
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Tout juste AugusteCharles Le Téféciste a écrit : Par contre qu'entends-tu par des "oublis" qui rendent l'histoire "réaliste" ? Tu veux insinuer qu'IRL Toulouse a des oublis ?
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E04 - Anniversaires, zombies.
Ouais bon, je peux pas te donner tort après la désillusion Made in (Coupe de) France de ce dimanche...Sim a écrit :Tout juste AugusteCharles Le Téféciste a écrit : Par contre qu'entends-tu par des "oublis" qui rendent l'histoire "réaliste" ? Tu veux insinuer qu'IRL Toulouse a des oublis ?
Et Buzzer, merci merci beaucoup
La suite bientôt !
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Re: Toulouse and 2 losers | S01E05 - Du bénéfice du doute
Mickaël Debève savoure, sirotant un Perrier citron dans sa villa de Saint-Martin, tout près de ces "avions qui ronflent gros", comme dans la chanson de Nougaro. Tony, le bouledogue, lape son eau, aux pieds de son maître. Le Soleil, discret tout l'été, arrose de rayons chauds et souriants le Picard et sa compagne, qui dévore, littéralement, un magazine féminin. "Tu penses rester longtemps, ici ?", elle dit, sans même lever les yeux de l'aplat de Hugh Jackman sur papier glacé. "Le temps qu'il faudra." Sa réponse laconique laisse à Mickaël l'impression d'un aventureux voyageur se lançant à corps perdu dans un périple dont il n'est pas certain de revenir indemne, mais qu'il sait devoir accomplir. "Une fois Toulouse en haut, peut-être…" Il est songeur. Il se reprend. "Une fois en haut, remarque, on n'aura plus de raison de partir." Pas de signe d'approbation du côté de la blonde aux seins nus, et dégueulasses, qui "gît" à ses côtés. "Et toi, t'en penses quoi, chérie ?" Elle laisse tomber son magazine à terre, ajuste son string, et lance, en guise de réponse : "j'ai besoin de gros nichons, non ? Eux aussi ils ont le droit d'être en haut !" Imparable. Mickaël sourit malgré lui, mais sa femme est déjà rentrée dans leur villa. Il souffle, maugrée, puis sourit de nouveau, fixe le pin qui se dresse face à lui et dans un dernier rictus : "Ouais, ce serait pas du luxe…"
Dernier jour de septembre. Tout le monde à l'entraînement est décontracté, joueurs comme dirigeants. Olivier Sadran semble content : on l'a dérangé trois fois cette semaine pour lui "poser quelques questions." Même s'il s'en défend, le Président aime qu'on parle de lui. Il est passé ce matin sur l'île du Ramier, saluer ses protégés et son entraîneur, dont beaucoup de monde se met maintenant à féliciter le travail. "Tu fais partie de la famille, Mika, tu le sais, hein ?" L'entraîneur n'est pas dupe, l'amour fou durera tant que les résultats seront là . Même si, au fond de lui, Sadran n'est pas un mauvais bougre. Il a ses têtes, c'est tout. Mombaerts et Casanova étaient ses favoris, Baup tout le contraire. Avec lui, personne ne sait vraiment de quoi il retourne. Mais le temps passe, et les liens se tissent. Depuis que Debève encaisse la lumière des projecteurs, qu'il s'en sort bien, vendant à qui veut l'entendre la sainte parole de son Président, celui-ci ne se plaint pas. Au contraire, il est déjà arrivé de nombreuses fois qu'il assiste aux entraînements, qu'il s'immerge encore plus dans cette "famille" qu'il veut imposer à tous. Comme ce vendredi matin, veille de départ pour le Doubs, où Sochaux l'attend.
Pavle Ninkov inapte à tenir son rang sur le flanc droit téféciste, c'est le capitaine Daniel Congré qui prendra sa place, ce dimanche soir. Ce changement profite à Aymen Abdennour, qui viendra se positionner aux côtés de Fofana, dans l'axe de la défense, au coup d'envoi. Devant, Mickaël Debève a également choisi de modifier ses habitudes, en titularisant Barazite, buteur la semaine passée contre Nancy, en lieu et place de Darko Lazovic, et en préférant en pointe Manu Rivière à Umut Bulut. Le Turc, pourtant excellent contre les Lorrains, est toujours muet devant le but. Mika m'a confié vouloir tenter créer un électro-choc pour Bulut, ou au moins instaurer une sorte de concurrence entre les deux buteurs, achetés pour presque les 10 millions d'euros cet été. Et comme aucun joueur ne devrait renforcer les rangs violets cet hiver, le Picard fait avec ce qu'il a.
Le Turc court toujours, mais ne marque plus.
Le match est bizarre. Les joueurs de Debève contrôlent bien la partie, les actions se construisent tranquillement. On peut sentir la confiance accumulée depuis quelques semaines rejaillir dans les pieds des garçons. Leur jeu est simple, limpide presque, et Toulouse ne tarde pas à ouvrir la marque. Aymen Abdennour, comme un symbole, vient conclure après 25 minutes de jeu une action dont il était le détonateur. Parti de sa surface, le Tunisien avait percuté, remisé sur Didot, puis poursuivit son mouvement. Au final, une superbe frappe de Barazite, repoussée, puis un dribble fou de Sissoko, et une passe en retrait pour un Abdennour très bien placé. La joie, les rires, et Debève content. Et puis, plus grand chose. Une domination stérile, quelques fautes, et un 1-0 à la pause qui n'arrangeait pas le discours d'un coach insatisfait mais dans l'incapacité d'engueuler ses joueurs tant l'adversaire était inoffensif. Mais le but du Sochalien Mouyokolo, dès le retour des vestiaires, ne provoqua pas non plus de déclic dans la tête des Toulousains. Incapables de jouer juste dans les vingt derniers mètres, les gars de Mika ont encaissé ce but en contre, et n'ont jamais su, ensuite, relever leur niveau pour battre un Richert qui passait une soirée somme toute tranquille. Pour ajouter aux malheurs du coach violet, qui voyait là son équipe perdre deux points accessibles, son capitaine Daniel Congré s'est blessé en fin de match.
Bref, une soirée pas terrible. Jamais vraiment bougés dans le jeu, les Toulousains ont peut-être pêchés par suffisance. "Vous vous croyez déjà arrivés, c'est ça ?" leur a soufflé Mickaël Debève après la rencontre. Personne n'a moufté, mais le coach n'en a pas rajouté. Après tout, son équipe n'avait jamais voulu monter plus haut que cette (belle) cinquième place. Alors, c'était tout ? Fallait-il simplement gérer ces résultats, gérer cette saison pour ne pas trop bouger de cette place bâtarde ? "Non, on mérite mieux, vous méritez mieux…" Il venait de parler pour lui-même. Les joueurs, pensant qu'il en avait fini, étaient tous partis sous la douche. Le Picard restait plongé dans ses pensées. Le potentiel était là , c'était évident. Il fallait simplement sortir ces joueurs de leur torpeur, de cette facilité, cette suffisance dans laquelle l'équipe s'engluait chaque saison. L'absence de pression, un problème pas seulement pour les amateurs de bière. Après cette idée lumineuse, Mika partit rejoindre Martin Michel, son adjoint, se disant qu'il aurait peut-être une solution. Ou, sinon, une petite mousse à lui offrir.
Les deux hommes s'entendent de mieux en mieux. Et pour célébrer cette amitié naissante, ils décident de profiter de la trêve internationale pour partir un week-end, avec leurs compagnes respectives, de l'autre côté de la Garonne et du Rhin. Mickaël est un homme fidèle, et dévoué. Il n'a jamais pensé à tromper sa femme. Il ne partage pas mes points de vue sur le sexe et le fait de se sentir Homme dans le con de différentes conquêtes. Mickaël n'a jamais pensé aller voir ailleurs, mais quand Martin Michel lui a présenté sa femme, une top model bavaroise de pas-tout-à -fait vingt-sept ans, le Picard a eu les yeux qui l'ont piqué. Il faut dire que pour un bourru comme lui, avec sa tronche de syndicaliste et son accent de mauvais Dany Boon, cette blonde de cinq pieds de haut à la poitrine létale apparaissait comme la femme fatale. Une créature aux lèvres charnues, au corps svelte et sportif, aux cheveux semés en pagaille et capables d'éblouir le Soleil lui-même, ne supportant rien d'autre qu'une tenue affriolante et l'émanation d'une pétillante sensualité à faire rosir le plus émasculé des eunuques.
Femme jusqu'au bout des seins...
Samedi 15 octobre. Mickaël Debève et son staff, Martin Michel en tête, sont de retour aux affaires. Et il le faut bien, Toulouse reçoit Marseille. Les Phocéens, seconds au coup d'envoi, marchent un peu sur l'eau en ce moment. A vrai dire, ils composent avec Lillois et Lyonnais un trio de tête quasiment intouchable. Comme le film éponyme d'Olivier Nakache et Éric Tolédano, d'ailleurs, tout leur sourit. C'est pourquoi sur l'île du Ramier, rien n'est laissé au hasard. Entraînements à huis clos la veille et l'avant-veille du match, briefings et séances vidéo individuelles. L'adjoint de Mika parle un peu mieux le français, et peut mener ce genre de rendez-vous. L'entraîneur téféciste en profite pour s'aérer la tête, viser et réviser les tactiques adverses, préparer ses discours. Côté plan de jeu, il garde évidemment le 4-1-4-1 qui lui sied si bien. Pour ce grand rendez-vous, peu de surprise. Devant Riou, Ninkov retrouve le flanc droit de la défense, aux côtés de Mbengue, Congré et Abdennour, excellent contre Sochaux. Au milieu, Capoue jouera son rôle de sentinelle, derrière Tabanou, Didot, Sissoko et Barazite. Enfin, Umut Bulut tentera de reconquérir le cœur de son entraîneur.
On n'ira pas par quatre chemins, même si toutes les routes mènent à l'OM. Ce match fut une grosse purge, parole de supporter. Une partie fermée, opaque, terne. Le seul fait de jeu fut l'exclusion de Nicolas Nkoulou à la 94e côté marseillais. Trop tard pour que le sort en soit changé. Toulousains et Marseillais se quittent dos à dos, sur un triste 0-0 qui profite peut-être plus aux visiteurs, qui récupèrent le fauteuil de leader à l'issue de la journée. Pour Debève, le résultat est anecdotique. Ses joueurs se sont montrés incapables de produire du jeu, même si en cela ils ont tenu tête au grand OM. Bulut a été inexistant, et Rivière qui l'a remplacé en seconde période n'a pas eu assez d'influence pour faire bouger les choses. Seules satisfactions ce soir : Pavle Ninkov, toujours parfait sur son couloir, et Aymen Abdennour. Le Tunisien se révèle de plus en plus comme la belle surprise de ce début de championnat. Avec la fin de course de Momo Fofana et l'éclosion tardive des jeunes de la réserve, Debève s'en félicite déjà . "Pour une fois, se dit-il, la cellule de recrutement a bien fait son boulot."
La semaine suivante, les Toulousains se rendent en Bretagne. Le match est plus sympa à regarder, et le staff violet un peu moins circonspect. Même si la petite fatigue d’Étienne Didot oblige Debève à revoir ses plans, à déplacer Barazite dans l'axe et à le remplacer sur l'aile par un Braaten pas toujours rassurant. Même si Lorient, 14e, a tout du mauvais client. Les joueurs toulousains se montrent moins frileux que contre Marseille, prennent le jeu à leur compte et, rapidement, trouvent l'ouverture. Un travail 100% axe du terrain, avec Capoue et Sissoko, offre le but à Nacer Barazite, réellement en forme en ce moment. Le Batave, parfaitement lancé par Moussa, gagne son duel avec l'ancien haut-garonnais, Fabien Audard. Une mi-temps tranquille, et Toulouse regagne les vestiaires avec un but d'avance. Oui mais, voilà , même si dans le jeu Toulouse semble s'être retrouvé, une grosse tuile va venir gâcher la soirée des violets. Juste après le coup d'envoi de la seconde période, Pavle Ninkov, dans un duel aérien avec Joel Campbell, retombe mal sur sa patte gauche. Le genou tourne. Le Serbe ne se relève pas, et c'est tout le banc toulousain qui tremble. A raison.
Pavle Ninkov retombe mal, et c'est tout le système de Toulouse qui s'ébranle...
A ce moment du match, ni Debève ni personne ne sait combien de temps Ninkov manquera à l'appel. La question, sur l'instant, est de parer au plus pressé, c'est-à -dire de lui trouver un remplaçant. On joue la 46e, et Giuseppe Prestia prend place sur la pelouse. Le jeune Italien glisse bien évidemment dans l'axe, et c'est au capitaine Dan Congré qu'il incombe de suppléer le colosse blessé. Ses coéquipiers ne s'en laissent pas compter. La partie avance et la maîtrise toulousaine sur le match fait vraiment plaisir à voir. Peu avant l'heure de jeu, sur un débordement de Franck Tabanou, Manu Rivière vient même doubler la mise. La rencontre suit son cours : Lazovic et Bulut entrent, et l'équipe gère tranquillement son avance. Lorsque l'arbitre invite tout le monde à regagner les vestiaires, Toulouse compte trois points de plus. Sorti vainqueur d'un prometteur affrontement tactique avec Gourcuff, Debève ne peut s'appesantir sur la joie du succès. Il veut savoir ce qu'a Pavle Ninkov. Vite. L'air désolé, le doc lâche : "rupture du tendon rotulien". Genou gauche en l'air. "Et il en a pour…", demande dans un souffle le coach violet. "Trois mois, au moins", coupe sèchement le médecin. Douche bretonne.
Pourtant, pas le temps de cogiter. Dans trois jours, les Toulousains doivent être à Nice, pour y disputer le 1/8 de finale de Coupe de la Ligue. Du coup, Debève et son équipe décident de ne pas repasser par la case Stadium. Ils passeront le début de semaine sur la côte d'Azur. Sans Ninkov, bien sûr, remplacé numériquement par le jeune Rémi Vasseur. Né à Aix, ce latéral de 22 ans évolue régulièrement avec l'équipe réserve en CFA 2, et n'a jusqu'à présent jamais eu les honneurs de jouer avec les pros. Son contrat se terminant en juin 2012, Debève souhaite également savoir s'il peut éventuellement compter sur lui à l'avenir, ou si le recrutement d'un latéral droit doit devenir un dossier prioritaire. Vasseur ne sera pas le seul "nouveau" à intégrer l'effectif du TFC contre Nice. Mika et Martin veulent faire souffler les cadres. Et aussi montrer au groupe que chaque élément a son importance. Même si l'équipe de départ n'est pas encore arrêtée, les deux entraîneurs font comprendre aux joueurs que tous seront amenés à fouler la pelouse du Ray, et qu'ils doivent agir en conséquence. Les deux prochains jours, durant lesquels les hommes en violet s'entraînent sur le terrain du stade Charles-Ehrmann, seront source d'enseignement pour le staff haut-garonnais.
Le lundi soir, je décide de m'éclipser. Je laisse la pression de la compétition, la préparation des joueurs et tout ce qui concerne le football à Mika. A Nice, je retrouve une vieille amie, perdue de vue depuis nos années de fac. "Rendez-vous sous la Tête au carré". Un SMS nostalgique, même si à l'époque de nos sorties azuréennes, ces derniers n'étaient pas encore démocratisés. Les années quatre-vingt-dix… En y repensant, je prends un sacré coup de vieux ! J'avais à peine plus de 20 ans, j'étais un peu insouciant, un peu naïf aussi. J'avais les cheveux mi-longs, un peu de barbe mal taillée, je ne plaisais pas autant aux femmes. Difficile à croire, non ? Cette amie, par exemple, à l'époque j'aurais payé pour seulement l'embrasser, rire dans le coin de son cou, m'enfouir dans son épaisse poitrine. Mais je n'avais pas assez de charisme, de poils aux couilles, de confiance en moi. Depuis, j'en ai fourré des tas. Petites, charnues, minces, élégantes, vulgaires, disproportionnées, odoriférantes comme un fének en putréfaction… Quand je retrouve Aurore, mon amie, elle n'a pas vraiment changé. Si ce n'est qu'elle est encore plus foutrement belle. Une métisse gabonaise à tomber. Cette fois, je me laisse choir entre ses bras sans sourciller.
Photo volée...
Tout guilleret d'une nuit torride passée à renifler les moindres recoins du corps de ma déesse noire aux seins lourds, et à nous rendre tous les deux aussi épuisés qu'heureux, je rejoins l'hôtel du TFC. Sans avoir fermé l’œil. Ce n'est plus du tout le même décor ni la même ambiance quand je retrouve Mika en peignoir dans sa chambre. Du poil aux jambes, les cheveux en vrac. Je le sens inquiet, passablement irrité. Et, rapidement, il me prends à parti, me demande où "putain" j'étais. Je lui explique mes retrouvailles, la nuit chaude et agitée que je viens de passer. Lui enrage encore plus, m'insulte, me rétorque qu'on est mercredi, et que je n'ai pas disparu une nuit, mais un jour entier… J'en reste coi. Il me crache dessus, au figuré, est à deux doigts de me frapper, de me gifler. Il s'essouffle, me tance, blasphème, termine en pleurs en me disant qu'il n'est rien sans moi, qu'il n'y arrive pas. Je ne moufte toujours pas. J'attends la fin de cet acharnement. Il prend la porte de la salle de bain, et je quitte la pièce après avoir entendu le jet de la douche. Il me faut une sieste.
Au repas de midi, Mika n'est plus le même homme. D'ailleurs, il me fait comprendre avant que je n'ouvre la bouche qu'il ne veut pas en parler. Autour de nous, personne ne réagit. On nous laisse faire nos petits arrangements, comme toujours. Comme si ce qui se passait entre nous n'intéressait personne d'autres que Mika et moi. Aussi, je n'en rajoute pas, m'inquiétant seulement d'offrir à mon corps quelques heureuses victuailles. Les joueurs, eux, sont au régime sec d'avant match. Le huitième de finale contre Nice est dans une poignée d'heures, et tous ont l'air concentré. Assis à côté de Didot, je vois même Antoine Devaux qui rit de bon cœur. Surpris car pas habitué à le voir dans le groupe, je m'interroge et demande des explications à Martin Michel, assis à côté de moi. L'Allemand s'étonne de la question, me dit qu'il m'en a parlé toute la semaine, et que ce n'est pas la première fois qu'il a à se répéter. Je me dis qu'avec son accent et sa mauvaise conjugaison, rien n'est moins surprenant. Bref, toujours est-il que Devaux est appelé dans l'équipe une pour se montrer, ce mercredi. Un superviseur est venu d'outre-Rhin pour l'observer. Un club de Bundesliga, promu, serait ainsi sur ses traces.
Autre joueur de la réserve à être sous les feux des projecteurs ce soir : Wissam Ben Yedder. Plusieurs recruteurs seront en tribunes pour scruter le match de l'ancien international français de futsal, parmi lesquels ceux du Mans, Nantes, ou Ajaccio. Bonne nouvelle pour lui, il sera titulaire sur le flanc gauche de l'attaque téféciste. Outre Ben Yedder, Marc Vidal (gardien), Mickaël Firmin (milieu défensif) et Rémi Vasseur, donc, auront l'occasion de se montrer face à Nice. Pour le reste, c'est du classique. Darko Lazovic supplée Barazite sur le côté droit, Didot et Sissoko formeront un habituel milieu axial tandis que Rivière, encore préféré à Bulut, animera l'attaque violette. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la machine a du mal à se mettre en branle. La première période, insipide, accouche d'un triste 0-0. Les joueurs se heurtent à un mur aquilin, agressif et cabossé. Les tacles pleuvent, et les jeunes pousses que sont (encore) Vasseur, Firmin ou Ben Yedder tardent à répondre présent. Résultat : Debève est obligé de pousser la gueulante à la mi-temps et, voyant que cela n'est pas suffisant, d'insuffler un brin d'expérience à sa jeune troupe. Braaten, Devaux et Tabanou sont appelés à la rescousse. Si le premier ne se montre guère à son avantage, l'ancien Boulonnais solidifie l'entre-jeu toulousain quand Francky dynamite la défense azuréenne. Et, en toute fin de match, c'est Tabanou qui délivre le TFC. Sur un coup-franc provoqué par l'ailier natif du Val-de-Marne, Étienne Didot dépose d'abord le ballon sur la tête d'Aymen Abdennour pour l'ouverture du score. Une poignée de minutes plus tard, à l'approche du coup de siffler final, Franck Tabanou gagne son duel face à Raul Fernandez, avec une merveille de ballon piqué. Et un, et deux, zéro. Toulouse est en quarts.
Franck Tabanou attrape facilement le ballon, pas le melon...
Au soir de ce mercredi 25 octobre, sur la côte d'Azur, Toulouse est sur le point de boucler un mois assez concluant. Deux nuls, deux victoires et une qualification pour les quarts de finale d'une compétition qui n'a que rarement sourit aux Toulousains jusque là … Je retrouve un Mika souriant et confiant. En tout cas détendu. Notre avion décolle dans quelques minutes, et il profite tranquillement de sa boisson pétillante favorite, comme il y a peu dans sa résidence toulousaine. La rondelle de citron en moins. Plus que par le jeu développé par ses ouailles, je sens Mika heureux de s'être dépatouillé de deux dossiers complexes. Le sort d'Antoine Devaux et Wissam Ben Yedder. Il me confie être presque certain que le premier s'envolera cet hiver pour l'Allemagne, et le club d'Augsburg. Les Teutons semblent être très intéressés, et ne veulent pas attendre cet été où le milieu de terrain partirait libre. Pour le jeune ailier, qui ne se sera jamais imposé sur les bords de la Garonne, Debève se veut moins sûr de lui. "Mais il doit partir, c'est clair. Il n'a plus d'avenir ici, et j'ai chargé les gars de nous trouver vite fait un autre ailier." L'affaire est entendue.
Même si, jusque là , le mois d'octobre se déroule plutôt bien, il n'est pas terminé pour autant. Et si Mickaël Debève avait choisi de faire (un peu) tourner son équipe à Nice, c'était aussi pour la préserver. Avant que le rideau, rouge, ne tombe, Toulouse joue un dernier gros morceau. Le club d'Olivier Sadran, cinquième, reçoit le Stade Rennais, septième. Et côté Breton, il n'y a pas que la belle Salma Hayek qui possède de magnifiques atouts. Avec des joueurs comme Féret, Pitroipa ou encore Montano, les Rennais et Antonetti se présentent au Stadium avec bien plus de cartes en main qu'aucune autre équipe rencontrée jusque là . En exagérant à peine. Et pour ne rien arranger, Debève devra faire sans ses deux latéraux habituels. Ninkov blessé pour trois mois, la mauvaise surprise est à chercher à gauche, avec la vilaine grippe et l'absence de dernière minute du néo-Sénégalais Cheikh Mbengue (prononcez Cher Beng). Il n'est d'ailleurs pas le seul touché, puisque Étienne Didot est également sur le flanc - même si le Breton prend place sur le banc. Résultat, Mika doit bricoler. C'est Tabanou qui jouera à gauche, tandis que Congré remplacera Ninkov, obligeant le coach à titulariser le jeune Prestia dans l'axe. Devant, Capoue, Sissoko et Barazite tiendront l'axe, Braaten jouera à droite et Darko Lazovic à gauche.
Rivière, lui, débute seul en pointe. Pas évident, d'autant que les habituels pourvoyeurs de ballons que sont Didot ou Tabanou, sont loin des avant-postes. Pourtant, l'ancien Stéphanois fournit un beau travail dès l'entame de match, et prend rapidement le jeu à son compte, comme du reste toute son équipe. Le ballon circule bien entre les joueurs. Et c'est naturellement que l'équipe ouvre le score, chez elle. C'est un joueur en forme, Nacer Barazite, qui initie l'action, dribblant Féret puis M'vila avant de servir dans la surface Manu Rivière. Tranquillement, le Martiniquais assure une frappe petit filet opposé, et Toulouse prend l'avantage. 1-0 à la pause.
Manu Rivière, de plus en plus à l'aise avec le TFC.
Confiant, Mika encourage ses troupes dans les vestiaires. Il se sent fort, même avec une équipe recomposée. Certes, Prestia n'est pas encore tout à fait prêt, et il préfèrerait voir Congré et Tabanou à leurs vrais postes. Mais c'est aussi ça le football, et puis de toute manière il ne peut pas faire autrement. Sadran et le manque d'argent obligent, tous les ans, les entraîneurs à bricoler. Avec ces bouts de ficelles, Mika espère pourtant entrevoir le Soleil.
Peine perdue. Depuis leur retour sur la pelouse, les joueurs se font manger par leurs homologues rouge et noir. Le milieu rennais prend peu à peu le dessus sur le triangle Capoue-Sissoko-Barazite. Et, même après l'entrée en jeu d'un Didot, quoiqu'affaibli, les Bretons s'apprêtent à marcher sur Toulouse. Gavottes ou passe-pieds, ils font danser des haut-garonnais tour à tour poussifs, apathiques puis tout simplement absents des débats. Et c'est dans l'euphorie armoricaine qu'Hadji, à l'heure de jeu, puis Montano, quelques minutes plus tard, entérinent, sans que rien ne soit fait pour les en contrarier, le sort de la rencontre. Après quatre semaines dûment remplies, le mois d'octobre s'achève dans l'incompréhension et la douloureuse sensation d'une défaite à la maison. Les vingt et un mille supporters quittent, déçus, un Stadium tristounet, et Mickaël Debève, seul face à ses responsabilités, ses doutes et toutes ces certitudes qui s'ébranlent, doit expliquer à ses garçons qu'ils n'ont pas été bons. Sans vraiment savoir pourquoi, ni comment il pourra y remédier.
De mon côté, laissant l'amertume et la tristesse à Toulouse, je pense à mon amie, abandonné dans une chambre d'hôtel niçoise. L'Aurore de mes jours, lumière qui s'éveille sur un matin nouveau, rassurant et ensoleillé. Sentiment tout simplement prometteur d'un avenir radieux. Et meilleur.
Buteurs : Rivière, Abdennour (2), Barazite, Tabanou (1)
Passeurs dé. : Sissoko (2), Tabanou, Didot, Lazovic, Barazite
Homme de l'épisode : Aymen Abdennour (son portrait ci-dessous)
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la suite bientôt
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