Braquage à l'italienne.
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Braquage à l'italienne.
Je m'appelle Esteban Faure, je suis né le 28 juin 1977 à Saint-Etienne.
Mon enfance et mon adolescence ont été plus marquées par le football que par les études.
Jouant pour un club modeste de la banlieu stéphanoise, j'ai occupé la plupart de mon temps libre à jouer au football : en bas de chez moi avec mes potes de quartier, le mercredi soir à l'entrainement ou en match, généralement le dimanche matin.
N'ayant pas suffisamment de talents, sans être une super-quiche non plus, je me suis rapidement rendu compte que mon rêve de devenir joueur professionnel était inaccessible.
J'ai du batailler ferme pour décrocher mon bac, clé nécessaire selon un certain nombre de personnes, afin d'avoir un boulot.
Et après un parcours universitaire cahotique, après de multiples réorientations, j'avais réussi à décrocher un BTS en commerce.
J'avais eu la chance de ne pas connaitre les heurts du chômage en trouvant un emploi chez l'entreprise DESJOYAUX.
J'étais commercial pour cette entreprise forezienne qui vendait des piscines; rien de florissant, mais fallait bien manger.
3 matchs avaient marqué ma jeunesse.
4 juillet 1982, Séville, stade Pizjuan, demi-finale de la coupe du Monde.
France-Allemagne.
Le premier souvenir de football de haut niveau, un souvenir amer et malheureux.
Ce n'est pas tellement l'agression subie par Battiston qui m'avait le plus choqué sur le coup, mais le désarroi provoqué autour de moi par cette séance de tirs au but tragique.
Voir mon père et mon oncle pester contre l'Allemagne; ma mère et ma tante pleuraient alors qu'elles n'y connaissaient rien au foot : je me suis rendu compte que ce sport valait le coup pour vivre toutes ces émotions.
29 mai 1985, Bruxelles, stade du Haysel, finale de la coupe des Champions.
Juventus Turin-Liverpool Fc.
Cela faisait déjà plus de deux ans que Platini était devenu mon idole et le contraste entre la joie de sa victoire et le drame qu'il venait de se produire autour de lui m'avait frappé.
Les longues minutes d'attente avant le coup d'envoi et le pénalty tiré par Platini dans une indifférence la plus totale des commentateurs avaient donné une atmosphère à ce match qui ne s'effacera jamais de ma mémoire.
21 juin 1986, Guadalajara, stade Jalisco, quart de finale du mondial au Mexique.
France-Bresil.
Cela reste encore aujourd'hui, pour moi, comme le match le plus abouti à mes yeux, avec tous les éléments d'un scénario parfait pour que le spectateur soit sur le cul.
Une domination des brésiliens, un but logique, un retour grâce à mon idole, une chance incroyable sur un péno de Zico et c'était parti pour une séance de tirs au but en passant par des prolongations stressantes de part la domination auriverde.
Bats était en état de grâce; alors que son homologue en avait la tête renversée. Platoche rata son tir comme il l'était écrit et la délivrance vint de son fidèle récupérateur de ballon, le besogneux de l'équipe. Quel match!
Ces trois matchs sont gravés dans ma mémoire. Certes, la victoire de 1998 est passée par là et tant d'autres évènements sont aussi arrivés sur la planète football; mais ces trois souvenirs d'un petit garçon resteront à jamais les plus gravés dans la mémoire de l'homme que j'étais devenu.
Malgré mon insertion dans la vie active, je n'avais pas dit adieu au monde du football.
Je ne jouais plus, mais plus du tout, même dans la plus petite des compétitions. L'alcool et les beuveries entre potes, le paquet de cigarettes journalier, avaient eu raison du peu de physique que j'avais pu avoir à une certaine époque.
J'étais devenu éducateur bénévole du club de mon enfance.
J'entrainais les juniors d'un club de Saint-Etienne : St Charles La Vigilante.
Ma passion de titiller le cuir s'était transformée à une envie de la transmettre et depuis 1996, j'étais au club.
5 ans à entrainer diverses sections, j'étais depuis 2001 à la tête des espoirs.
2 coupe de la Loire à mon actif et des fortunes diverses en championnat; des résultats qui nous avaient tout de même emmené au niveau régional depuis notre montée il y a déjà 3 ans. Et, nous luttions, chaque weekend, pour tenir notre rang.
J'ai eu la chance, pendant mes premières années de voir évoluer Loïc Perrin, jeune pousse du club à l'époque, avant qu'il ne se fasse débaucher par l'ogre vert.
Son talent et sa volonté étaient parfaitement visible et il ne faisait aucun doute qu'il deviendrait ce qu'il est devenu de nos jours, un professionnel de l'A.S.S.E..
Le courant était bien passé à l'époque, lorsque Loïc n'avait que 12 ans, il me prenait un peu pour son grand frère.
Son père était présent mais pas collant et j'avais lié d'amitié avec lui.
Mes conseils ont, je l'espère, fait avancer les choses favorablement jusqu'à l'éclosion du capitaine stéphanoise aux yeux du grand public.
Les évènements de la vie ne nous avaient pas permis de trop nous revoir; c'est ainsi.
Parrallèment à mon activité au sein du club, j'avais passé mes diplômes d'entraineur.
J'avais mon brevet d'Etat, et j'étais entrain de passer la formation du DEF (diplôme d'entraineur de football).
Cette étape allait me permettre d'entrainer jusqu'en L2 si je le désire. Mais dans ma tête, je ne me m'imaginais pas du tout sur le banc d'un club professionnel.
J'avais passé chaque étape, avec plus ou moins de facilité et de talent selon mes instructeurs et l'idée de sortir du train train habituel m'avait poussé à arriver à ce niveau là .
Les différents stages que ce soit à Vichy ou à Clairefontaine m'avaient permis de cotoyer plusieurs personnalités du football français : Guy Roux, Joël Muller ou Albert Rust pour ne citer qu'eux.
L'avantage est que ces formations et les conseils avisés de ces hommes ayant cotoyé le haut niveau m'ont servi pour les entrainements pour mes "jeunes loups" et il fallait bien se rendre compte, sans fausse modestie, que cela portait ses fruits à notre humble niveau.
Pour en revenir à mon enfance, un autre souvenir trottait, de temps en temps, dans ma tête, pendant mes périodes nostalgiques et mélancoliques où l'on regrette des choses.
C'est le souvenir d'Alessandro.
Mon pote d'enfance.
Ce petit italien avait débarqué dans ma classe, un beau matin, je devais avoir 7 ou 8 ans. Il débarquait de son Italie natale.
Ses parents avaient divorcé et il avait suivi sa mère, venue s'installer à Saint-Etienne chez sa soeur.
10 ans de complicité, 10 ans de 400 coups, 10 ans de bonheur avec mon meilleur ami d'enfance.
Les parties de foot dans le jardin de sa tante étaient interminables : on avait cette passion en commun : le football.
On jouait dans la même équipe, tous les deux en attaque à St Charles La Vigileante jusqu'en junior. On faisait la paire en dehors et sur le terrain.
Je l'ai vu pleurer 3 fois.
3 juillet1990, élimination de l'Italie par Maradona à Naples pendant la demi-finale de la Coupe du Monde.
Comme les napolitains, il était fan du "Pibe de oro", mais comme les italiens il était pour son pays face à l'Argentine.
La séance de pénaltys gacha son rêve de voir son pays gagner le mondial.
17 juillet 1994, la finale contre le Bresil lors du mondial aux Etas-Unis.
Son idole à lui : c'était Roberto Baggio.
Son idole a lui l'a fait pleurer lors de l'ultime séance de tirs au but.
Et la troisième fois, lors d'un évènement tragique.
A la fin de cette année 1994, Alessandro perdit Maria, sa mère, victime d'un cancer. C'était le 2 décembre je crois.
Il a quitté la France pour rejoindre son père suite à ce drame.
Cela fait 14 ans.
14 ans sans avoir revu ce rital qui était rentré dans ma vie, qui a imprégné la majorité de mes souvenirs de gamin.
Le drame qu'il avait vécu, le même pour ma part 7 ans plus tard, et son départ précipité nous avaient complètement éloigné.
14 ans sans nouvelle : les aléas de la vie...; 14 ans seulement de flash, d'images d'un bambino qui était devenu comme un frère, rien d'autre.
Nous sommes le mercredi 28 mai 2008, je suis dans mon bureau, au siège social, à La Fouillouse, dans la banlieu stéphanoise.
Je travaille et en même temps je prépare l'organisation d'un tournoi que nous allons faire avec mes jeunes à Nimes, courant juin.
Le championnat a pris fin et nous nous sommes sauvés pour deux petits points seulement. Je vais récompenser mes loulous et leur faire partager ensemble un tournoi national.
Et vers, 11 heures, un gars frappa à la porte de mon bureau entre-ouverte.
Les années avaient passé, mais le regard était toujours le même.
Le "ciao" sortit de sa bouche au même moment où je me disais dans ma tête : "Putain Alessandro"....
- Cristiano-coach
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Et en plus j'adore, un type qui retrace sa jeunesse avec beaucoup d'émotion, du foot, on se disperse pas avec une intrigue de botch ça c'est du Platini bref je kiffe. Le fait que le type raconte l'obtention de ses diplômes, son club aussi petit soit il j'adore.... Mais rassure moi, t'as pas déjà fait une saison?
Vivement qu'on sache ce que veux et qu'est-ce que vas t'apporter Alessandro... Chui dedans...
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- stumpy
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Ouai moi je ne suis pas trop d'accord avec toi, j'ai une petite idée concernant Alessandro même si ça n'est qu'une hypothèse...Medzo00 a écrit :Début encourageant, à voir Verchain tu dois être un auteur connu/reconnu mais pour l'intro on ne peut pas encore déceler quoique ce soit. En tout cas elle est bonne et j'attendrais vivement la suite.
1200 bornes, 1 pack de redbull, 10h pour perdre 4g, tu connais? On est pas dans le même monde