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[Fin]"La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

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ivo
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[Fin]"La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » dim. 16 sept. 2012 7:55

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-Alors, qu'est-ce que tu penses de cette première mi-temps?
-En un mot... Pauvre! Pour pas dire nulle.
-Je trouve même que l'on a de la chance de rentrer aux vestiaires avec un seul but de retard.
-C'est le moins que l'on puisse dire. On a aucune cohésion. Défensivement, c'est fébrile. Au milieu, techniquement, c'est faible. L'attaque est inexistante... Heureusement, l'adversaire est dans une petite forme.
-Tu penses qu'ils peuvent redresser la barre?
-Au vu de la première période et plus généralement des derniers matchs... Ca m'étonnerait beaucoup.
-Tu es donc entrain de me dire que l'on va encore perdre trois points à domicile.
-C'est très probable.
-Ca fait plusieurs saisons que le club est en perdition et c'est pas cette saison que les choses vont changer... Dire qu'on a déjà été en première division !
-Ca fait très longtemps en même temps...


Cette dernière affirmation de Rui me fit sourire. La dernière apparition d'Espinho en première division portugaise remonte à 1997. Ca fait plus de dix ans... Aujourd'hui, l'équipe est en troisième division et malgré les promesses de retour en deuxième division depuis plusieurs saisons, la vérité est que le club est de plus en plus englué à cet échelon.

-Je suis sûre qu'un jour on va remonter.
-Tu te mouilles pas trop en disant ça.
-L'espoir fait vivre.
-Hé bien, moi, je commence à perdre patience en regardant des gars qui arrive pas à faire trois passes en avant. Tu veux une bière ? Je vais à la buvette.
-Ok.


Espinho est une petite ville balnéaire du nord du Portugal. Une ville de pêcheurs situé à quinze kilomètres de Porto, relié à la capitale du nord via le train. Il fait bon y vivre. C'est une ville où j'aime bien vivre... Côté football, l'histoire est tout autre. Avec Rui, ça fait maintenant trois saisons que l'on assiste à tous les matchs à domicile du club. Le constat est que le club régresse un peu plus à chaque saison. Rui est un supporter du club et je sais que les résultats lui minent le moral. Pour ma part, je ne suis pas un adepte du club, mais j'aime le foot. Le prix des places étant raisonnable, j'en profite pour alimenter ma passion pour ce sport.

-Deux bières, s'il te plaît !
-Tout de suite, Pedro ! On va prendre une piquette encore !
-J'en ai bien peur.
-Quand est-ce que l'on va avoir une vraie équipe ?
-Il faudrait avoir de vrais joueurs pour faire une vraie équipe.
-Tu n'as pas tort !... Voilà mon ami.
-Merci.
-Bonne deuxième mi-temps.
-Merci Antonio mais je pense que Rui va encore pleurer.


De retour à ma place, je tend l'un des deux verres à Rui qui commence déjà à se ronger les ongles.

-Merci. Tu as failli rater le début de la deuxième mi-temps.
-J'aurais pas louper grand chose.
-Arrêtes d'être médisant !
-Non, je suis juste réaliste...


Quarante-sept minutes plus tard, le score était sans appel, trois à zéro. Rui était abattu. Lui qui espère toujours...

-Allez Rui. Il fait beau. Je te paye un verre au bord de la mer pour te remonter le moral.
-Si c'est toi qui paie.
-Tu perds pas le nord.


La journée était belle pour un mois de mars. Le soleil brillait sans qu'aucun nuage ne ternisse le ciel azur. La température dépassait les vingt degrés, ce qui appelait les gens à venir faire un tour au bord de la plage. Arrivé sur la terrasse, nous nous installons face à la mer. Lunette de soleil sur le nez, j'en profite pour admirer l'une des plus belles choses à mes yeux, l'océan. Il ne faut pas très longtemps pour que Rui ne brise ce beau moment.

-Tu as réussi à finir ton projet ?
-Heureusement ! Je devais l'envoyer vendredi par mail avant dix-huit heures. J'ai réussi à le conclure juste à temps.
-Tu as déjà autre chose ?
-Tu sais, je ne me préoccupe pas trop avec le boulot. Toutes les semaines, je refuse des projets. Dans le dessin industriel, du moins dans l'électricité, il n'y a pas de soucis pour le moment.
-Pas de problèmes, pas de problèmes... Parce que tu bosses en France. Ici, c'est légèrement différent.


Rui venait de soulever le seul point de rattachement avec le pays où j'ai grandi. Je suis né au Portugal. Je me suis toujours senti portugais dans l'âme. Mais c'est en France que j'ai grandi et fais ma scolarité. Juste après l'obtention de mon diplôme, j'ai décidé de rentrer au pays tout en assurant mes arrières. Temps de crise oblige ! Avant mon départ, j'ai créé une petite boîte de dessin industriel dans l'électricité en auto-entrepreneur. Tout mon travail est réalisé par mail. Pour les cas exceptionnelles, je me déplace en France avec un aller-retour express. L'avantage de ce système est que je bénéficie de droits sociaux en France, d'un salaire français tout en vivant au Portugal où le coût de la vie est moins chère.

-Mais qu'est-ce que tu y connais au dessin industriel ?
-Pas grand chose mais je sais que tu es un privilégié...
-J'ai fait un choix de vie et mis un certain nombre d'atouts de mon côté, mon ami...
Modifié en dernier par ivo le ven. 22 nov. 2013 16:26, modifié 1 fois.


ivo
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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » lun. 17 sept. 2012 6:57

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-On a eu chaud mais on a gagné. T'es content Rui ?
-Oui et non... Les trois points font du bien mais la prestation a pas été bonne.
-Ca faisait deux matchs qu'on ne gagnait pas. Retrouvez le goût de la victoire est important pour se remettre sur le droit chemin. Pour ce qui est de la prestation, on verra plus tard.
-Sauf qu'on est au mois d'avril bientôt et que dans un mois et demi, le championnat est terminé.
-C'est sur... Et toi Pedro, tu en penses quoi ?
-Très honnêtement... La victoire est un leurre. Comme l'a dit Rui, la prestation a été bancale. Alors, on prend les trois points mais je ne pense pas que d'ici la fin de la saison, les choses iront mieux.
-Qu'est-ce que tu préconises ? Le président a dit qu'il était hors de question de changer d'entraîneur malgré que les résultats ne soient pas conforme aux objectifs de départ.
-Le président pense que la continuité du staff et du groupe peut jouer en notre faveur. Ca peut être légitime...
-Moi, je pense qu'il faudrait un regard extérieur. Quelqu'un qui apporterait quelque chose de nouveau.


La buvette du stade était le coin préféré de Rui pour débriefer le match. Entre Rui et Antonio, le gérant de la buvette, les sentiments prenaient souvent le devant et faisait que la raison restait au placard. Pour ma part, j'aimais bien l'ambiance simple et décontracté qu'offrait ce lieu. Bien souvent, je me disais que j'offrais un peu d'objectivité au débat.

Il était vingt heures trente quand je me décidais à commander une quatre fromages au Télépizza du coin. Moins de trente minutes plus tard, le livreur était au seuil de ma porte avec mon emballage encore fumant. J'habitais mon appartement depuis près de deux ans maintenant. Il m'offrait de belles prestations avec ces quatre-vingt mètres carrés et sa vue sur la mer. Chaque matin, je suis un rituel précis qui consiste à me lever et regarder la mer avant de prendre ma douche et boire mon café. Ca en devient presque religieux... Après avoir posé ma pizza sur mon bureau, je me lance sur l'une de mes distractions préférés, Football Manager. C'est incroyable comme les heures passent vite autour de cette série. J'embraye, après avoir lancer ma partie, sur ma première part de pizza.

Quand je regarde ma montre pour la première fois, il est près de minuit...

-Juste un dernier et j'arrête...

Mon deuxième coup d'oeil sur la montre me terrorise...

-Minuit et demie, la vache ! Il faut que j'arrête... La finale de la Champions League est dans deux matchs... Allez, soyons fou !

Une demie heure plus tard, j'exulte comme un enfant lors de la réception d'un nouveau cadeau...

-C'est dans la poche ! C'est qui le meilleur ? Première saison à la tête du FC Porto et première Champions. Je rigole pas, moi !... Bon... Bah, ça s'est fait... Faut peut-être que j'aille dormir maintenant... Je sauvegarde et je quitte.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je me retrouve sur mon lit prêt à me laisser aller dans les bras de Morphée. Mais avant, je rumine ma belle victoire... Si c'était vrai... Je serais célèbre... Et surtout, je vivrais de ma passion... C'est beau de rêver... J'entrainerais même pas une équipe de bras cassés comme Espinho... Quand je vois comment ils jouent, je me demande si je ferais pire en tant qu'entraîneur... Tiens, je devrais profiter de ma présence sur le stade pour affiner mes analyses... Je devrais les noter même... Ca serais sympas... Je vais commencer lors du prochain match...


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par Andyone » lun. 17 sept. 2012 9:33

Chouette une nouvelle story!
Un début comme toi seul parvient à le faire. Toujours le même style dans les entrailles du Portugal qui transpire le climat méditerranéen! En lisant tes histoires, on a toujours l'impression de découvrir ce pays et surtout la région de Porto.
Ce qui est super c'est que même si ce début ressemble au précédent, on a l'impression d'être dans une autre histoire. C'est vraiment bien fait! Continue :)


Espinho sera-t-elle une étape intermédiaire avant de rejoindre Porto? Voilà la question :wink:
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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » mar. 18 sept. 2012 12:42

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Depuis plusieurs mois maintenant, je peaufine, avec Rui, des rapports après chaque match à domicile. C'est un peu notre nouvelle habitude. Afin de faire quelques choses de précis, nous avons acheté quelques manuels sur différents aspects liés au football, allant de la tactique aux exercices d'entraînement. Nous nous sommes divisés la tâche en deux. Rui s'occupe plus de l'observation de la partie physique et technique individuel des joueurs. Pour ma part, je me penche sur la partie tactique et animation de jeu. Le plaisir que nous prenons nous pousse à vouloir faire mieux et à être plus pointu dans notre analyse.

La saison passée s'est plutôt bien terminé avec une honorable troisième place obtenu avec un parcours final sans faute. Ce dernier a d'ailleurs laissé quelques regrets aux supporters. Mais il a également nourri les espoirs pour la prochaine saison. Beaucoup se sont mis à imaginer que la montée serait obtenu lors du prochain exercice.

La nouvelle saison a finalement commencé moyennement bien. L'équipe oscille entre bon et mauvais résultat sans trouvé l'équilibre entre les deux et est actuellement classé cinquième. L'objectif avoué du président étant de jouer la montée en deuxième division, les choses ne sont pas très bien parties malgré que rien ne soit encore compromis.

Alors que je me balade sur l'esplanade de la plage pour observer la mer par cette belle journée du mois d'octobre, je croise Antonio et son épouse.

-Comment ça va Antonio ?
-Bien, je te remercie.
-Et vous Matilda ?
-Très bien également... Tu te balades seul ?
-J'aime bien profiter de la mer. Je ne m'en lasse pas. Ca me permet de divaguer dans mes pensées.
-Tu as bien raison. C'est par fois comme ça que l'on prend des décisions...
-Bon alors Antonio, dimanche on va avoir droit à quel spectacle ? Toi qui est proche des coulisses du club.
-Arf !... J'en sais rien ! Cette saison, tu as l'impression que tu peux atomiser ton adversaire et le match d'après, c'est toi qui est atomisé. Bizarre cette équipe.
-C'est vrai... Je vais pas plus vous ennuyer avec ça. Bonne balade en amoureux.
-C'est plus de notre âge.
-Vous avez tort Matilda. C'est tout à fait de votre âge.
-Je dirais que c'est plutôt de ton âge... Alors, toujours rien de ton côté ?
-Non... En faite, je ne met pas assez le cœur à l'ouvrage. Mais bon, ça viendra... Allez, bonne balade.


Matilda venait de soulever un point qui chagrinait pas mal de monde dans mon entourage... Un beau garçon d'un mètre-quatre-vingt, brun aux yeux bleus seul depuis plus de deux ans... Bizarre selon mon entourage... Naturel selon moi... J'ai bien connu une fille par ci, une autre par là mais rien de concret, rien de durable. Je n'en ressent ni l'envie ni la nécessité pour le moment. Comme dit la proverbe, il vaut mieux être seul que mal accompagné.

Le dimanche suivant, Espinho ne trouve pas le moyen de faire mieux qu'un match nul face à un adversaire largement à sa portée, du moins sur le papier. Après une belle domination en première mi-temps, les joueurs se sont relâchés sur la seconde permettant l'égalisation de l'adversaire. Le débriefing se fait à la buvette, comme d'habitude...

-On perd deux points sur un match comme ça. Je n'y crois pas. Les mecs mouillent le maillot que quand ils le veulent !
-C'est clair ! Ils se sont complètement relâchés alors qu'ils n'avaient qu'un but d'avance.
-C'est sûr que c'est dommage...
-Dommage ?! Pedro, tu n'y es pas. Avec cette attitude, on ne montra pas encore cette année ! On nous a présenté la continuité comme une solution et on se retrouve au même point.
-Tu voudrais du changement ?
-Je ne sais pas mais il faut un truc...
-Le changement est rarement synonyme de réussite.
-Je sais mais il faut quelque chose... Envoies tes rapports au coach, tiens ! Ca pourrait l'aider...
-Bien sûr !
-Je dis ça mais je dis rien... Enfin il faudrait quelque chose !


Le soir même, l'idée d'Antonio trotte toujours dans ma tête. Envoyer mes rapports ne me coûteraient rien. Il me permettrait même d'avoir un avis d'expert... Enfin, s'ils arrivent à destination !


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » mer. 19 sept. 2012 10:38

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Depuis plusieurs semaines, ma vie, et celle de Rui, ont été quelque peu chamboulées. Après avoir discuté avec mon compère sur la suggestion d'Antonio, concernant l'envoi de nos rapports, nous avons décidé d'expédier un exemplaire de ceux-là au siège du club après chaque rencontre. Sincèrement, sans trop y croire...

Néanmoins, après quelques mois, un courrier se trouvant dans ma boîte aux lettres et nous étant adressé à tous les deux, contenait le cachet officiel du club. Mon premier réflexe fut d'appeler Rui pour que l'on se voit le plus rapidement possible afin de connaître le contenu du courrier. Le rendez-vous était pris pour midi.

J'étais arrivé la premier au lieu du rendez-vous. J'avais pris une table pour deux. Moins de cinq minutes plus tard, Rui entrait à toute vitesse dans le restaurant, reprenant à peine son souffle...

-Vas-y, ouvre !
-Calmes-toi ! Bonjour, déjà. Reprends ton souffle...
-Tu fais trop durer le suspens ! Vas-y !
-Tu risques d'être déçu...
-Je m'en fous. Je veux juste savoir !
-Ok. Alors, c'est parti.


Malgré mon calme apparent, je bouillonnais dans mon intérieur. Tout en décachetant l'enveloppe, je sentais une chaleur montée en moi.

-Lis mec ! A haute voix !
-Messieurs... Nous avons le plaisir de recevoir vos conclusions sur nos rencontres à domicile depuis quelques temps déjà. Certaines de ces dernières ont été examinées par Monsieur Antonio Jesus, l'entraîneur du SC Espinho. Ce dernier aimerait s'entretenir avec vous sur ce sujet. Nous vous invitons ainsi à venir au siège social du club pour convenir d'un rendez-vous... Veuillez agréer nos sincères salutations...
-La vache, mec ! Ca y est ! Champagne !
-Tu vas un peu vite...
-Tu rigoles ! On a un rendez-vous, mec !
-Je suis content que l'on puisse discuter avec un professionnel... Mais, c'est juste un rendez-vous.
-Je le sent bien, moi !


L'enthousiasme de Rui était beau à voir mais je ne voulais pas lancer de plans sur la comète et finir avec une désillusion créant en moi un impact aussi gros que difficile à guérir. Néanmoins, le repas de ce midi-là fut bien arrosé avec un Rui dans une forme olympique.

Le lendemain matin, nous étions allés prendre ce fameux rendez-vous. A notre grande surprise, la rencontre fut fixé pour le lendemain à dix-huit heures. Comme convenu, nous étions à l'heure au point indiqué.

-Messieurs bonjour. C'est un plaisir de vous rencontrer.
-Monsieur, croyez-le, tout l'honneur est pour nous.
-Asseyez-vous, je vous en prie... Si j'ai désiré vous voir, c'est pour une raison précise. Depuis combien de temps établissez-vous vos rapports ?
-Avec mon collègue, nous travaillons dessus depuis plusieurs mois.
-Comment cette idée vous est-elle venue ?
-Nous faisons parti des fidèles du stade. Nous assistons à tous les matchs à domicile depuis plusieurs saisons. Un jour, nous nous sommes dit que nous pourrions faire des conclusions de matchs, une espèce de débriefing. Avec le temps, nous nous sommes perfectionnés. Aujourd'hui, nous cherchons à être le plus précis possible.
-Très bien... Comment cette idée, d'envoyer vos rapports au club, vous est-elle venue ?
-Nous étions à la buvette du stade. Dans la conversation, un des présents a lancé cette possibilité. Nous en avons discuté. Puis, nous avons décidé de les faire parvenir au club.
-Très bien...
-Quand pensez-vous ?
, lança timidement Rui.
-Je dois vous dire que je suis bluffé par votre travail. Tout n'est pas parfait mais la base est excellente. Avez-vous déjà travaillé dans le milieu ?
-Non jamais.
-Très bien... Je dois dire que vous m'intéressez. J'aimerais vous intégrer dans mon staff... Le seul problème est que le club est très limité financièrement...
-Ce n'est pas un problème !
, rétorqua immédiatement Rui.
-Que nous proposez-vous ?
-Un emploi à mi-temps avec une rémunération mensuel de 300€ net.
-Pour quelle fonction ?
-Superviseur. Vous devrez me rendre des rapports sur nos prestations, comme vous le faîtes aujourd'hui. Mais vous devrez aussi superviser nos adversaires et établir des rapports précis sur leurs forces et leurs faiblesses... C'est un gros boulot avec une petite compensation financière. Mais ça vous ouvre une porte dans le football...
-Marché conclu !


En prononçant ces mots, Rui se leva de sa chaise et tendit sa main vers Antonio Jesus...

-Doucement, nous devons y réfléchir.
-C'est tout vu Pedro !
-C'est un gros travail !
-J'en suis conscient mais je veux me lancer. Tu es de la partie ou pas ?
-Avons-nous une période d'essai ?
-Un mois. Ensuite, vous aurez la possibilité d'avoir un CDI.
-Nous acceptons !
, lança Rui.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous espionnons les adversaires d'Espinho et que nous établissons des rapports post-matchs. Le promis contrat fut signer après notre essai. Du coup, le rythme est effréné mais le jeu en vaut la chandelle. Notre travail est très apprécié et les résultats de l'équipe sont en amélioration même si la promotion ne sera certainement pas au rendez-vous.


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » mer. 19 sept. 2012 18:38

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Le 27 septembre 2010 restera une date marquante dans ma carrière professionnelle quelqu'en soit sa finalité... La saison passée, nous avions essuyé un nouveau revers dans notre course à la montée. Il s'en est fallu de peu mais nous avons encore une fois échoué dans un championnat exigeant ou le droit à l'erreur est quasiment nul. Malgré tout, d'un point de vue personnel, j'étais satisfait. Mon arrivée et celle de Rui avait apporté un réel plus à l'équipe. Une relation amicale était même né avec Antonio Jesus, qui nous faisait entièrement confiance.

Après le dernier entraînement de la saison, il nous avait appelé pour une discussion très importante, selon ses dires. Après quelques minutes, je finissais par réaliser l'importance de la discussion. Antonio voulait nous proposer de passer nos diplômes d'entraîneur durant le mois de juin. Ces diplômes nous permettraient d'être plus proche du terrain et d'apporter une autre touche professionnelle à notre travail. Avec sa spontanéité habituel, Rui refusa l'invitation argumentant qu'il ne désirait en aucun cas devenir entraîneur. C'était un job trop stressant pour lui. De mon côté, je demandais deux jours de réflexion sur le sujet, tout en ayant déjà pris ma décision...

Le mois de juin fut donc plus animé que prévu. Je dis adieu à mes vacances dans le sud du pays pour me consacrer à l'obtention du précieux sésame. Les cours théorique et pratique m'ont permis d'affûter ma vision tactique ainsi qu'apprendre beaucoup sur la préparation des entraînements. Quant aux discussions avec d'autres professionnels du métier m'ont apporté beaucoup d'informations sur le relationnel avec les joueurs. Après un mois d'immersion totale dans cette atmosphère, j'obtenais mon premier diplôme dans le métier. Mais ce n'était pas la seule bonne nouvelle que j'allais recevoir...

Antonio Jesus fut le premier à me féliciter pour ce tout nouvel objectif atteint. Il le fit d'abord par SMS me promettant de m'appeler dès que possible. Ce coup de fil arriva le soir même.

-... Je tenais à te féliciter personnellement pour cette réussite.
-Merci beaucoup.
-Mais, je voulais également accompagner mes félicitations d'une proposition.
-Je vous écoute.
-J'aimerais que tu t'approches du terrain et que tu deviennes un de mes adjoints. Qu'en penses-tu ?
-Je suis pris au dépourvu.
-En fait, Rui resterait sur la fonction que vous occupez les deux. Pour ta part, tu t'approcherais du terrain pour mettre en pratique l'enseignement que tu as reçu. Mais tu resterais également assez proche de Rui car c'est toi qui exposerais aux joueurs les rapports qu'il concoctera. Qu'en penses-tu ?
-C'est une belle opportunité... Mais je voudrais en parler personnellement avec Rui d'abord.
-Je comprend. Réfléchis-y et donnes moi ta réponse d'ici la fin de la semaine.
-Très bien. Et merci.


La proposition était bien trop alléchante pour être refuser. Rui l'avait bien compris et me conforta dans ma position. Le premier jour de la reprise, je faisais partie de ceux qui étaient sur le terrain pour diriger les joueurs... Un honneur !

La préparation fut une réussite. Les joueurs comprenaient bien les instructions et montraient une belle réactivité. En cinq matchs, nous nous sommes imposés à quatre reprises pour une seule défaite. Le groupe paraissait prêt, et il l'était... Lors de la première journée, nous prenions les trois points à domicile. La deuxième journée se terminait par le même bilan, cette fois à l'extérieur. La troisième journée amenait une belle confirmation. Neuf points en trois journées. Un départ idéal ! La quatrième journée amena son premier faux-pas. Un match en demi teinte n'apportant qu'un point au compteur. Peut-être à cause d'une certaine suffisance. Nous avions à cœur de corriger le tir lors de la prochaine rencontre, à domicile face à Boavista, pour un choc qui se déroulerait le dimanche 27 septembre 2010...

La semaine de travail avait été bonne. Les joueurs avait à cœur, tout autant que nous, de remettre les pendules à l'heure prouvant que notre dernier match avait été un accident. J'avais, comme à mon habitude, remis un rapport à chaque joueur sur les forces et faiblesses de notre adversaire. Tout paraissait au point pour que nous retrouvions le chemin de la victoire lors de la prochaine rencontre. Le match ne fut pas couronner du succès escompté. Un nul un but partout avec beaucoup de tension dû à l'agressivité démontré par nos adversaires. Une demie déception avec des circonstances atténuantes. Le soir même, j'avais décidé avec Rui de revoir le DVD du match. Une soirée studieuse comme ils nous arrivaient d'en avoir...

Le lendemain, comme chaque lundi, je profitais de la matinée pour feuilleter la presse sportive. Lors de mon arrivée chez mon libraire habituel, je sentis comme une tension dans le regard de chacun, comme si une nouvelle désolante venait de tomber.

-Bonjour tout le monde !, lançais-je avec un grand sourire, question de décontracter tout ce petit monde.

Mais le regard de chacun gardait un air grave. Je me dirigeais vers Patricia pour qu'elle me donne mes quelques journaux habituels. Patricia est une étudiante de droit qui, comme pour beaucoup, travaille afin de poursuivre ses études. C'est une jolie jeune femme, brune aux yeux noirs avec un ton de peau halé. Elle n'est pas très grande. A vue d'oeil, je dirais un mètre soixante, soixante-cinq au maximum. Elle possède une jolie silhouette affinée et un visage tout aussi fin. Mais ce jour-là, elle avait une mine noire que je n'avais jamais encore aperçu.

-Le week-end n'a pas été bon ?...
-Tu n'est pas au courant ?
-De quoi ?
-Je suis désolé de te l'annoncer mais... Je ne sais pas trop comment t'annoncer ça.
-Dis-le simplement.
-Voilà... Dans la nuit d'hier à aujourd'hui, Antonio Jesus est décédé suite à un arrêt cardiaque.


Les derniers mots de Patricia eurent l'effet d'une bombe en moi. Mon estomac se noua. Une chaleur monta en moi et une goutte de sueur longea mon dos. Aucun mot ne sortit de ma bouche. Antonio Jesus était décédé... Le 27 septembre 2010 vu celui qui me lança dans le football professionnel disparaître à tout jamais...


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » jeu. 20 sept. 2012 8:48

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On se représente souvent un enterrement comme un jour morbide sous un ciel gris et quelques gouttes de pluie, voir plus. L'enterrement d'Antonio ne ressemblait pas à ce cliché. Le ciel était d'un bleu azur à rendre envieuses les plus belles journées d'été. Le soleil était tout aussi éclatant. Nous étions déjà en automne mais l'été indien se faisait ressentir.

A la porte principale du cimetière, la barrière se leva laissant passé la voiture funéraire. Le cortège se mit à suivre, à pied, l'auto jusqu'à l'emplacement prévu pour y déposer son futur occupant. Un homme d'église attendait. On déposa le cercueil sur deux tréteaux au dessus de la fosse. Un autre homme alla à la rencontre du prêtre tandis que chacun prenait place autour du dernier lieu de recueillement. Le prêtre et l'homme, que je soupçonnais comme étant le fils d'Antonio, allèrent vers la femme et le reste de la famille du défunt. Le premier présenta ses condoléances à chacun avant de regagner sa place. Il enchaina avec la lecture de quelques Psaumes et une prière. Cette dernière terminée, le cercueil d'Antonio Jesus descendit petit à petit dans sa tombe. La première qui jeta une rose fut son épouse, suivit du reste de la famille puis des autres présents lors de la cérémonie. Une fois cette dernière tradition conclut, les gens s'éparpillèrent pour regagner leurs activités habituelles. Pour ma part, j'observais la famille qui s'éloignait avant de se diviser pour monter dans les berlines allemande noires aux vitres teintées qui les attendaient. Rui brisa le silence qui durait maintenant depuis plusieurs minutes où seul les gémissements de certains se faisait entendre.

-Tu as besoin de moi pour quoi que se soit ?
-Non merci, Rui. Rentres et reposes-toi. La matinée a été éprouvante.
-Ok. Reposes-toi aussi.
-A plus.


Rui s'éloigna doucement. Mon regard se détourna et se posa sur le cercueil d'Antonio...

-Merci pour ce que vous avez fait pour moi. Je vous serais constamment reconnaissant pour votre soutien et confiance... Je suis désolé que la vie vous ait été enlevé ainsi. Je suis désolé pour votre famille... Certains disent que la mort fait partie de la vie... Pour moi, la mort est une fin où il n'y a plus rien... Reposez en paix... Merci.

Au sein du club, les jours suivants furent difficiles à gérer. Psychologiquement, le staff et les joueurs, ainsi que la direction, furent très atteint par ce drame. Toutes les personnes du club décidèrent de respecter une minute de silence et de porter un brassard noir lors de la prochaine rencontre, en hommage au défunt. Aussi difficile qu'il soit il fallait également trouver un remplaçant au poste d'entraîneur. En attendant une nomination, Paulo Cerqueira, l'adjoint de Jesus, prendrait les rênes du groupe.

Les rencontres suivantes firent entrer l'effectif dans une série noire. Les mauvais résultats s'ajoutèrent à la peine ressentie par chacun. Les semaines furent difficiles à vivre et l'atmosphère devint de plus en plus pesante. Devant ce panorama négatif, le président décida, à l'étonnement général, de confier le commandement du club à Paulo Cerqueira, au moins jusqu'à la fin de la saison. Je crois qu'il voulait rendre un dernier hommage à un homme qui avait sa pleine confiance, Antonio Jesus.

La saison connut divers fortunes. Après une série noir de huit matchs, le choc psychologique eut lieu et les résultats se bonifièrent. Alternant les hauts et les bas, nous conclûmes le championnat à une neuvième place anecdotique. De mon côté, la saison aura été éprouvante, surtout moralement. Je décida de me ressourcer auprès de ma famille en France pendant une semaine avant de rentrer pour participer à ma deuxième série de cours afin d'obtenir le degré supérieur d'entraîneur.

J'avais demandé à Rui de me tenir au courant de toute nouvelle urgente concernant le club via SMS. Pourtant, un matin, mon téléphone sonna...

-Pedro, c'est Rui.
-Salut, comment vas-tu ?
-Bien et toi, mec.
-Je me ressource comme prévu...
-Profites en bien ! Fais-toi chouchouter !
-T'inquiètes.
-Je ne t'appelle pas que par sympathie même si tu sais que je t'aime bien.
-Merci.
-Voilà, Paulo vient de remettre sa démission au club.
-Pourquoi ?
-Selon ce qu'il m'a dit, l'année a été trop difficile et il a besoin de prendre du recul.
-Je comprend. L'année a été difficile pour nous tous.
-Mais, lui a plus de mal à s'en remettre. Il voulait t'appeler mais je lui ai dit que je le ferais.
-Je te remercie. Je vais l'appeler de mon côté pour le remercier du boulot qu'il a fait.
-Je pense que ça lui fera plaisir...


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par chrissy » jeu. 20 sept. 2012 10:14

Rien à redire, tout simplement sublime.
continue :)


ivo
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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » ven. 21 sept. 2012 11:43

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La journée était ensoleillé et promettait d'être chaude, très chaude. Selon les prévisions, les températures sur la capitale pourrait atteindre les trente-cinq degrés. Ayant connaissance de ces prédictions, je décidais de me lever à l'aube pour prendre la route vers le nord, de manière à ne pas trop souffrir de la chaleur. Les cinq dernières semaines avaient été bonnes. Après m'être ressourcer en France, j'avais suivi chemin vers la capitale portugaise afin de suivre les cours qui m'amènerais à l'obtention de mon second diplôme d'entraîneur. Tout avais fonctionné comme prévu et je quittais Lisbonne avec le sentiment du devoir accompli. A peine sorti de la ville, j'enquillais sur l'autoroute en direction de Porto. Le voyage devrait durer plus ou moins trois heures...

Rapidement, mon esprit divagua et je me mis à penser aux prochaines semaines. Le club se trouvait toujours sans entraîneur. La reprise devrait se faire la semaine prochaine et nous ne savons ni avec qui, ni comment... Le flou complet... Difficile dans ces conditions de préparer des résultats. Néanmoins, il est hors de question de quitter le club de mon gré. Je veux obtenir de l'expérience et ma chance est ici. Donc, sauf si on me demande de partir, je continuerais l'aventure quelque soit la personne nommée et quelque soit le poste proposé.

Cela faisait deux heures que je roulais. Mes pensées football s'étaient évaporées pour laisser place à la musique de Michael Jackson. L'album « History » tournait depuis presque une heure, à mon plus grand plaisir. En signe de ce dernier, tantôt je tapotais sur le volant, tantôt je reprenais, dans mon anglais basique, les refrains des chansons... Mon téléphone me sortit de mon délire MJ...

-Allo ?
-C'est Rodrigo Nunes à l'appareil.
-Bonjour président, comment allez-vous ?
-Bien, et vous ?
-Egalement, merci.
-Je tiens à vous féliciter, cette fois de vive voix, pour votre diplôme.
-Merci président.
-Vous êtes sur le chemin du retour ?
-Oui, je suis sur la route. Je devrais arriver dans une petite heure.
-Ecoutez, je vous propose un déjeuner ensemble pour fêter votre dernière conquête.
-Avec plaisir.
-Le restaurant « Mar e Sol » à Aguda, c'est bon pour vous ?
-Très bien.
-On se dit midi sur place ?
-Parfait.
-A tout à l'heure.


Après être passé à la maison pour poser mes affaires, me doucher et me changer, je me retrouvais à midi pile devant le lieu du rendez-vous. Je réserva une table pour deux sur la terrasse, sous un parasol avec vue sur la plage. Il n'y avait pas l'ombre d'un nuage dans le ciel. Le soleil rayonnait de toute sa splendeur. Le thermomètre sur l'un des murs du restaurant affichait vingt-sept degrés. Un temps idéal. La mer, quant à elle, était légèrement agitée. Le va-et-vient des vagues fredonnait dans ma tête comme une douce mélodie. Après ces quelques minutes reposantes, Rodrigo Nunes arriva. Les salutations furent chaleureuses. Nous échangeâmes quelques banalités avant de commander. Une morue pour moi et du chevreuil pour mon compagnon de table accompagné d'une bouteille bien fraîche de vin blanc. Moins d'un quart d'heure plus tard, nous étions servis comme des rois.

-... En fait, je crois que je tiens l'homme qu'im me faut pour le club.
-Vous avez donc fait votre choix ?
-Pour ma part, oui. Maintenant reste à savoir la réponse du principal intéressé.
-Vous l'avez déjà contacté ?
-Pas encore mais ce n'est qu'une question de temps.
-Et pensez-vous qu'il acceptera le défi ?
-Je l'espère fortement.
-Et d'ici combien de temps pensez-vous avoir une réponse ?
-Dans la journée, je pense...
-Alors, nous serons vite fixés.
-Plus vite que vous ne le pensez.
-Tant mieux car, franchement, il est temps.
-Je suis tout à fait d'accord... Accepteriez-vous de devenir l'entraîneur de l'effectif professionnel ?
-Hein !
-Vous avez bien compris !
-Je... Je... Je suis surpris et je ne sais pas quoi vous dire...
-Alors réfléchissez. Je vous propose le poste car je veux apporter un nouvel élan au club. J'ai pas mal observé les clubs de la première division. Beaucoup ont fait le pari d'un entraîneur jeune. J'ai envie de faire ce pari. J'ai confiance en vous.
-Je suis flatté... Mais je dois y réfléchir.
-Je comprend. Je veux votre réponse avant ce soir...


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » sam. 22 sept. 2012 7:15

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-Je vous propose un projet sur trois ans avec un double objectif. Premièrement, la montée en division supérieur, au plus tard, au bout des trois ans. Deuxièmement, la pérennisation sportive du club... Je préfère être franc et jouer carte sur table avec vous et tous les membres du club, ainsi que les supporters. Le club leur promet la montée chaque saison, parfois en étant loin d'en être capable. Je veux jouer la carte de la franchise et de la transparence pour que chacun sache où il va et comment il y va.
-Continuez, je veux plus de détails.
-La première saison serait une espèce de prise de température. Je n'ai pas d'expérience et je pense qu'étant donné le temps écoulé sur la préparation de celle-ci, il ne faudrait pas espérer grand chose. Je suis disposé à commencer à travailler avec l'effectif en place en essayant de rajouter un ou deux éléments pour le bonifier. La deuxième saison serait afin de mesurer nos chances avec les concurrents à la montée. On élèverait les exigences en essayant de se mêler à la lutte pour l'accès aux barrages. Il faudra penser à fortifier l'effectif en pensant au futur. La troisième saison serait celle de la montée. Une nouvelle fois, il faudra fortifier l'effectif en pensant au niveau de la deuxième division. Pour atteindre ce plan, je veux pouvoir composer mon staff et avoir un droit de parole sur les joueurs recrutés. J'assumerais toutes les responsabilités si on me confie les clés de l'effectif.
-Très bien...
-Evidemment, pour que ce plan fonctionne, il faudra que tous le monde soit sur la même longueur d'ondes, au niveau de l'effectif, du staff mais aussi de votre côté. Il faudra aussi chercher à pérenniser le club financièrement avec des fonds.
-Bien... Après vous avoir écouté, voici ma contre-proposition.
-Je vous écoute.
-Le contrat est d'ores et déjà rédigé et il est ici. Il comprend un salaire net de mille-sept-cent euros sur une période de deux ans... Nous pouvons rajouter une option sur une troisième année... Mais je veux d'abord voir le déroulement des deux premières saisons. Ce n'est pas un manque de confiance mais juste une question financière et d'indemnités en cas de départ.
-Je comprend.
-Vous aurez un rôle à plein temps car vous dirigerez l'équipe mais vous vous occuperez également du mercato. Le staff est également à votre choix. En gros, vous serez le seul maître à bord. La situation financière du club nous oblige à réduire les effectifs... Voilà donc ma proposition... Manager général sur deux ans, plus une que l'on rajoutera en option. Qu'en pensez-vous ?
-Je suis partant mais j'ai encore une ou deux questions. Combien de membres pourront composer le staff.
-Il faut réduite au minimum. Un adjoint avec un préparateur physique et un homme pour les gardiens.
-Et Rui ?
-Vous pouvez le garder si vous le désirez. Mais c'est tout...
-Ok.
-Qu'en pensez-vous ?
-On est d'accord.
-Alors, il ne reste plus qu'à signer.


Quelques signatures plus tard, je sers la main de mon employeur lui promettant de faire de mon mieux. Nous avons rendez-vous le lendemain au stade pour immortaliser ma prise de fonction.

Le lendemain de la photographie officielle, les journaux publient un petit encadré annonçant ma prise de fonction. Patricia et les autres employés de la librairie me félicitent pour ma promotion. Dans la rue, les gens qui me reconnaissent n'hésitent pas à me féliciter et m'encourager. Une nouvelle vie commence pour moi.

Un jour avant la reprise, je réunis mon staff pour notre première réunion officiel. Je présente mon plan d'action pour la pré-saison ainsi que les matchs amicaux que nous disputerons. Je remet un dossier à chacun avec le plan de jeu que je désire mettre en place. Je leur demande de bien l'étudier et de ne pas hésiter à poser des questions ou émettre leurs doutes. J'insiste également sur le rôle de chacun et l'émulation que je veux au sein du staff. Je veux que chacun se sente important. Nous sommes un groupe.

Les semaines s'enchainent et les joueurs paraissent bien adhérer au programme que nous avons installé. Durant cette période, nous enregistrons l'arrivée de deux joueurs. Edwin Gyasi est le premier à nous rejoindre. Il vient renforcer notre côté gauche de l'attaque. C'est un hollandais qui possède notamment une bonne technique et qui est assez rapide. Une aubaine que Rui m'a concocté lors de sa visite aux journées d'essai aux Pays-Bas. Pitarelli est, quant à lui, gardien de but. Le brésilien nous rejoint un peu par défaut. Les solutions au club étant faible, je me suis rapidement mis à la recherche d'un joueur pour garder nos cages. Après avoir essuyer plusieurs refus, Pitarelli nous a rejoint.

Les matchs amicaux confirment nos premières impressions. Nous enchaînons les matchs et les victoires. Le premier rendez-vous officielle est marqué pour le compte de la coupe du Portugal lors du prochain week-end...
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Modifié en dernier par ivo le mar. 02 oct. 2012 8:02, modifié 1 fois.


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par ivo » sam. 22 sept. 2012 7:18

La storie sera en pause durant une semaine car je pars en vacances. A bientôt...


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Re: "La gloire est éphémère, seule la renommée est durable"

Message par lebelge178 » sam. 22 sept. 2012 14:25

Voila, j'ai fini. J'adore et je suis impatient de ton retour pour avoir la suite :)


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