Bonjour à tous!
Cela fait un petit moment que je souhaite redémarrer un nouveau récit mais il était très difficile pour moi de choisir "le bon club".
Je voulais un club avec une histoire, une particularité, un club dont les aventures n'avaient pas (ou peu) été racontée sur ce forum.
Puis il y'a quelques semaines je suis tombé sur un article parlant de l'Union Berlin...

Je vous ai mis l'eau à la bouche je le sens, je le sais

Bienvenue dans l'histoire du 1.FC Union Berlin!
En 1906, un groupe d’amis forme l’Olympia Oberschöneweide dans un quartier industriel de la capitale allemande (quartier de Köpenick . Trois ans plus tard, le club est rebaptisé l’Union Oberschöneweide. Il est soutenu par les ouvriers métallurgiques qui encouragent l’équipe en scandant « Eisern Union ! » - l’Union de fer.
Comme tous les clubs allemands, l’Union est dissoute par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale puis reformée par la suite. En 1950, la majorité des joueurs et entraîneurs fuient vers l’Ouest pour former un nouveau club en RFA, le SC Union 06 Berlin. Malgré cela, l’Union parvient à survivre dans son stade An der Alten Försterei (À côté de la Vieille Maison Forestière), dans le quartier Köpenick, où elle jouait depuis 1920.
En 1965, les dirigeants sportifs de la RDA décident de donner au football la place qui lui revient, celle du sport le plus populaire, et qu'il faut donc mieux contrôler. Et ce deux ans après la création de la Bundesliga, la ligue professionnelle à l'Ouest. Hors de question de laisser le chemin libre aux clubs de RFA. Dix clubs sont créés, un championnat mis sur pied. Chaque club est mis sous la coupe d'un combinat industriel ou d'une structure étatique, lui assurant ainsi d'importants moyens financiers. Une décision qui porte vite ses fruits sur la scène internationale. En 1974, le 1. FC Magdebourg remporte ainsi la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe. Le premier et dernier grand succès d'un Ostverein, un club de l'Est.
A Berlin-Est, deux clubs coexistent, le Dynamo et le 1. FC Union. Mais à la fin des années 70, seul le premier survole la DDR-Oberliga, l'élite du football est-allemand. Est-ce un hasard ? Le Dynamo était sous la coupe de la Stasi, la police politique du régime communiste. En tribune d’honneur, siégeaient les officiers de la sécurité d'État avec leurs enfants. Comme Erich Mielke, ministre de la Stasi et président du Berliner Fussball Club Dynamo Berlin. Plutôt pratique pour engranger 10 titres de champion d'affilée, de 79 à 88.
Un club financé directement par le Parti qui est rapidement haï par la classe ouvrière, et les opposants au régime. Et à Berlin-Est, l'équipe du prolétariat, c'est le 1. FC Union, ancré dans le quartier industriel de Oberschöneweide. Délaissé par le régime, Union revêt les habits du petit qui tient tête au Dynamo, donc à Erich Mielke et donc à la dictature communiste. Les jours de derby, le Dynamo accueille Union au Jahn-Sportpark, avec le Mur de Berlin juste derrière la tribune Nord, le kop des locaux. Quand un coup franc est sifflé pour Union et que se forme un mur, les supporters d'Union scandent « Die Mauer muss weg ! die Mauer muss weg! » (le Mur doit tomber! le Mur doit tomber!). Et ce en plein visage d’Erich Mielke. Tout le monde savait de quel Mur on parlait, Mielke le premier.
Quand le Mur est finalement tombé en 1989 et que les deux championnats ont fusionné, la plupart des clubs de l’Est, l’Union incluse, ont commencé à souffrir avec l’adaptation au capitalisme. La faillite a été imminente à plusieurs reprises mais c’est dans ce genre de moment que les supporters montrent leur attachement à leur club. En 2004, ils organisent une campagne de collecte de sang sous le slogan « Saigne pour l’Union ». Les paiements versés par les hôpitaux berlinois en échange du sang récolté ont été transférés vers le club afin qu’il puisse payer sa licence de D4.
En 2008, le FC Union doit rénover son antre sous peine de perdre sa licence. Et il y a urgence. Les travées des places debout sont recouvertes de mauvaises herbes et le béton s'effrite. Mais les caisses du club sont vides. Et impossible de se tourner vers la ville, Berlin est endettée jusqu'au cou. Alors on se souvient d'une phrase qui revient souvent à l'Alte Försterei : « Normalement, les clubs ont des fans mais chez nous, ce sont les fans qui ont un club. Alors quand ta maison menace de s'écrouler, tu fais les travaux toi-même ». Des centaines de bénévoles retroussent les manches et se relaient sur le chantier. Les Unioner passent leurs cinq semaines de congés annuels dans leur stade, leur salon à eux.
Des millions d'euros d'économisés, une enceinte de 23 000 places et des supporters qui peuvent affirmer « j'étais là , j'ai construit ma propre place debout ». Cette fierté d'appartenir à la famille se retrouve dans l'hymne du club, scandé par Nina Hagen, chanteuse mythique du punk est-allemand. Le début de la première strophe met les choses rapidement au clair avec « Wir aus dem Osten... » (nous qui venons de l'Est...). Envoyée avant l'entrée des équipes sur le terrain, la voix nasillarde de Nina donne toujours le frisson. Les Unioner ont ajouté une phrase, sous forme de clin d'œil à la réunification allemande : « Wir lassen uns nicht vom Westen kaufen » (Nous ne nous laissons pas acheter par l'Ouest).
Ce n’est pas seulement les jours de match que le stade est plein. En 2003, une petite centaine de supporters s’est rendue au stade l’avant-veille de Noël pour se présenter leurs vœux et entonner des chants de Noël. L’idée a été un succès et désormais chaque année il y a des supporters non seulement de l’Union mais aussi d’autres clubs qui viennent remplir l’An der Alten Försterei pour y chanter pendant 90 minutes et plus si affinités.
En 2015-2016, devant l’arrivée de milliers de réfugiés à Berlin, c’est tout naturellement que le club a mis à disposition de la mairie un local pour héberger en urgence une centaine de personnes cet hiver.
Le bâtiment, un ancien supermarché discount racheté par le club, devait à l’origine être transformé en Fanhaus (« maison des fans »). Au lieu de cela, il accueille depuis la mi-novembre 112 réfugiés qui y resteront jusqu’au 30 avril. Le club n’en est pas à son premier coup d’essai, il a déjà mené plusieurs projets sociaux en faveur de l’intégration des réfugiés. Les fans ont largement soutenu l’initiative et fait des dons en vêtements, jouets pour les enfants, et naturellement de nombreux ballons de foot en tissu aux couleurs de l’Union : rouge et blanc.
Autant dire que rien n’est impossible au club berlinois qui jouit d’un statut de club culte grâce à son passé en RDA, son esprit anticapitaliste et, précisément, son engagement social.
Lors du prochain post j'aborderai la présentation du club, ses infrastructures, les joueurs, les finances, ainsi que le coach que j'ai choisi d'incarner. j'y aborderai également la philosophie que je veux mettre en place et les quelques contraintes que je compte me fixer et autres informations pratiques.