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Pamietnik Ryszarda

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Tikva06
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Tikva06 » mar. 04 mai 2010 0:46

JOURNAL DE RYSZARD, PAGE 19

Date inconnue, Minsk ( Belarus ) :

Note du docteur Bronowski : Ce texte fait partie des mémoires de Mr. Stanislav Kanteev, retrouvées dans son petit carnet personnel de nombreuses années après. Il a été placé ici car il apparaît utile dans le cadre de l'étude concernant le sujet n°1437.
Cantona a écrit :
La voiture entame un dernier virage, laissant ainsi apparaître le bâtiment à une centaine de mètres, baigné par une lumière presque artificielle. A cette époque de l'année, Minsk est rarement arrosée par le soleil, surement un signe que cette journée ne sera pas comme les autres.
Je ne me suis encore jamais rendu dans cet immeuble, mais le connais déjà par cœur. Le parking est à une vingtaine de mètres de l'entrée, la seule issue facilement accessible. Quatre marches de béton mènent à la porte vitrée par laquelle trois hommes peuvent passer de face. Une serrure simple, puis le hall. Vingt pas vers l'ascenseur dont la cage fait face au domicile de la concierge. Trois étages et un couloir mal éclairé par le seul néon encore en état.

Ce chemin, nous l'avons répété des dizaines de fois grâce à des photos, des plans et des decriptions, mais je ne peux m'empêcher d'être un peu nerveux, ou impatient, je ne sais plus trop.

A l'arrière, les gars sont installés dans leur routine. Dimitri est prêt, à sa façon. Il pointe de l'index Alexii, le pouce levé, puis le baisse deux fois, mimant le bruit d'une détonation, son visage fendu d'un large sourire.

« Putain, mais t'es vraiment un malade, toi! Refais jamais ça! »

La protestation d'Alexii entraine chez Dimitri un éclat de rire franc, comme un gamin qui vient de réussir sa blague. Ce genre de geste n'est jamais anodin pour eux, rempli de sens. Je ne m'inquiète évidemment pas, ils seront prêts.
Andrei, lui, est différent. Depuis que nous avons quitté l'hôtel, il s'est muré dans un silence quasi-religieux. Son automatique est posé sur ses genoux, recouvert d'un chiffon fin bleu. Il l'a entièrement démonté, et a nettoyé chacune des pièces avec la minutie d'un horloger.
Alexii l'observe, polissant maintenant la crosse avec toujours autant d'attention.

« Toi aussi t'es malade. C'est la troisième fois que tu astiques ton flingue. »
« Écoute petit, un artiste prend soin de ses outils. Tu crois que Canaletto peignait avec une brosse à chiottes? »
« Merde, mais vous êtes vraiment tous tarés! Ma mère avait raison, j'aurais dû reprendre la quincaillerie familiale à St Petersbourg. »

Les quatre autres passagers partagent un nouvel éclat de rire, avant que Marek ne gare le 4x4 à quelques mètres de l'immeuble. Comme prévu, il nous attendra là.
Dimitri et Alexii échangent encore quelques piques, puis se transforment une fois sortis du véhicule. Andrei prend la tête du cortège et ouvre avec la clé reproduite la veille. 20 pas, 3 étages, et enfin ce couloir mal éclairé. Apparemment le ton est monté à l'intérieur de l'appartement. D'après Ivan, 2 personnes plus Maric et un autre homme qui ne semble pas être ici de son plein gré.
Dimitri pose sa main sur la poignée et cherche dans mon regard une approbation. Un frisson me parcoure l'échine, comme au début, voilà les sensations que je recherchais tant depuis un moment. J'acquiesce d'un mouvement de tête, signe que je suis prêt à entrer dans l'arène, mon rythme cardiaque ayant désormais atteint un pic.

Je suis le second à franchir le palier, suivi d'Andrei. Évidemment Maric ne s'attend pas à me voir ici, lui qui pensait être planqué et à l'abri à Minsk. Les deux hommes sont ses cerbères, trahis par leur premier réflexe. Leurs doigts ont bien atteints la crosse de leur pistolet, mais trop tard pour prendre le contrôle de la situation.
Chacun d'eux est déjà tenu en joue, acceptant facilement d'être désarmé. Maric, abasourdi par ce qui se déroule sous ses yeux, n'a pas articulé un mot.
Le quatrième larron doit être en train de bénir ce renversement. Il est ficelé sur une chaise en bois, les mains dans le dos et le visage fortement tuméfié. Ses lèvres n'ont pas résisté longtemps aux assauts des deux brutes, et j'imagine que Maric a du également se tailler la part du lion.

« Bonjour Maric, j'espère que je n'interromps pas une belle réunion de famille. »
« M.Kanteev? »
« Tu ne me reconnais plus? Allez présente moi donc à ton ami. »
« Mais, enfin... »
« Enfin quoi? Tu te pensais planqué en Biélorussie. Pour quelques euros, tout le monde était prêt à te balancer, tu sais. »

Maric a déjà analysé la situation, il se sait acculé, et telle une bête blessée, il va tenter un dernier baroud d'honneur. Il se précipite vers la porte encore ouverte, se frayant un chemin entre son prisonnier et moi. Mais l'homme ligoté semble bien décidé à mettre son bourreau devant ses responsabilités.
Lorsque Maric passe à ses côtés, il se jette sur la droite entrainant avec lui la chaise à laquelle il est attachée. La secousse suffit à déstabiliser le fuyard, qui s'étale de tout son long devant Dimitri. Immédiatement, il décide de changer de tactique, essayant par n'importe quel moyen de s'en sortir.

« M.Kanteev, je ne savais vraiment pas que ce club vous appartenez. »
« Tu sais donc de quoi je suis venu te parler. »
« Mais, enfin, je pensais qu'il appartenait à un des ploucs du coin. Si j'avais su qu'il était à vous. »
« Tu veux que je te dise Maric? Je crois plutôt que tu savais très bien ce que tu faisais. Je crois même que tu avais l'intention de venir prendre mon business ici. Seulement tu ... »
« Non, attendez ce n'est pas ça, c'est que... »
« Tais toi. Je disais que ton problème fut la confiance que tu pensais pouvoir porter à tes collaborateurs. Pour quelques centaines d'euros, celui que tu avais engagé pour faire brûler la discothèque, s'est mis aux aveux. Il nous a gentiment expliqué qu'il avait rencontré son commanditaire à Berlin. Le lien fut rapide à établir. »

Petit à petit, le visage de Maric se décompose. A ce moment là, je me rappelle une fable française qu'aimait me conter la gouvernante engagée par mes parents. L'histoire d'une grenouille qui tenta de devenir plus grosse qu'un bœuf et qui finit par éclater. Voilà ce qui attendait l'homme à genoux devant moi.
Andrei vient de terminer de visser un silencieux sur son automatique, et s'approche de moi. Il sait exactement ce que je vais lui demander de faire, habitué à ce genre de besogne.

« Qu'est ce que l'on fait du type par terre? »

Je réfléchis un instant, j'en avais presque oublié le prisonnier de Maric.
« Détachez Monsieur, il va m'accompagner. »

Après avoir trancher les liens, Andrei aide l'homme à se redresser, lui adresse son plus beau sourire et lui indique la sortie. Je l'accompagne et referme la porte derrière nous, adressant avant de partir un signe de la tête à mes hommes. D'ici quelques instants, ils en auront terminé et s'occuperont de nettoyer le tout.

Le type à mes côtés n'a pas l'air troublé par la situation, mais son pas est lourd, fatigué. Maric a dû lui faire son numéro, baffes et coups en tout genre. Il ne m'a pas encore adressé un regard, se contentant d'avancer à travers ce couloir. Andrei a tout de même pris la précaution de lui laisser les mains attachées dans le dos, même si j'ai tendance à croire que les ennemis de Maric sont mes amis.

Arrivé dehors, il s'arrête un instant, reprendre une bouffée d'air et semble revivre. D'après mon informateur, Maric et sa petite troupe aurait investi l'appartement il y a trois jours. Trois jours pour lui sans voir la lumière du jour, et certainement sans manger. Mais il ne ressemble pas aux personnes que Maric aime emmerder. Pas loin d'un mètre quatre vingt dix, et une gueule déjà marquée avant l'intervention récente de mon ex-collaborateur.

Il est temps d'en savoir plus. D'un coup de pied, je le contrains à s'agenouiller, coup imparable lorsqu'il est inattendu. Dans l'instant qui suit, je dégaine mon Baghira et le pointe sur sa tempe. 10 balles de 9mm dans le chargeur, fabrication russe, évidemment. Une précision plus que raisonnable, mais de toute façon à cette distance comme aime à le dire Andrei, même une Remington aurait fait l'affaire.

Puisqu'il était l'hôte de l'autre porc, il doit certainement parler allemand, ou du moins le comprendre. Pour être sûr d'avoir un contrôle complet sur lui, je me prépare. La balle rentre dans la chambre avec ce son si particulier, venant se loger à l'entrée du canon.

« Qui est tu? »
« Ryszard. J'étais le coach de l'équipe de Maric à Berlin. Mais sortez ce truc de devant ma tronche. »
« Jusque là c'est moi qui ordonne. Bon et si tu étais son coach, qu'est ce qui t'as amené à Minsk? »
« Quelques différends avec ce mec. »
« Il va te falloir être plus bavard si tu veux pas que je te fasse sauter le caisson. »
« Vous avez la gâchette facile dans cette région. Puis pour tout vous dire, je m'en cogne, j'ai plus rien à perdre ... Mais si ça peut vous soulager, je vais vous raconter. »

Toujours attaché, il se gratte la joue de l'épaule, certainement gêné par le sang coagulé sur son visage. Puis pour la première fois, il se met à me fixer. Parce que je sais trop bien que rien n'est normal dans ce milieu, je continue de le braquer.

« Une amie à moi, une très bonne amie, avait découvert des trucs pas bien jolis sur Maric. Le genre de choses dont un homme qui veut rester crédible à tout intérêt à cacher. Puis il s'est arrangé pour buter cette fille mais n'a toujours pas mis la main sur la copie du dossier... »
« Et évidemment tu en possèdes une. Alors Maric s'apprêtait à te descendre aussi. Ah ah, je lui avais pourtant dis que son goût immodéré pour les coups de fouets lui causerait des problèmes. »

Je ne peux m'empêcher de rire. Maric avait compris que l'Allemagne commençait à sentir mauvais pour lui, et préparait donc un plan de retraite en Biélorussie. Terminé pour lui, et voilà que je me retrouve avec celui qui l'a envoyé à l'abattoir. Vu sa propension à faire chanter les gros poissons, j'ai tout intérêt à me méfier de lui.

Bang, bang. Deux coups de feux sont partis. Et merde. Le type est toujours à genoux devant moi et n'a même pas cligné des yeux lorsque les détonations ont retentis.

« Déjà connu ça? »
« Par le passé, ouais. »

Nous nous fixons quelques instants en silence. La porte d'entrée s'ouvre, laissant apparaître Maric tentant de s'enfuir à toute jambes. Il ne s'attendait évidemment pas à nous voir à quelques mètres et pour la première fois depuis que nous sommes sortis, je cesse de pointer le prénommé Ryszard. Il s'arrête en bas des marches, et me fixe, la peur se mélangeant à l'incrédulité dans ses yeux. Il n'est plus qu'à 10 mètres. La balle devrait donc atteindre son os frontal en un centième de seconde, le perforant très certainement.

« Mal calculé Maric, une seule issue ici. »

Cette fois le coup de feu vient bien de mon arme. Heureux de voir que je n'ai rien perdu de ma précision d'antan. L'odeur agréable de la poudre vient chatouiller mes narines, réveillant chez moi de vieux souvenirs passés, comme chez certains le fumet délicat des plats mijotés jadis par leur grand-mère. Maric s'écroule subitement, les yeux grands ouverts, la surprise toujours affichée sur son visage.
Derrière lui arrive Dimitri, l'arme au poing.
« Désolé M.Kanteev, ses deux colosses se sont démerdés pour lui laisser le temps de s'enfuir. »
« Je vous paye pour que ça n'arrive pas. Faites chier. »

Les deux autres ne devraient pas tarder à arriver. Avec toutes ces détonations le voisinage va bientôt s'alarmer et il va nous falloir quitter les lieux rapidement. Je me dirige vers Ryszard, maintenant que Maric est out, il va bien me falloir trouver quoi faire de lui.

« Allez debout. »

Sans ajouter un mot, il se redresse et m'emboite le pas. L'amateurisme de mes employés m'énerve passablement, même si le fait de reprendre du service fut presque jouissif. Je garde tout de même le silence alors que le 4x4 quitte la résidence. Ryszard se contente de fixer le paysage défilant à travers les vitres teintés.

« Vous étiez un bon entraîneur? »
Certainement surpris par ma question, il prend son temps pour répondre.
« Plus ou moins. »
« J'imagine donc que vu votre situation actuelle, vous ne refuserez pas un poste en Russie? »
« Pourquoi pas. »

Je crois que la personnalité de ce type m'a poussé à lui proposer ce poste. Il a l'air un peu taré, et se fout de tout. Exactement ce qu'il me fallait.
[url=http://www.footmanager.net/forum/ftopic14820.php]La story polonaise et l'épopée de Ryszard[/url]

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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Misaki » mer. 05 mai 2010 10:22

Bon et bien voilà de quoi repartir sur quelque chose de tout nouveau. Une nouvelle saison pour un retour régulier, on l'espère.

Canto, chapeau pour cette collaboration. On s'y serait cru.
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Atom Tan » mer. 05 mai 2010 14:26

D'abord saluer le retour de cette story qui m'avait bien plus...OH ça remonte à bien longtemps :mrgreen:

Ensuite féliciter l'auteur en l'occurrence Canto...t'as fait du sacré bon boulot...je me suis promis de ne plus dire le mot "bravo" alors allons y pour chapô...de quoi donner des regrets d'avoir laissé tomber la tienne...mais j'ai cru comprendre que cela n'allait pas tarder.

Sur le fond, je m'en souviens plus trop de l'histoire...alors celui qui raconte je sais plus très bien qui c'est...je me souviens de Maric, des filles, du père, tout ça mais après tout on s'en fout un peu, puisque nous voilà parti pour une nouvelle aventure.

Sur la forme, Canto tu nous a fait de la dentelle, c'est bien écrit, bien décrit, bien découpé...du bon comme j'aime...brav...merde chapô...je suis impatient de te lire à nouveau quand à ce fainéant de Tikva... :mrgreen: j'espère que cela augure de bonne chose ce petit épisode


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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Jérémibl » mer. 05 mai 2010 18:11

C'est vrai que Canto a gazé. Mais faut bien que Tikva compte sur les autres pour sortir une storie de qualité. :P
Tu as mis le temps avant de ressortir la tête du sac, avec manifestement un nouveau scénar' enfin posé. Fallait bien une histoire louche comme ça pour que Ryzsard se sorte de la galère dans laquelle il était. La Russie...Ok, mais manifestement entouré de gros truands à nouveau...


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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Cantona » mer. 05 mai 2010 20:12

Et bien ravi que cette petite apparition vous ai plu. C'est agréable de revenir dans la partie Stories, même si je suis obligé d'y jeter un coup d'oeil régulier.
Puis si c'est pour relancer une story trop longtemps en stand-by, tant mieux. Longtemps que j'avais pas pris la plume, faudra que je fasse quelques collabs de temps à autre, c'est sympa quand même.

Bon enfin suffisamment parler de moi.
Tikva est de retour, est d'après les directives qu'il m'a donné pour écrire ça, la suite s'annonce intéressante. Il m'a même promis des apparations plus régulières!
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Tikva06 » jeu. 13 mai 2010 17:07

JOURNAL DE RYSZARD, PAGE 20

05-12-2008, Kazan ( Russia ) :

La cage de Kanteev va donc remplacer celle de Maric … Certes, celle-là est dorée, Kanteev a relancé ma carrière à la clé. Je n'avais plus d'avenir dans le coaching, Kanteev m'en a redonné un. Mais je suis un lion, et comme tous mes congénères, je ne supporte pas les cages. Je ne peux rien y faire, je sais le sort que me réserve Kanteev si je venais à fuir, laissant son club comme nu. Et puis, entraîner ici, au Rubin Kazan, l'occasion est trop belle. Ce n'est pas la forme qui me déplait, bien au contraire, c'est le fond. Je dois avouer que la forme qu'a donné Kanteev a la suite de ma carrière laisse rêveur : moi, Ryszard Rudzinski, entraîneur du champion de Russie en titre, avec tous les avantages, à savoir un salaire plus qu'attirant, des moyens hors normes … Et un logement de fonction de rêve, bien loin du bouis-bouis que Maric m'avait laissé à Berlin. Bien sûr, ce n'est que du provisoire, en attendant que je perçoive ma première paye et que je me trouve une propre piaule. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le ruskov semble me faire confiance. Pour simple preuve, la solde de 7,5 millions qu'il me lègue pour le budget des transferts, tout droit sortie de sa poche. En contrepartie, l'objectif n'est pas mince : il veut le titre, à tous prix. Je suis là pour bosser, il me l'a fait comprendre d'emblée. Et pour me le rappeler, un coup de fil d'Alexandr Gusev, le président du club. Il dit m'apporter son soutien, me faire confiance et être là pour répondre à chacune de mes petites questions. Mais, entre les lignes, je peux lire « t'as intérêt à cravacher, polack de merde, t'as pas le droit au moindre faux pas ». Loin de la franchise de Hoeneß au Hertha, Gusev me donne l'impression d'un mec sournois, qui trempe jusqu'au cou dans les affaires de Kanteev.

Je dois la vie à Kanteev, j'en suis conscient. Du coup, il me fait bien comprendre qu'il a gagné un droit sur moi. Il dispose de ma fichue existence comme bon lui semble. Je n'ai pas à me plaindre, il aurait pu me réserver pire, comme scénario. Je sais même pas pourquoi ce type, qui ne connais pas grand chose de moi mis à part ce que j'ai bien voulu lui dire, m'a donné, comme ça, d'un claquement de doigt, un des postes les plus convoités de Russie. La seule chose que je pense de lui, pour le moment, c'est qu'il est barré, et que cela m'a profité. Mais restons tout de même sur nos gardes, Kanteev n'est pas ce qu'on peut appeler un tendre. C'est un poisson bien plus gros que Servet ou Maric. A côté de lui, ces deux-là n'étaient que des clowns. En venant me foutre un chèque de 7 millions et demi d'euros sous le nez, Kanteev m'a aussi fait comprendre qu'il faisait partie de l'élite de la mafia russe. Et il y a une chose qui semble encore moins problématique pour lui que l'argent, c'est de se débarrasser de quelqu'un. Autrement dit, j'ai tout intérêt à me tenir à carreau avec ce barge. Pas question pour le moment de contacter Katrin, c'est trop risqué. Je m'occuperais d'elle plus tard, quand j'en saurais un peu plus sur Kanteev. Pour le moment, il s'agit de se concentrer sur le boulot.

Après m'avoir proposé le poste, Kanteev m'a prié de le suivre dans sa bagnole. Sur la route, un franc esprit de camaraderie animait le trajet. Ses hommes de main en avaient déjà oubliés ce qu'il venaient de faire. Mais pas un mot en ma direction. La seule phrase est venue de Kanteev, qui, se retournant vers moi, et me regardant droit dans les yeux, m'a lancé « vous savez, monsieur Rudzinski, nous sommes vos alliés. Nous le resterons aussi longtemps que vous ne nous trahirez pas notre confiance ». Me concernant, j'ai des doutes. Je ne sais si je dois faire confiance à ce type. Mon expérience m'a déjà appris plus d'une fois à ne jamais faire confiance. Arrivé à Kazan, c'est avec une ville très belle que je fais connaissance. Kazan possède une architecture splendide, et des bâtiments qui font de cette ville de l'ouest de la Russie une ville magnifique. En revanche, directement sorti de la bagnole, je peux constater les points négatifs de ce pourtant magnifique manteau de neige qui enveloppe Kazan. Autrement dit, je me les cailles. D'un signe de la tête, Kanteev me fait comprendre que je dois remettre ma visite à plus tard ; c'est en direction du stade que je l'accompagne. Le stade Central, rénové en 2006, et fort de ses 30000 places, est tout de même bien loin de valoir l'Olympiastadion que j'ai connu à Berlin. Kanteev, conscient de cette réalité, tente tout de même de me rassurer : « Vous verrez, monsieur Rudzinski, dans un soir de match, l'effervescence présente dans cet endroit ne vous ferra pas regretter de vous être établi ici ». Je n'ai rien à redire non plus quand à l'entretien de ce stade. Une pelouse comme neuve, des gradins qui pourraient laisser croire qu'il n'ont jamais servi … Ce sera donc ce stade, le Central, qui m'accompagnera désormais. Et ma nouvelle tâche sera de continuer à le faire vibrer.
Dans mon nouveau bureau, Kanteev laisse la parole à Vitaly Kafanov, mon nouvel adjoint, qui m'explique en quelques mots l'histoire du club. Fondé en 1958, le Rubin a profité de la renaissance du football russe des années 2000 pour se bâtir un palmarès. L'équipe a accroché son premier trophée à sa vitrine il y a quelques mois : une Premier-Liga, autrement dit un championnat de Russie. Quant à ce championnat, habituellement dominé par les clubs moscovites, à savoir le CSKA, le Spartak ou le Lokomotiv, il vois depuis quelques années de nouvelles équipes s'imposer. Ainsi, le Zénith Saint-Pétersbourg a remporté l'édition 2007, et mon nouveau club, le Rubin Kazan, l'édition 2008. La bonne nouvelle, c'est que si je parvient à survivre assez longtemps, je disputerais la Champion's League en juillet prochain. Car le championnat de Russie connaît un format un peu particulier, en raison des records de températures présents durant l'hiver : il se joue sur une année. Du coup, je commencerais ma saison en Avril.

Kafanov, mon adjoint, est un type assez particulier, qui m'est très désagréable. Me tutoyant, n'hésitant pas à me taper sur l'épaule, l'ancien international avec l'équipe du Turkménistan prend un peu trop de liberté avec moi. Je ne sais pas ce qu'il essaye de faire, mais le fait qu'il me traite comme un vieil ami ne me plait pas trop. On a pas élevé les cochons ensemble, et si il le faut, je vais lui rappeler cela d'ici peu. Professionnellement, ça fait 8 ans qu'il est là, et il connait très bien l'équipe. Bien que je me moque strictement des joueurs qu'il me conseille de signer, je vais essayer d'exploiter au mieux ses connaissances en cette équipe. Un regard rapide sur les forces en présence au club, accentué par les rapports que Kafanov me fait, me permet d'un peu mieux connaître l'effectif dont je dispose. Kafanov, j'ai eu vite fait de le foutre au travail, histoire de lui faire comprendre qui est le chef.
L'équipe dispose de deux gardiens assez moyens … de vraies passoires à vrai dire. Je vais devoir m'atteler à trouver un gardien digne de ce nom au plus vite. La défense, quand à elle , bénéficie de la présence de l'Argentin Cristian Ansaldi, jeune arrière latéral au tempérament très offensif pour son poste, et qui semble être l'un de mes atouts majeurs. Au centre, Roman Sharonov et César Navas semblent pouvoir tenir la baraque. Par contre, je vais devoir chercher un arrière droit. Le milieu de terrain est clairement le point fort de l'effectif. Avec le sud-africain McBeth Sibaya, l'ancien parisien Sergey Semak, star et capitaine de l'équipe, et l'équatorien Christian Noboa, je ne vais pas toucher au milieu. Cerise sur le gâteau, je me rend compte qu'une vieille connaissance va désormais bosser avec moi : le milieu de terrain polonais Rafal Murawski, que j'avais tenté de faire venir du Lech Poznań lorsque je coachais le Hertha, et à qui Hoeneß avait barré la route de Berlin. Enfin, l'attaque, potable mais loin d'être idéale, est composée du très bon Alejandro Dominguez, argentin de 27 ans qui possède des atouts remarquables. A ses côtés, Alexandr Bukharov, jeune espoir russe très prometteur, et Hasan Kabze, un turc qui, bien qu'il n'ait rien d'exceptionnel, fait son boulot.
Bref, ce petit passage en revue me permet dès l'après-midi de me mettre au boulot. Enfermé dans mon bureau, je ne vois pas le temps passer, et c'est l'après-midi entier que je passe à chercher les meilleures alternatives de transferts. J'ai 7,5 millions, je ne dois surtout pas les gaspiller. Kanteev, qui a eu vent de mon programme, me passe lui aussi un coup de fil pour me féliciter, heureux que je me mette au boulot dès la première journée. Concentré, je lui répond simplement que je fais juste mon taffe. A la fin de la journée, les offres venant du Rubin pleuvent sur le marché mondial. Avec 7,5 millions, je me laisse rêver, et des joueurs comme Adriano, Ronaldo ou encore Patrick Vieira sont approchés. A leurs côtés, des offres bien plus raisonnables, effectuées grâce aux vidéos que m'a fournies Kafanov.

Il va être 19 heures quand je sors de mon bureau. Pour Kanteev, il est déjà l'heure de me présenter aux médias. Ma première conférence de presse, prévue à cette heure-ci, me laisse à peine le temps d'aller pisser un coup et de boire un café bien serré. C'est épuisé mais heureux du boulot effectué que je m'installe devant les quatre journalistes présents. Mes réponses sont claires et politiquement correctes dans le but de me faire apprécier d'emblée. Parmi ces journalistes, Alexey Djachkov m'apparaît plutôt sympathique. Ses questions ne sont pas ambigües, et me permettent des réponses plutôt simples. Nul doute qu'un mec comme ça ne pourra m'être que bénéfique dans ma tâche. En revanche, j'ai aussitôt repéré Ilja Sidelnikov, un de ses confrères. Les premières questions de politesse envoyées, ce mec me balance de véritables bombes. Des questions plus que gênantes sur mon passé, ou encore sur le pourquoi de mon arrivée à Kazan. Ce type m'apparaît comme un véritable bulldozer, prompt à vouloir me démolir plus qu'autre chose. Elja Sidelnikov … Ce type risque fort de m'en faire baver. Faudrait que je demande à Kanteev si il a pas une solution à me proposer, histoire d'empêcher ce fouille-merde de venir fouiner dans mes affaires. Une solution … façon Kanteev.

Ma première journée de boulot est finie. C'est en direction de ma piaule située en retrait de Kazan, dans un coin calme, que je me dirige. Il va falloir que je m'y fasse, désormais, je suis au Rubin. C'est une page qui se tourne, un chapitre qui s'achève ... Et je n'ai même pas eu le temps de faire mes adieux à Berlin ...

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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Atom Tan » ven. 14 mai 2010 15:30

Un revenant ma'zette...ça fait plaisir de te relire...

C'est tout bon puisque l'on repart sur une nouvelle aventure...du passé faisons table rase...faut dire qu'a part des morts il ne reste plus grand chose...a mon avis cette saison va être la saison de tous les dangers parce qu'en face y'a du lourd...et Rubin, champion en titre, ne possède pas une superbe équipe par rapport au cadors moscovites...

Bon courage pour cette nouvelle vie qui commence même si ton héros semble y aller à reculons...


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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Cantona » mar. 18 mai 2010 13:01

Ah beh voilà, content d'avoir pu contribuer à te relancer. Comme le dit Atom, nouvelle saison, nouveau club, à toi de relancer la machine.
Seulement, rien ne semble beaucoup plus rassurant en Russie. Ce Kanteev est dangereux, mais peut-être un peu plus franc-jeu.
Bonne continuation, en espèrant te suivre régulièrement.
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Misaki » mer. 19 mai 2010 10:09

Allez, on repart sur de nouvelles bases pour une nouvelle saison. La Russie maintenant.

Kanteev n'est pas un tendre. Plus franc que Maric mais beaucoup plus dangereux.

Ryszard sera-t-il tranquille un jour ?
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Tikva06 » lun. 31 mai 2010 1:44

JOURNAL DE RYSZARD, PAGE 21

16-01-2009, Kazan ( Russia ) :

Plus d'un mois a passé depuis ma prise de fonction à Kazan, et il me semble bien que mes nombreux doutes se sont également dissipés avec le temps. Je suis désormais décidé à savourer pleinement ma nouvelle vie, prenant conscience que c'est là une seconde chance qui s'offre à moi. Kanteev et moi nous sommes parlés, il a décidé de tout faire pour me mettre à l'aise. Pour commencer, il m'a payé un coup dans l'une de ses boites de strip-tease, avant de me laisser finir ma soirée avec une "invitée" qu'il a généreusement envoyé dans ma piaule, lui glissant quelques billets pour la motiver d'avantage. Par cette soirée, Kanteev m'a clairement envoyé un signal : il ne veut pas que je doute de lui, il se prétend mon allié. Et ce signal est plus fort que toutes les paroles qu'il y a associé. Je ne sais plus quoi penser, je ne sais si il est sincère. Mais je me dis qu'il n'a aucune raison de me faire tomber tant que je ne lui ai pas causé de tort. A partir de là, la suite de l'équation n'est pas bien compliquée : si je veux survivre, j'ai tout intérêt à rester dans son jeu.
Partant de ce principe, je me suis dit que je pouvais recontacter Katrin, petit à petit. J'ai commencé par appeler à une heure où je savais qu'elle serait absente, lui laissant un message simple sur son répondeur, lui disant juste de ne pas s'inquiéter et que je pense à elle. Puis, avec le temps, j'ai fini par l'appeler réellement, afin d'avoir une vraie discussion. Cela m'a pris plus d'une heure, accompagné d'un bon lot d'émotions et de larmes. Katrin me croyait mort, je lui apprends que je vis désormais à Kazan, que je suis toujours dans le foot. Euphorique, elle a même décidée de passer me voir bientôt. Je ne suis pas trop chaud à l'idée de la voir débouler ici, dans ce repère de mafieux dans lequel j'ai mis les pieds, mais je n'ai pas trop chercher à l'en dissuader. J'avoue qu'elle me manque, que j'ai besoin d'elle dans ma nouvelle vie. Elle est le seul lien qui me maintien avec l'humanité, la seule personne qui fait de moi un humain. Sans elle, ça fait bien longtemps que j'aurais mal tourné, finissant serial killer, ou dans un asile d'aliéné ...
Katrin de retour dans ma vie, une nouvelle chance à Kazan, de nouvelles bases avec Kanteev ... A croire qu'il y a bel et bien une rédemption possible pour les gars de mon genre.

Si je veux garder toutes mes chances avec Kanteev et sa bande, j'ai tout intérêt à bosser. En regardant en arrière, je dois dire que je suis pas mécontent de ce que j'ai fais ici. Le but est de trouver une équipe seine, une sorte de Rubin Kazan 2008, championne de Russie en titre, remaniée version Ryszard. Devant bosser avec Kafanov, j'ai choisi de bien m'entendre avec lui, d'oublier ses mauvais côtés. Et j'avoue qu'une fois habitué à ceux-ci, il ne m'est finalement pas si désagréable que je le pensais. En plus de ça, c'est un bête de travail, capable de m'épauler à n'importe quelle heure de la journée. Nous avons déjà renforcé une grande partie de l'équipe ensemble. J'avais décidé de faire venir un gardien de but, et après de longues semaines de réflexions et de négociations, on a décidé de taper dans le transfert gratuit afin de ne pas écouler futilement le budget. Marcos, gardien de but brésilien de 32 balais et ancien portier des portugais du Marítimo, qui n'appartenait à aucun club depuis l'été dernier, nous rejoint sans qu'on ait à débourser le moindre kopeck. Kafanov, de son côté, a passé de longues heures à visionner les vidéos venant du monde entier, puis m'a fourni un compte rendu de ce qu'il avait trouvé. De là, j'ai craqué sur le milieu de terrain argentin Alberto Costa, fraîchement promu en ligue 1 française avec son club de Montpellier. Auteur d'une superbe saison en ligue 2, Costa n'a que 24 ans, et me semble avoir tout le talent disponible pour réussir ici. Je m'étais juré de ne pas toucher au milieu, mais une affaire comme ça à 750.000€, j'ai pas pu résister. J'avais également besoin d'un ou deux attaquants, et j'ai là encore puisé dans les rapports de Kafanov. Le premier venu dans ce secteur sera Cristian Nazarith, un jeune colombien de 18 ans, qui, selon Kafanov, possède un potentiel très supérieur à la moyenne. Je compte pas le foutre titulaire de suite, mais avec le temps, je compte sur lui pour justifier les 1.300.000€ qu'il m'a couté. Enfin, j'ai besoin d'un attaquant qui puisse être performant de suite. Vite conscient que les Adriano et compagnies ne resteront que des rêves, je décide de faire venir un froggy qui s'est également révélé en seconde division, Grégory Thil. Un tueur devant le but, comme je les aime, mais qui a ce défaut d'être très attaché à son ancien club, Boulogne-sur-Mer. Bien sur, cet attachement atteint ses limites devant le nombre de zéros que comporte son nouveau salaire, néanmoins j'espère que le bouffeur d'escargots cesse rapidement ses chialeries et se concentre entièrement à sa saison. Merde, quoi, qu'il arrête de faire chier avec son petit club de péquenots ... Ici, c'est Kazan, quoi !!! J'offre l'occasion à mes recrues de gouter à la Champion's League, je leur fais vite comprendre que j'attends un retour de leur part.
Pour compenser un effectif qui se garnit de jour en jour, quatre joueurs nous quittent. Je flanque Iolomanov, Askarov et Gapparov à la porte, jugés inutiles. Quant à Hasan Kabze, malgré les services qu'il a pu rendre au club par le passé, il est également poussé vers la sortie. Le Galatasaray et son offre de prêt avec option d'achat sera l'excuse à son écartement ; la vraie raison étant que les attaquants présents ont plus de qualité que lui.

C'est donc dans ces conditions que le premier test a eu lieu, face à notre équipe réserve. Bien sur, l'adversaire n'était pas vraiment de taille, mais mes joueurs n'ont pas non plus brillé ce soir-là. Une large domination, mais un seul but à l'arrivée, signé d'une superbe frappe du capitaine Sergey Semak à vingt minutes de la fin. De l'autre côté, un seul joueur a attiré mon attention : Stjepan Tomas, défenseur central âgé mais volontaire, ancien international Croate. Omniprésent, et pas avare en efforts, il s'est notamment fait expulsé en fin de rencontre. Pour pas mal d'entraîneurs, un mec qui se fait expulser a raté son match. Pour moi, ces entraîneurs-là ne sont que des lopettes victimes du politiquement correct : si ce mec s'est fait expulsé, c'est qu'il a été au combat, qu'il s'est déchiré pour sauver son équipe. Je veux des guerriers sur le terrain, des mecs qui n'hésitent pas à casser une jambe si ça peut permettre à leur équipe de l'emporter. Je veux que les mecs d'en face se chient dessus en voyant qu'ils vont jouer contre nous. Je veux que le nom de Rubin Kazan soit synonyme de terreur chez nos ennemis. C'est aussi ça, le Rubin version Ryszard ...

En attendant l'Europe, raison pour laquelle pas mal de mes recrues ont signées, il va falloir se concentrer sur le championnat. Dans trois mois, nous ouvrons le bal à Amkar, équipe qui, bien qu'elle ne fasse pas partie des favorites, possède toujours un groupe très compact et difficile à bouger. J'ai donc trois mois pour me concentrer sur la victoire. Mon groupe commence à s'étoffer, et je suis certain qu'avec le temps, les derniers réglages seront fait. A Berlin, j'étais inexpérimenté. Je n'ai fais qu'un début de saison, mais je l'ai raté en beauté. Ici, je compte bien réussir. Je l'ai d'ailleurs clairement fait comprendre en conférence de presse. Car en un mois, j'ai eu le droit à ma seconde entrevue avec les journalistes. La première était pour me présenter, la seconde est cette fois-ci pour présenter les nouveaux venus. A croire qu'ils aiment bien les échanges de politesse, les ruskov ... Personnellement, c'est pas tellement mon truc. Je préfère qu'ils se présentent par eux-même, sur le terrain. Car le terrain est le seul endroit où les joueurs ne peuvent pas tricher, quand ils en veulent, ça se voit de suite.

Durant cette conférence, Sidelnikov, que j'avais déjà dans mon viseur, a encore cherché à me piéger. Jouant encore une fois sur l'affectif de Thil, il m'a demandé si j'arriverai à en tirer le meilleur ; en bref, si recruter un type qui est attaché à ce point à son club n'est pas néfaste pour le club. Très démagogiquement, j'ai répondu que je comprenais la douleur de Thil et qu'il avait encore trois bons mois pour se préparer. Sur ce coup là, je me suis surpris moi-même : je ne pense pas un mot de ce que j'ai dis, pourtant, c'est sorti immédiatement. A croire que je commence à comprendre comment parler à un journaliste ... Après la conférence, Thil est d'ailleurs venu me serrer la main, se disant très heureux de ma réaction et de ma compréhension. Il a fini par dire qu'il nous voyais un grand avenir ensemble au Rubin. Personnellement, si il a raison, je dirais plutôt que je deviendrai le cerveau, et lui la main armée.

Plus d'un mois c'est donc écoulé. J'ai eu du mal à me faire au ciel de Kazan, qui représente ma nouvelle vie. A vrai dire, je crois que l'homme déteste le changement. J'ai beau lutter, je n'échappe pas à la règle, je ne suis qu'un homme, malgré que je veuille à tout prix me distinguer du reste de l'espèce humaine. Et puis, les étoiles de Kazan sont peut-être différentes de celles qui luisaient dans le ciel Berlinois, elles restent tout de même magnifiques, une fois qu'on a appris à les connaitre. Désormais, tout comme ces étoiles, c'est mon destin que j'ai apprivoisé. Et maintenant que je ne lutte plus contre lui, je peux distinguer en lui un sourire franchement attirant. Oui, mon destin, ici, à Kazan, comprends de très belles choses, j'en suis sur. Il ne sera pas toujours gai, je le sais aussi, mais je suis persuadé au fond de moi que cette aventure qui s'offre à moi vaut le coup d'être vécue.
[url=http://www.footmanager.net/forum/ftopic14820.php]La story polonaise et l'épopée de Ryszard[/url]

[url=http://www.casimages.com][img]http://nsa09.casimages.com/img/2009/10/05/091005083408444246.jpg[/img][/url]

Un grand merci à Cali pour sa bannière !


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Misaki
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Misaki » mar. 01 juin 2010 14:40

Allez, la saison sportive est véritablement lancée avec le recrutement. Grégory Thil ??? Tu es sûr ? Tu ne pouvais pas attirer mieux ?

Katrin est de nouveau dans les parages, bonne nouvelle. Et quelque chose me dit que le Sidelnikov reviendra encore faire son apparition.
ImageImage
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Jérémibl
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Re: Pamietnik Ryszarda

Message par Jérémibl » mer. 09 juin 2010 19:45

Je ne voyais pas trop pourquoi Katrin devait absolument être contactée au compte-goutte. Bon, parce que les gars ne sont pas super fréquentables. Mouais....Le Ryzsard devrait quand même avoir le droit d'avoir des potes...
Un autre truc, tu parles du voyage en bagnole tranquilou, on dirait que tu as fait St-Brieuc -> Guingamp. On parle quand même de Biélorussie -> Kazan, 1500 bornes.

'Fin v'là, le décor est planté, on repart comme en quatorze.


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