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" Plymouth Roadrunna' " - Ep 06 ! New

Libérez l'écrivain à crampons qui sommeille en vous.

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Jérémibl
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Message par Jérémibl » lun. 19 oct. 2009 16:02

C'est vraiment bon ce que tu nous fais Takeo. Cet épisode est plein sans vraiment l'être. Une information principale, la connaissance avec le milieu pour expliquer que le héro se soit noyé dans la masse, et à travers cette information, un service à suivre. Aucune idée à ce propos. Juste, m'intriguent ces 15 000£ que tu promets à ton protecteur, que pour moi tu n'avais pas...


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Takeo
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Message par Takeo » lun. 19 oct. 2009 20:41

Bah les 15 000$ sortent de son compte en banque. Mais s'il ne l'utilise pas, c'est pour un bonne raison. Le pistage tout simplement :)

Ces tunes là, je pensais que ce serait logique pour tout le monde. Arriérées de mission. Soldes militaire et diverses économie et boulot fait par çi par là.


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Takeo
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Message par Takeo » lun. 26 oct. 2009 21:45

Épisode 04 : « Marche ou crève »


Parc au milieu de l’East End.

Toujours assis sur un banc dans ce parc de l’East End, le temps passait. Les bobbies fanatiques de soccer qui m’avaient contrôlé, il y a pas moins d’une heure avaient reprit leur ronde. Ils étaient dorénavant hors de mon champ de vision.

L’édition du jour du « Sun » était posée à côté de moi. J’avais beau être en Angleterre depuis près de six mois, l’actualité m’apparaissait toujours aussi étrangère. Un souci d’intégration à la « faune » locale sûrement. Nous sommes un Samedi de printemps. La verdure environnante reprenait tranquillement son droit sur le blanc et gris ( surtout ! ) manteau hivernal londonien.

Le Samedi, pas de travail. Je venais de terminer ma première semaine dans mon nouveau job pour enfin, un boulot honnête. Intimement, ce petit boulot peinard, j’y avais aspiré depuis ces six derniers mois. Loin de l’action et l’adrénaline dans ce milieu glauque et intimidant dans lequel j’ai évolué ces derniers temps. J’avais réussi à dégotter une place dans un petit garage automobile du quartier.

Je travaillais avec Herbert, mon grisonnant et bedonnant patron. C’était un bon gars, le genre ouvert, souvent le cigarillo au coin de ses amples lèvres, au rire jovial et gras, tout comme son tee-shirt, laissant le ventre à bière tendre le tissu. Toujours mal rasé et une calvitie en prime, c’était le genre de gars qu’on ne prenait pas pour ami, victime des préjugés contre les « gros tas ». Pourtant, pour le peu que je le connaissais, c’était un bon gars, gentil et généreux de surcroît. L’autre employé s’appelait Leonard, un gars un peu bête mais très sympathique. Le gens de mec qui aurait très bien pu prendre la place de Looping dans l’ « agence tout risque ».
Enfin bon, c’était le calme plat depuis ces trois dernières semaines.

Je soupirais … Qu’est ce que je pouvais me faire chier !

Ca faisait un peu plus d’une heure que j’étais assis sur ce banc, à cogiter et me remémorer ces derniers mois. Je me chassais de la tête ces pensées broyeuses de noir et me levais tranquillement, m’étirant tout en m’arrachant un bâillement.

Pivotant sur 360°, afin de dévorer les environs du regard, pour voir tout simplement s’il y avait quelque chose à faire ou voir susceptible d’occuper ce morne après-midi de printemps.

Mon regard se posa sur un marchand de hot-dog :

« Nan … »

Un musée de quartier :

« Damn it ! Chui pas un rat d’bib’ »

Rester le cul posé sur ce foutu banc :

« C’est qu’j’commence à avoir mal aux fesses quand même … »

Puis mon regard se posa sur ces gamins qui jouaient à ce sport dont les britanniques étaient si friands.

« Broaf … pourquoi pas. »

Je m’approchais donc de leur terrain improvisé. Leurs buts étaient faits de manteaux posés par terre en guise de poteaux. Je me surprenais à sourire en coin, ça me faisait penser aux p’tits gamins des Bagdad et Bassora. J’observais alors la partie, debout, une main à la poche, une cigarette dans l’autre.

Les gamins couraient dans tous les sens de manière anarchique. Je n’aurais su dire si c’était du haut niveau, étant donné ma connaissance quasi-inculte de ce sport, mais leur vitesse et leur contrôle de balle dépassait de loin mon propre niveau. Niveau quasi nul, au passage. J’étais impressionné par tous ces dribbles, passes aveugles et automatismes divers. Ils étaient heureux sur le terrain, même lorsqu’ils perdaient le ballon; ils gardaient le sourire et les exclamations ravies lorsqu’un joueur exécutait un geste technique réussi sur un adversaire s’échappaient des bouches de l’ensemble des pratiquants. Notamment ce petit noir, frêle comme une feuille, petit par rapport à l’ensemble de ses camarades. Même sans connaissance, en la matière, j’aurais dis que ce gamin-là avait de la classe à revendre, ballon au pied. Et hop, face à deux joueurs adverses, il venait de pousser avec agilité, le ballon avec l’extérieur de son pied pour passer dans un trou de souris, arrachant un « Ouai, bien joué ! » de la part de ses coéquipiers. L’un, à l’opposé du terrain le haranguait alors :

« Passe la balle ! J’suis là ! Allez ! Passe !!! »

Mais le petit noir, continuait balle au pied pour tirer au but et hop, un « goal » dans la musette pour ce pauvre gardien qui restait de marbre.

« Putain !? Andy !? Pourquoi t’as pas plongé ?! »
« J’veux pas rester au goal ! » répondit l’intéressé, la mine boudeuse.

Sur ce, un autre gamin, prenait sa place au but pour le laisser revenir sur le terrain.

Je souriais, tant d’innocence dans ces enfants. Avec un pincement au cœur, je revoyais cet enfant que j’avais « assassiné » sans le vouloir. Aurait-il connu des joies aussi simples ? Je me chassais cette idée du crâne. Ressasser le passer ne me servirait à rien si ce n’est à me faire plonger.

Perdu dans mes pensées, je ne remarquais pas les quelques gamins sur le terrain qui me regardaient, l’air curieux. L’un d’eux s’approchait. Il devait bien faire trois têtes de moins que moi. À vu d’œil, je lui donnais une douzaine d’année.

« M’sieur, m’sieur, t’es un recruteur ?! »

Je ne pus qu’esquisser un léger sourire. Plus par gêne, du fait de ne pas avoir compris le terme que par sincérité.

« Non, gamin … je vous regardais jouer. »

L’enfant paru un peu déçu, mais passant du coq à l’âne, comme souvent à cet âge, il me demanda :

« Tu veux jouer avec nous ? »

Bam ! Mon sourire s’effaça illico presto. Deux autres gamins s’étaient approchés, l’un fin et grand comme une aiguille, blond comme les prés, l’autre, le teint métissé, le cheveu court, plus petit que son camarade, mais plus trapu.

« Allez, m’sieur, viens ! »
« Comment tu t’appelles, m’sieur ? » enchaîna directement un autre.
« Je m’appelle Keith. »
« Allez viens, Keith, prends la place de Shola »

Shola, était un gamin à la mine déconfite de se faire valdinguer sur le côté du terrain. Il était derrière tout le monde sur le terrain. C’était un gamin, noir, lui aussi, plutôt grand et costaud pour son âge.
Le premier petit gars qui m’avait adressé la parole, me dit alors :

« Alors, t’es avec Andy, Clint, Jeff’, Bob, Carl, Mohinder et Pit, … et moi, Ryan » tout en me montrant successivement les joueurs.

J’approuvais d’un signe de tête. Mais qu’est ce que je fichais là ? Je n’y connaissais rien au soccer et me voilà à jouer … Je resterais à l’arrière. Mes jeunes coéquipiers engagèrent le jeu. Si c’était impressionnant depuis le bord du terrain, ça l’était encore plus en dedans. Le ballon circulait vite et j’étais lent par rapport aux autres. Le ballon arriva dans mes pieds. J’essayais de contrôler la balle, mais le temps que je le fasse et lève la tête pour voir où était mes coéquipiers, l’équipe adverse toute entière me fonçait dessus. Ainsi, le petit basané adroit au pied que j’avais vu dribbler comme un feu follet, jailli en tendant la jambe pour récupérer le cuir. Sans avoir eu mon mot à dire, le gamin, m’avait prit comme si de rien était le ballon et fila marquer un nouveau but.

« Oh naaaan ! Mais tu fais quoi Keith ? » Lança un de mes coéquipiers.

Aie ! À peine une minute de jeu, que je faisais déjà des bêtises.

Le joueurs de mon équipe engagèrent une nouvelle fois le jeu, mais perdaient la balle quelques secondes plus tard, laissant les joueurs adverses s’avancer rapidement vers moi. Deux joueurs se passaient le ballon face à moi, se rapprochant inexorablement. Je ne sais pas pourquoi, mais l’un voulu me dribbler, alors que la solution la plus sûre, à mon sens était celle de passer à son coéquipier. Mais il ne le fît pas, se contentant de s’approcher de moi, pour décaler le ballon sur le côté au dernier moment. Dans l’énergie du désespoir, je tendais ma jambe en opposition pour récupérer la balle, mais trop tard, le gamin se prît la cheville dans mon tibia et tomba à terre.

« FAUTE !!! » S’écriaient les joueurs en chœur.

Faut dire me plonger dans l’inconnu comme ça, ce n’était pas la meilleur chose à faire. Mais j’avais survécu à bien pire, ces derniers temps. Et remonter la pente après avoir toucher le fond … cela devenait mon « dada » quotidien.


- - - - - - - - -- - - - -

5 mois plus tôt.


L’on m’avait logé dans une espèce de pièce crasseuse, au dessus de ce qui s’avérait être réellement un bordel clandestin. Ce n’était pas une cellule de prison, mais j’avais quand même connu plus charmant comme logement.

Pour m’amender la différence de ce que je devais au dénommé Valeriy, qui me planquait dans son bouge, je m’occupais de menus travaux pour son établissement. À savoir : je déchargeais les camions qui approvisionnaient et je nettoyais au petit matin les souillures de la nuit. Rien de bien méchant. J’étais quand même de la piétaille, mais fallait dire que je ne me serais pas attendu à mieux.

Le reste du temps, j’étais dans cette piaule décrépite, avec le matelas par terre, mon chauffe-eau dans un coin de la pièce et pour seule lumière, une petite lucarne en œil de bœuf, face à la porte. J’avais une petite télévision abîmée par le temps, que m’avait donné Yelena, lors de mon installation, en me lâchant avec un rictus méprisant ;

« Pour le prix de la chambre, on a au moins la décence de t’offrir la télévision qui va avec. »

C’était la dernière fois que j’avais vu la blonde fille du boss. Pour la toilette, à cet étage se trouvaient quelques douches et lavabos crasseux en commun avec les autres employés/esclaves/clandestins qu’embauchaient sûrement Valériy.

J’essayais de m’habituer à la programmation télévisuelle anglaise, suivant les informations comme je le pouvais. Cela durait depuis maintenant trois semaines.

Ma vie n’avait alors rien de très glorieuse, mais au moins, même si j’officiais à ce moment dans l’illégalité, je ne faisais rien de criminel.

Mais ce matin-là, c’était celui où tout allait changer. Celui où le monde du crime organisé me rattrapait, inexorablement, comme si j’étais rentré dans une spirale infernale. Spirale dans laquelle on avait l’impression d’être et lorsque confirmation se présentait à nos yeux ébahis, nous réagissions tous de la même manière, l’énergie du désespoir. Un désespoir tel, que bien souvent l’on y succombait, envoûté par sa fausse sensation de pouvoir, sensuel, jouissif mais maladif. J’avais l’impression que ce sursis qui m’était offert n’était qu’un palier attenant à mon naufrage. Mais à cet évènement, ce fût comme si la fragile corde à laquelle je m’accrochais tant bien que mal, venait de céder, me faisant couler dans les abysses, les abysses du crime. Je commençais à couler, m’enfoncer, sans pouvoir taper du pied pour remonter.

Je ne devais pas m’y laisser sombrer.

Je m’étais levé de bonne heure, ce jour-là. Je n’avais rien à faire, si ce n’est ; rester sur ma « paillasse » à regarder les nouvelles du matin. Deux attentats meurtriers la veille à Bagdad, une journée de Football se terminant par une prise de pouvoir par les « Blues » de Chelsea, du rififi au gouvernement britannique où un ministre avait été prit entrain de recruter une donzelle de petite joie, pour une soirée animée. Bref, que du déjà vu. Je regardais machinalement l’heure. 9.27 am.

Au-delà même de l’ennui, c’était l’inquiétude qui me tenaillait. Pourquoi ? Je ne le savais pas moi-même. Je m’étais mis à douter de ma capacité à survivre dans un monde qui me pourchassait comme une bête mystérieuse, animant les enquêtes des journaux européens, souvent bien plus avancés que les services de police eux-mêmes. Encore la veille, j’avais le droit à un reportage sur ma personne, avec des reconstitutions visuelles assez stupides, digne d’un roman bas de gamme. Comment pouvais-je sortir la tête de l’eau avec des conneries de journalistes aussi grandiloquentes ?

Et voilà ! Une rediffusion de ce même reportage débutait en ce moment même.

« Bienvenue dans notre monde mercantile » fît une voix féminine, à l’entrée, avec un léger accent cyrillique.

La voix était douce, sans agressivité, sans moquerie. Assez rare, pour une personne comme Yelena. Peut-être avait-elle de la compassion ? Je la regardais alors. Elle arborait une tenue passe-partout, un peu « streetwear ». Ses cheveux blonds noués en un chignon serré, tirant légèrement ses traits. Ses yeux bleus ne me lâchaient pas d’un cil. Elle était belle, je m’en rendais compte. Peut-être son air méchant habituel l’enlaidissait, en tout cas, lorsque son visage était serein, elle avait un charme naturel, qui aurait pu faire fondre n’importe quel « bourge » en échange de millions de livres sterling. Son accoutrement légèrement masculinisant ne l’enlaidissait pas, là où les filles lambda auraient prit dix années d’un coup.

« Qu’as-tu à me regarder comme ça ? » me demanda t-elle avec un léger sourire en coin.

Je perdais immédiatement cet air rêveur. Elle rit …
Un rire sans équivoque, nulle moquerie, nulle méchanceté.

« Allez, enfiles-moi ça. » me dit-elle d’un air détendu, en me balançant négligemment un tas de fringues.

C’était un costume noir, avec une chemise blanche ainsi qu’une cravate noire et des chaussures en cuir de même facture. Une bonne qualité, ça se remarquait au premier coup d’œil. Je levais la tête, le regard interrogateur.

« Tu nous représente. Autant avoir la classe ».

Je restais figé. Comme si je venais d’entendre ce que je redoutais. Devenir parti intégrante d’un organisme criminel.
Je ne sais pas pourquoi, mais je m’exécutais tout de même. Le résultat était pas mal. Néanmoins, j’avais plus de classe lorsque j’arborais ma tenue officielle de Marines avec mes galons.

Je me tenais devant Yelena, qui ne m’avait pas quitté lors de l’effeuillage. Restée dans l’embrasure de la porte, elle me fixait, sans ciller. Je la jaugeais du regard, elle fît de même. Puis, rompant la gêne, la jeune et jolie femme russe me décocha un sourire tout en s’avançant, lentement, prouvant l’effet de son charme. Aussi brave guerrier je puisse être, elle pouvait faire de moi ce qu’elle voulait du moment qu’elle affichait ce charme déroutant.
Elle me saisît la cravate, rapprochant nos corps. Nos visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle plongea ses yeux dans les miens. Je ne savais que faire. J’étais battu à plates coutures. Et par une femme. Elle remonta lentement ses doigts le long de ma cravate, nos yeux ne se quittant toujours pas. Elle arriva à mon col, puis mon nœud de cravate. Elle le resserra convenablement dans un sourire puis me dit, d’une voix douce et langoureuse :

« Descends aux cuisines avaler quelques chose et rejoins-moi dans la ruelle, derrière, dans dix minutes. »

Elle me lâcha avec douceur, puis d’un pas félin s’en retourna par l’embrasure de la porte.
Je restais figé. Comme si je venais de prendre des coups de fusils en plein cœur. Je ne me reprenais qu’une vingtaine de secondes plus tard. Scrutant ma chambre pourrie, je pris mes nouveaux papiers et mes Ray Ban Aviator que je disposais dans la poche pectorale de mon veston. Sortant alors de la pièce en fermant à clef.

Après un bref passage par les cuisines où des cuistots aux airs patibulaires ne me prêtaient aucune attention, je m’en allais l’air rêveur vers la ruelle, derrière le bâtiment, indiquée par la fille du patron.

Elle était là. S’étant changée, vêtue à présent d’un tailleur élégant bleue marine rayé blanc. Yelena était belle. Elle m’avait mis en transe, cette beauté. Fatale femme qu’elle devait être. Je m’avançais, ne la quittant pas des yeux. Mais son expression avait changé.

Cela, je le remarquais que trop tard. Elle éclata de rire. Mais pas le même rire doux et chaleureux lancé quelques minutes plus tôt, dans ma chambre. Non, cette fois-ci, un rire moqueur et emplit de méchanceté caractérisée par un rictus méprisant sur son visage.

« À quoi tu t’attendais ? Pauvre abruti. »

Elle me regardait, l’air dominateur. Je ne savais plus où me mettre.

« Connasse … » lâchais-je, sans trouver plus de mots.
« Reste au moins poli. »

Je ne savais que dire d’autre. J’avais perdu mon air rêveur pour celui de l’homme agressif, la bête féroce. J’avais envie de l’exploser littéralement. La défigurer à vie. Mais, je ne savais pourquoi, je me contenais.
La blonde rompît le silence.

« Installe-toi au volant. » me dit-elle simplement tout en me montrant la berline noire sur son côté.

Je regardais alors la voiture. Au premier regard, je reconnaissais le symbole de la marque Mercedes sur la malle arrière. Deux doubles sorties chromées se remarquaient sous le bouclier arrière. Une CL 65 AMG. Rien que cela. Et flambante neuve en plus de ça. Sans me faire prier, je m’installais au volant, oubliant la blague de mauvais goût que m’avait jouée la fille du patron. Yelena s’installa côté passager et enclencha un bouton sur le GPS embarqué.

« Suis la direction. » me dit-elle simplement, d’un ton neutre.

Je démarrais la voiture tranquillement. Un ronronnement se fît entendre. Doux mais à la fois signe de puissance. Comme si, dès le moment où j’allais embrayer et passer la première pour m’élancer, le moteur rugirait tous ses chevaux din. Je le fis et le ronronnement se transforma en élégant rugissement. Ni rauque, ni aigu, ce bruit était mélodieux.

« Doucement quand même ! » lâcha la blonde, pas rassurée.

Je levais le pied puis suivait à une allure tranquille la direction que le GPS m’indiquait.

« Allez, fais pas la tête » me dit-elle, perçant le silence de sa voix envoûtante.
« Parce que ça t’amuse ? »
« T’es pas le premier à t’être fait avoir. J’affiche un beau palmarès à ce petit jeu. » Me rétorqua t-elle, toujours avec cet air supérieur sur le visage.
« … »

J’accélérais alors, plus par un coup de pied de rage sur la pédale d’accélérateur qu’autre chose. Dans un nouveau rugissement enivrant, j’essayais de perdre la voix de la russe dans les élans de rage du moteur, confondus aux miens. Je slalomais entre les véhicules peu nombreux dans des sons de crissements de pneus aigus.

« Doucement, bordel ! »
« Reste polie, s’il te plait. »
« Tu te crois drôle ?! » me lâchait-elle, méchamment.
« À ta guise … »

Sur ses derniers mots, j’accélérais encore le régime moteur.

« Arrête ! Arrête ! Mais t’es malade ?! Putain, fais gaffe à la bagnole. ATTENTION »

Je souriais. Je maîtrisais le véhicule comme une partie de moi-même, comme une extension de mon bras.

Au bout de vingt minutes de trajet, où l’on sortait de l’upper-Londres, nous arrivâmes après un passage à haute vitesse sur une Motorway, en campagne londonienne. Je suivais toujours les indications du GPS.

Lorsque ce dernier me lâcha « Vous êtes arrivés », je relevais les yeux et me retrouvait sur un parking devant un grand bâtiment. Je me garais proprement puis éteignit le moteur. Reconnaissant les bruits de moteurs caractéristique au domaine de la course ou d’une voiture que l’on pousse dans ses derniers retranchement de RPM, je su que l’on était arrivé à un circuit.

« Qu’est ce qu’on fiche ici ? » demandais-je à Yelena.

Celle-ci paraissait reprendre ses esprits après la cavalcade « romantique ».

« On … est là pour contraindre un concurrent d’abandonner certains marchés. »
« Ah … »
« Il a fait quoi, au juste ? »
« Rien, il a simplement, pour le moment plus d’arguments que nous. »
« Et ? »
« T’es bouché ou quoi ? »
« Pas tant que ça, mais je suis nouveau dans le milieu. »
« Cooper, je sais que t’es pas un idiot ! »
« Hmm … »
« Et tu fais quoi du petit jeu de tout à l’heure ? »
« Ta gueule. »
« … »
« Maintenant, tu la ferme et tu écoute. » me lâcha t-elle, brusquement.
« Il y a un magnat de la construction qui fait des tours de circuit ce matin. Et tu vas te démerder pour le faire taire. »
« C’est pas mon truc. »
« C’est ça ou on passe un coup de fil à un certain Larry Kirk. »

Je me figeais une nouvelle fois. Sans pouvoir répondre, je la regardais, les yeux sortant des éclairs. Elle eût un rictus, puis continua.

« Maintenant que j’ai toute ton attention … tu vas te débrouiller pour le chopper et lui faire très mal. Eclate-lui les jambes, tiens. En tout cas, je veux qu’il comprenne que son intérêt n’est pas dans la reconstruction de l’East End. »
« … »
« C’est compris ? »
« … »
« J’ai pas bien entendu. »
« Ouai … »
« Exécution. »
« À ta guise ! » terminais-je, l’air amusé.

J’allumais le moteur de mon destrier et l’élançait à vive allure.

« MAIS QU’EST-CE QUE TU FOUS ?!! » cria la blonde, apeurée.


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Message par Misaki » mar. 27 oct. 2009 10:41

Pavé César, tu avais dit. Pas pour moi, je n'ai pas vu le temps passer. Ce match avec les jeunes où Cooper est dépassé, ce jeu avec Yelena, c'était bien. Et puis évidemment, on retrouve les voitures.

Allez, bon courage pour la suite.
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Message par ivo » mar. 27 oct. 2009 10:56

Très bon épisode avec les premiers pas de notre héros dans le football. Pas évident pour lui de se faire balader par des mouflets mais ce sont des choses qui arrivent... :wink:


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Message par RooneyGoal10 » mar. 27 oct. 2009 13:05

Encore un bon épisode, j'ai vraiment bien accroché à ta story pour le moment ! Continue !!!
Manchester United !!!

Mourinho are you listening,
You'd better keep our trophy glistening;
'Coz we'll be back in May, to take it away,
walking in a Fergie Wonderland!


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Message par Jérémibl » mar. 27 oct. 2009 15:11

Bordel Takeo, tu te démerdes vraiment bien. A parcourir ton flood, à me remémorer ta storie précédente (pas mauvaise peut-être, mais trop galopée pour moi), je prends vraiment une claque à te lire. Tu ne te précipites pas, par tes apartés tu mets ton lecteur dans un fauteuil, je kiffe vraiment.
Cet épisode est dans le lignée du précédent avec le suivi d’une même ligne, de deux mêmes lignes d’ailleurs...La journée pépère dans un parc, j’imagine que quelque chose en découlera, et ensuite le comment il est arrivé à cette vie pépère. Ton côté kéké-pilote m’avait moyen emballé au premier épisode. Là non plus, mais c’est une certaine logique qui est respectée, et j’y ai finalement pris du plaisir.


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Message par Atom Tan » mar. 27 oct. 2009 20:41

Contrairement à Jérémibl, je trouves que tu décris toujours assez bien les bagnoles et les sensations qui vont avec...moi j'apprécie que tu gardes les "muscle cars" en fil rouge dans ton histoire, c'est ta patte et ça te vas bien.

Le reste est intéressant puisque tu nous mène par le bout du nez ou s'attend à tout et à rien et cela ne pose finalement aucun problème puisqu'il y a toujours cette petite pointe de curiosité qui donne envie de lire la suite...


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Message par Takeo » mer. 28 oct. 2009 10:38

Merci à vous tous pour vos commentaires et soutiens ( j'espère :p ).

Je pense marcher sur le principe de saisons, moi aussi. Par exemple, la fin de la saison première, elle est déjà ficelée dans un coin de mon crâne. Tout comme la suite des évènements. À la fin de cette saison, l'on va comprendre certaines choses sur lesquelles vous n'avez pas encore tiqué ... :)

Bah j'ai essayé de calmer le côté " Turbo-Die-seeeel sport ! Injection, avec principe et sport ambition ! " ha ha ! Mais bon, je voulais reprendre un petit genre de scénar' que j'avais partiellement exploité sur un forum RP avec pour thème la Mafia, il y a quelques années maintenant. Avec du recul, ce que j'avais écrit à l'époque, je le trouve ça bien dans l'idée, mais je pense qu'avec mon niveau d'écriture et de scénariste qui a fortement augmenté quand je me relis aujourd'hui ... il y a moyen de vous faire un petit truc.

Donc, désolé pour les saoulé du " Vroap vroap, BroôôôôôôOOOOOOOOOO", ça va continuer un peu.


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Message par Takeo » jeu. 26 nov. 2009 10:54

Voilà, ce qui devait arriver arrive.

Pour des raisons toute bête, je me dois d'arrêter cette story ou au mieux, la mettre en stand by.
La raison ? Dans mon scénario, j'ai pris trop de détours et finalement je ne sais plus quel chemin emprunter et certaines lignes directrices, au fur et à mesure que j'étoffe mon récit, partent en cahuètes, à cause des trops nombreux détails et autres traits de caractères de Cooper. Je trouve ce personnage trop ambigüe pour être finalement réaliste.

En tout cas, je vous remercie tous pour m'avoir encouragé et féliciter.

-------

Je reviendrais bientôt avec une nouvelle story, plus axée Foot, vie quotidienne et jeu de chat et de la souris entres staff concurrents. Mais avant, je dois entamer une nouvelle partie et la faire progresser afin de donner un palmarès ingame et une renommée à mon personnage. Ça va être coton, mais c'est ça qu'est bon, mon cochon !


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Message par Mister.C » jeu. 26 nov. 2009 21:58

bbbbbbooooooooouuuuuuhhhhhhhh! REMBOURSER REMBOURSER!!

Dommage c'était vraiment sympa!


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Message par Marmotte » jeu. 31 déc. 2009 15:26

Verrouillé à la demande de Takeo
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