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[T][Terminé] 50 000 âmes qui vivent

Libérez l'écrivain à crampons qui sommeille en vous.

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Goven
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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » ven. 31 mai 2013 13:25

Demain il pleut
« Y’a tellement rien à dire,
Obligé de mentir,
Y’a tellement rien à faire,
Obligé d’avoir l’air,
Conditionné, auditionné, attentionné c’est oublier,
Une vie pourrie vaut mieux qu’une putain d’illusion»

Guerilla Poubelle – Demain il pleut – Il faut repeindre le monde … en noir
Il est 14h30 quand j’arrive au stade pour l’entrainement du jour, je suis un peu perturbé par ce que Rapha viens de m’apprendre à travers les feuilles de choux local. J’ai donc décidé d’arriver en avance afin d’avoir une conversation avec le président, celui qui m’a donner ma chance quasiment 6 mois plus tôt.

J’ai également croisé Alex’ sur le parking, arrivé en même temps que moi, il me saute à la gorge directe !

« Tiens salut Alex ! Ca va ? T’es rentré de mission ?
- Ouais, et j’ai eu les journaux aussi ! putain c’est quoi c’est conneries ?
- Rapha vient de m’apprendre la nouvelle par les journaux également, j’étais au courant de rien et j’venais voir Gérard avant l’entrainement.
- Tu te fous d’moi ? t’es en photo avec le nouveau proprio et le maire !
- Bah disons qu’après une défaite, quand je vois le maire au bord du terrain lors du décrassage du lendemain avec son nouveau toutou, j’vais voir ce qu’on m’veut. Quand au Wilfried en question, il est collé au cul du maire depuis les amicaux de cet été, et ce n’est toujours pas le nouveau boss.
- Ok, bon, on va le voir du coup notre patron ?
- Ah bah c’est parti hein …
- Au fait, faudra que tu m’expliques un truc toi.
- Quoi donc ?
- J’ai cru entendre le nom de Rapha … y’en a plusieurs à Chartres ?
- Euh … pas vraiment …
- Bon ça va, j’passe ce soir et tu m’expliques ça, j’ai l’impression d’avoir 6 mois de ragots chartrains à rattraper.
- Ouais … bah c’est pas loin d’être ça ! »


En marchant, on se dirigeait vers le placard qui sert de bureau au président du plus grand club de foot du monde amateur.

« Gérard ? On peut te déranger un instant ?
- Entre Cyril, entre! …Qu’est ce que je peux faire pour vous aider tout les deux ?
- Et bien à vrai dire … on s’inquiète un peu pour notre avenir là !
- Ah vous avez lu les journaux ?
- Oui, y’a la moitié de mes connaissances qui sont venus me voir pour me demander ce que c’est que ce bordel. Alors c’est quoi cette histoire de vente là ?
- Ecoutes, tu te souviens quand tu m’as dis que faire de Chartres un club qui pourrait devenir vraiment intéressant pour des recrues, avec un vrai projet et un plan d’action sur plusieurs années pour l’amener a l’échelon entre la CFA et la national couterait cher ? Bah t’avais pas tord ! J’ai cherché, démarcher, essayer du mieux que je pouvais de renflouer les caisses, sans succès jusqu’à présent, et oui, 16 recrues, ça coûte cher !
- Mais attends ! Tu sais comme moi que je n’aurais pas pu avoir ses résultats sans le super taf d’Alex et ses 16 gars !
- Je sais, je sais ! Ne t’inquiètes pas, je suis très content d’avoir pris ce risque et tu me prouves que j’avais raison. En revanche, j’ai du en référer au Maire pour trouver de nouvelles solutions de financements pour garder le club à flot, et cette personne, Wilfried Lopez, et la seule solution viable qu’il m’ait proposé.
- Donc tu confirmes que la vente va se faire et qu’Alex et moi ne finirons pas la saison ?
- Non pas du tout. Il y a eu quelques mensonges dans les journaux.
- Je t’écoute.
- J’ai eu plusieurs réunions avec le maire et Wilfried, les négociations sont en cours, mais rien n’est fait, loin de là, ça bloque encore sur plusieurs points. De plus, même si ça ce fait prochainement, ce type n’a aucun staff, ni connaissance dans le football.
- Ca fait peur ce que tu me dis !
- Non mais je veux dire, qu’il a pas de meilleur ami entraineur ou passe sa vie avec Gerhnot Rohr. S’il reprend le club et juge tes résultats insatisfaisants, tu prendras la porte, mais s’il est satisfait, il m’a confirmé que tu ne serais pas menacé.
- Et moi je ne resterais pas si ce n’est plus Cyril le coach.
- Merci mon pote.
- Votre fidélité est touchante Alexis, mais nous n’en sommes pas là. Il m’a confié être satisfait des résultats jusqu’à présent et n’envisage pas votre départ si ça ce maintiens comme ça. Cyril, tu n’as pas d’ennemis au club et tout le monde est ravi de t’avoir, des joueurs au personnel administratif. Seul le Maire râle à cause des finances, mais si tu maintiens le club à la 6ème place du championnat minimum, ton avenir ici est sur.
- Puis-je encore te faire confiance Gérard ?
- Je viens de tout te raconter ! Pour ne pas déstabiliser le sportif, j’ai gardé ça pour moi jusqu’à présent, les journaux l’ont révélés, et je ne me vois pas te mentir. Prépare les joueurs pour le match de ce week-end, assure ton avenir et emmène Chartres au plus haut que tu peux. Je ne serais pas éternel, je suis déjà âgée, et je t’assure que Lopez est un mec bien qui à la même vision du foot que moi.
- Je n’ai pas d’autre choix que de te faire confiance de toute façon. J’apprécie ta franchise Gérard, je suis content de bosser pour toi.
- Moi aussi M. Cornu, merci de nous avoir donné notre chance.
- C’est avec plaisir ! Les résultats sont là, les joueurs vous adorent, et notre relation est saine, c’est tout bon pour nous ça. Allez, y’a un entrainement maintenant ! »


Pendant que nous nous dirigions vers la sortie de son bureau lorsqu’il m’interpella :

« Ah au fait, Cyril ?
- Oui ?
- Tu n’aurais pas quelques choses à me dire toi ?
- A quel sujet ?
- Tu viens pleurer auprès de moi pour garder ton boulot alors qu’on t’annonce à l’AS Cannes plus tôt que prévue … Bien tes contacts, il me faudrait les mêmes !
- Gérard, ça, c’est des mensonges également, je n’ai jamais eu de contact avec ce club, ni avec ses représentants, ni même avec l’entraineur en place. C’est très flatteur de la part des journaux, mais je ne suis même pas sur que l’AS Cannes connaissent le FC Chartres.
- D’accord … quel preuve tu m’apportes à ça ?
- Les mêmes que toi, à savoir, fait moi confiance, ensuite, tu vois l’article que j’ai placardé dans le vestiaire qui disait que Chartres pouvait gagner la coupe de France ?
- Oui pourquoi ?
- C’est du même auteur … Sofiane Chevalier… Je ne sais pas quels sont ses sources, m’enfin je ne suis pas convaincu que les poivrots du Bar de l’Hôtel de Ville soit très sur.
- Ok, allez, va bosser »
me dit-il, d’un air rassuré.

Une fois sortie, on convient d’un rendez-vous avec Alex pour qu’il me fasse un rapport sur ses investigations qui se sont, apparemment, révélé fructueuse. De mon côté, je prépare le terrain pour l’arrivée du staff et de l’équipe. Les joueurs arrivent les uns après les autres, mon groupe, habituellement si joyeux et motivé, à l’air de tirer la gueule en me regardant. Jérôme également, m’a l’air préoccupé. Je crois qu’il va falloir que je parle au groupe avant d’attaquer l’entrainement.

« Les gars ! Venez me voir, il faudrait que je vous parle avant d’attaquer l’échauffement. »

Tout le monde s’est réuni autour de moi, joueur et staff, les visages sont tendus, ils attendent de savoir ce que j'ai de si important à leur dire qui ne peut attendre la fin de l'entrainement.

« Bien, au vu de vos tronches cet après-midi, je suppose que vous avez vu les journaux ? Romain ? Tu confirmes ?
- Oui coach, on a tous appris pour la vente et surtout pour ton départ, et on est un peu inquiet.
- Je me doute en effet, donc avant de commencer l’entrainement, j’ai eu une discussion avec le président à ce sujet. Je peux donc effectivement vous affirmez que des négociations sont en cours pour la reprise du club. Ca n’est jamais une situation facile pour un groupe, mais j’ai reçu la promesse du président que vos contrats iront à terme, et qu’ils seront renégocier en tant voulu, vous êtes un très bon groupe et personne ne partira avant la fin de la saison, sauf si c’est votre volonté.
- Coach ?
- Oui Romain ?
- A vrai dire, ce n’est pas vraiment nos contrats qui nous inquiètent, on sait que nous seront payés, et de toutes manières, à notre niveau, on joue avant tout pour le plaisir. Ce qui nous inquiète, c’est surtout ton futur départ vers Cannes. Le courant passe bien avec toi, et seulement 6 mois après ton arrivé, ça nous ferait chier de devoir se réadapter avec un nouveau coach en fait.
- J’ai été le premier surpris de cette information, et je peux donc vous affirmez que ça n’est que des rumeurs, je n’ai jamais été en contact avec ce club, et je ne suis même pas sur qu’ils connaissent mon nom dans le sud de la France. Rassurez-vous, dans ma tête, il n’est pas question de départ… Christophe ?
- Même si ce n’est pas Cannes, un repreneur vient généralement avec son staff, et si tout doit ce faire rapidement, ça signifiera quand même ton départ à Alex et toi.
- Idem, j’ai discuté avec le président à ce sujet, Vous avez tous surement déjà remarquer Wilfried, il vient à tout nos matchs à domicile avec le Maire. Le président à discuter avec lui et il lui a dis qu’il jugeait nos résultats plus que satisfaisant et que ma place n’était pas menacer, même en cas de reprise, mon contrat irait à son terme. Donc sauf s’il me retire sa confiance avant la fin de la prochaine saison, je serais votre entraineur pour le reste de la saison et la suivante. Avez-vous d’autres questions ? Non ? Alors au boulot les gars ! Le match de demain s’annonce difficile face à l’équipe en forme du moment, et je tiens à faire une bonne prestation. »


Malgré une apparente décontraction et assurance de mes gars, j’ai le sentiment que je ne les ai pas tous rassuré. On sent qu’ils ne sont pas en confiance.

C’est donc avec un moral atteint que mes troupes se préparent pour recevoir St-Pryvé St-Hilaire, qui caracole toujours en tête du championnat avec 8 points d’avances sur Nantes et 3 sur nous. Le match s’annonce compliqué, peu de blessure pour l’équipe de Reynald, un moral au beau-fixe, et une réussite insolente. A croire que ces rumeurs étaient sorties pile aujourd’hui pour m’emmerder !

Pour ne rien arranger, c’est sous un temps de merde qu’on reçoit St Pryvé. Alors que nos joueurs sont à l’échauffement, Reynald viens me voir :

« J’ai appris pour ton poste, c’est pas cool, en plus tu fais une plutôt bonne saison, j’éspère vraiment que c’est juste des ragots de presse et que tout se passera bien pour toi !
- Merci, j’ai parlé avec le président, y’a un peu de vrai, mais beaucoup de faux dans l’histoire. Ce qui m’emmerde, c’est que c’est sortie pile avant de vous recevoir, et que vu votre forme, ça plombe plus le moral de mes troupes qu’autre chose.
- Ouais, j’ai pas mal connu ça quand j’étais joueur, c’est pas évident à gérer pour un coach.
- Et moi j’ai jamais été joueur à ton niveau, donc j’arrive encore moins à me mettre à leurs places ! Allez, ça va débuter, bon match mec !
- A toi aussi … En fait, Cyril, si ça se passe mal pour toi, appel moi, je pourrais avoir deux trois pistes pour toi si t’as rien contre revenir dans la région Nantaise !
- Merci ! On se voit après le match. »


Et c’est parti ! 90 minutes pour tenter d’infliger la première défaite de la saison à cette équipe qui n’a, clairement, rien à foutre en CFA2. C’est tendu, ça s’observe, et la possession s’équilibre en milieu de terrain. Si les joueurs de Reynald s’éclatent clairement, je sens les miens crispés. J’ai eu beau essayer de les détendre avant le match, je sens qu’ils ont du mal.

A la 20ème minute, Khedifa ouvre la marque pour St Pryvé sur un coup-franc direct, consécutif à une des (trop) nombreuses fautes de mes joueurs, une grosse mine venu nettoyer la lucarne de Loïc. L’ouverture est logique, nous sommes dominés depuis une dizaine de minute et contre une équipe en pleine forme toujours invaincue, la sanction ne se fait pas attendre.

Je gesticule à la limite du terrain, j’harangue mes troupes, je les encourage, rien n’est perdu, on est propre avec la balle et nos quelques occasions sont bien construites… Elles sont justes trop rares, et malgré le fait que je répète aux joueurs que la seule chose à vendanger dans la région c’est les occasions et que ça ne fait jamais du bon vin, bah aujourd’hui … ils ne sont pas à la rue à ce niveau, mais dans les cépages. Sur 6 tirs, 2 seulement de cadrés, ça fait tâches !

Juste avant la mi-temps, Romain récupère la balle dans notre surface et relance à Datola, ce dernier prend la ligne de touche. Une fois passer le rond centrale, il décale parfaitement Youness qui avait bien suivi. Ce dernier envoie un amour de passe en profondeur pour Pouget qui, au 25 mètres, ajuste parfaitement le portier des hila… des saint-pryvé… merde … enfin des joueurs de Reynald quoi ! Une grosse minasse en pleine lulu, un amour de caramel qui nous permet de rentrer au vestiaire sur un bon nul au vu du déroulement de la partie.

J’encourage mes joueurs à la mi-temps, leur demande de ne rien lâché, on est sur la bonne voie et on peut ramener un très bon résultat ce soir, et c’est repartis pour 45 minutes de jeu … ou on est complètement débordé ! Bon ok, je leur avais demandé de procéder par contre, ne pas se découvrir car leur collectif est trop bien huilé pour qu’on en prenne pas 3 dans la musette.

Les joueurs se rendent coups pour coups, et mes gars réagissent bien et ne baissent pas les bras, on tient notre surface et Loïc nous sors des parades de grandes classes. A la 79ème minutes, j’assiste à un une-deux superbes entre Cyrille et Steven … Fernand pardon ! Mais malheureusement sans résultat puisque magnifiquement détourner par le portier de nos adversaires… Ce dernier relance très vite ses coéquipiers pour un contre a 200 à l’heure et qui finis … en corner ! Détourner miraculeusement par Loïc !

Le coup d’grâce, ou plutôt le coup d’boule, ça sera le corner suivant : cafouillage puis CSC de Bruno Toullier … et défaite 2-1. Score final, dur à avaler, ça conclue un mois de novembre mi-figue, mi-raisin. En espérant que la trêve approchant nous fasse du bien. Mes joueurs sont fatigués, blessés, lassés, il nous faut du repos. Plus que quelques matchs, et ils pourront se reposer, ils l’auront bien mérités. Plus que 2 matchs à la maison face à Nantes et Angers, et on pourra souffler !


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par rewiwon » ven. 31 mai 2013 14:49

Raaah j'adore ta story mais les épisodes sont trop court je veux la suite :p
Synopsys : Un homme qui vis sa passion du football malgré les difficultés qu'il peut rencontrer.


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » mar. 04 juin 2013 15:25

Mais je poste plus souvent qu'ivo et robaggio (malgre l'immense respect que j'ai pour eux !). Donc je peux me permettre je pense :-)
Merci pour vos retours, si vous avez des conseils/critiques, je suis preneur


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par thebu75 » mar. 04 juin 2013 15:50

continue comme ca c'est super!! :P


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par rewiwon » mer. 05 juin 2013 9:36

Goven a écrit :Mais je poste plus souvent qu'ivo et robaggio (malgre l'immense respect que j'ai pour eux !). Donc je peux me permettre je pense :-)
Merci pour vos retours, si vous avez des conseils/critiques, je suis preneur
C'était pas une remarque méchante hin :p je suis juste un fan qui a peu de patience mais je comprends. Plus vite que Robaggio et Ivo d'accord mais moins vite que moi (hihihi :p) mais bon je comprends vu ta manière d'écrire ta story que sa prenne plus de temps que pour la mienne. En tout cas j'adore malgré le manque d'image (j'aime bien identifié les personnages) mais c'est le style de la story donc je me tais et je m'en vais attendre patiemment dans mon coin l'épisode suivant.
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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » mer. 05 juin 2013 19:20

The Clansman
« Not alone with a dream,
Just want to be free,
With a need to belong,
I am the Clansman”

Iron Maiden – The Clansman – Virtual XI
Christophe qui dribble un défenseur, puis un second, la feinte de frappe et la passe pour Konan qui déboule sur la droite comme un mort de faim. Un défenseur l’a pourtant bien suivi, mais il effectue une superbe talonnade pour Datola qui vient le dédoubler sur l’aile droite, ce dernier avance de quelques centimètre pour effectuer un centre tendu qui prends par surprise toute la défense de Châtellerault, et c’est Farro, tout juste rentré de sélection, qui viens couper ce centre de la tête au second poteau pour la mettre au fond !

Sur mon banc, je saute de joie ! Nous sommes tous debout ! Tous, le staff, les joueurs, nous hurlons notre joie à la face du monde … euh … du stade des grands près. Je tombe dans les bras de Jérôme pendant que les joueurs se ruent sur Eric afin de le féliciter pour son doublé ce soir. Un moment magique dans la grisaille chartraine. Un de ces moment ou, pour rien au monde je ne souhaiterais voir un joueur se blessé, vieillir, ou s’en aller. Ce soir, j’ai le sentiment qu’avec le même groupe, je peux gagner la Ligue des Champions avec eux. Je ne crains personne !

Sur la remise en jeu, l’arbitre siffle la fin du match et tout le monde se ruent sur la pelouse afin de féliciter les acteurs de cette magnifique prestations. La poignée de fidèles supporters se précipitent en bas de la tribune pour acclamer les héros d’un jour et féliciter ce gamin auteur de sa 8ème passe décisive en 4 matchs ! Ce soir, nous venons de torpiller Châtellerault, le voyage retour ne s’annonce pas fameux pour eux puisqu’ils viennent d’encaisser un 7 à 1 net, propres, et sans bavure.

Tout le monde était à la fête, et notamment mon cadeau de noël que m’a offert Alex, ce gamin donc, qui a signer à Chartres le 24 décembre 2011 un contrat jeune : Aung Myo Thu.

Lui, c’était l’une des nouvelles trouvailles d’Alex, qui me promettais un jeune qui pourrait apporter tout de suite à l’équipe première, et bah le voila. En 4 matchs, il a relégué Jean Poncet à la réserve et squatte le banc de l’équipe première. Un ailier qui peut jouer des deux côtés du terrain, et qui me permets de faire souffler mes cadres qui deviennent âgés quand même, c’est aussi un type capable d’apporter de la fraicheur lors de ses apparitions puisqu’il tourne quand même à un moyenne de 2 passes par match ! Plutôt bien à 16 ans.

Et cette victoire, elle est précieuse, ô combien précieuse ! Après la défaite face à St Pryvé St Hilaire, nous avons plutôt bien réagi, à l’orgueil, en allant en passer 4 à la réserve du SCO d’Angers la semaine suivante, avant de se ramasser face à la réserve Nantaise 1-0. La trêve à fait du bien, mais on sent que ces deux mois particulièrement compliqué au niveau des résultats, ont laissé des traces. Nous avons enchainé les résultats médiocres, ou tout juste passable, avec des défaites à l’arracher, ou des nuls tout bidon.

Depuis janvier, en plus de Julien Poueys, on a également Fernand Steven qui s’est blessé pour le reste de la saison, du coup, je me retrouve avec le seul Cyrille Pouget pour animer mon attaque, et notre réalisme en a pris un coup dans la gueule. Quand à la défense, malgré toute leur bonne volonté, Romain et Bruno me confirme qu’ils sont juste et face a des adversaires plus rapide, ça sera dur pour eux. Nous avons donc régresser au classement puisque nous nous sommes établis entre la 6ème et la 4ème place.

Vertou et Nantes, respectivement troisième et second comptent 6 points d’avance et, sauf si les deux se rétament violent, ça parait délicat d’aller les chercher cette année alors qu’on approche du terme de la saison. St Pryvé, quand à eux, on beau avoir perdu 8 points au début janvier (avec 2 défaites et 1 nul), ils ont toujours 10 points sur Nantes qui ne remontera pas en CFA cette année. Pour cette fin de saison, l’objectif à Chartres et clair, la montée est irréalisable, il faut bien figurer, s’installer dans les équipes solides de CFA2 et pouvoir continuer sur cette lancée lors des prochaines saisons.

Le Maire m’a accordé un « sursis » puisqu’il m’a fait prolongé mon contrat lors du bilan de mi saison, il s’est montré très enthousiaste sur les résultats, tout comme Wilfried Lopez qui, s’il n’a toujours aucun pouvoir de décision au sein du club, et collé au cul du Maire comme un chewing-gum à son banc. D’ailleurs, les rumeurs m’envoyant à l’AS Cannes ont pris fin lors de la signature de mon nouveau contrat de 1700€ par mois, ça a rassuré les joueurs et sûrement mon collègue varois qui va quand même réussir à faire (re)monter Cannes en national.

Février est un mois comme tous les autres dans la capitale des Carnutes, c'est-à-dire froid et humides, pluvieux et venteux. La région est plates et portes à merveille son surnom de Grenier de la France puisqu’en se baladant dans la campagne (c'est-à-dire à peu près partout en sortant de Chartres), c’est des hectares et des hectares de champs de blé qui s’offrent à nous. Véritable tapis d’or s’étendant à perte de vue (dans l’hypothèse, ou, évidemment, la grisaille vous laisse distinguer quelques choses…). Les meilleurs grimpeurs du tour de France n’ont pas fait leurs classes dans la région puisqu’il n’y a pas de relief ici bas… Je hais cette ville, je hais cette région, et comme d’habitude ici, un spleen s’empare de moi, révélant chaque fois plus de questions existentielles.

Si je devais faire le bilan de mon retour ici ? J’ai retrouvé ce que j’avais laissé, c'est-à-dire rien d’autre que des histoires de gamins, mais j’ai perdu ceux à qui je tenais, mes meilleurs amis ayant tous désertés la région (pas fou tiens !). Les emmerdeurs, eux, sont toujours là, toujours présent, enfin surtout un, Yohan. Ca fait longtemps que je ne l’ai pas croisé d’ailleurs, et c’est tant mieux !

J’ai retrouvé Amandine, Alex, toujours fidèle, mes deux meilleurs amis, qui me soutiennent et me remontent le moral quand mon blaze s’empare encore de moi. J’ai découvert Inès qui s’est avérée être également une amie fidèle (et même un peu plus, en fonction de nos « envie » respective … faut bien admettre que cette méthode me convient parfaitement également !). Et plus surprenant, Rapha également ! La dernière fois, le repas ne s’était pas spécialement bien passé … je l’ai même très rapidement écourté, mais c’était la faute aux journaux qui m’ont coupé l’appétit, et je pense que j’avais besoin d’avoir très vite des explications. On s’était revus entre temps, un poil plus souvent, tout d’abord, des petits SMS timides du style « félicitations pour la victoire d’aujourd’hui », puis plus souvent, pour prendre des nouvelles, parler de la pluie ou du beau temps et elle est passé à l’appart’. Seule, toujours, je refuse catégoriquement de revoir son mec, ou de lui adressé autre chose que des insultes.

Si c’est rencontres ont été fortes agréables, elles ont aussi eu pour effet de me refoutre le cerveau à l’envers, comme je le craignais, et … putain je pense de plus en plus souvent à elle ! Ça me travaille, ça me fatigue ! Suis-je suffisamment con pour oublier qu’elle ma trompé avec mon meilleur ami ? Pourquoi je fais ça alors qu’elle est en partie responsable des soucis que j’ai pu avoir auparavant dans cette ville ? Autant de questions qui ne trouvent pas de réponses…

Nous sommes fin mars, la saison est quasiment bouclé, et nous ne serons pas en CFA l’année prochaine, nous finirons entre la 4ème et la 6ème place. Honorable, mieux que le ventre mou, voir la lutte pour le maintien, habituel du club, mais je suis un peu déçu, j’aurais espérer un peu mieux du groupe, mais les longues blessures de mon attaque, les méformes des joueurs ou ceux qui n’ont pas donné tout ce qu’ils avaient ont eu raison de nos ambitions. C’est fort probablement Reynald et St Pryvé St Hilaire qui disputeront des matchs de CFA la saison prochaine. Brillant de régularité, ils finissent la saison en trombe et monte leur avance à 15 points d’avance sur le second !! Nantes, lui, sera encore dans mon groupe l’année prochaine.

Le lendemain d’une victoire 3-0 à Tours, je retrouve Alex sur Nancy. Nous commencions à travailler sur la saison prochaine, et la priorité pour moi, était l’attaque ! Nous n’avions jamais été assez réalistes, malgré de très nombreuses occasions, nous avions perdus trop de points sur des 0-0 ou des 1-1. Il est vrai que les blessures ont décimé longtemps mon attaque, mais Julien et Cyrille sont trop fragile physiquement pour faire une saison complète avec une seule doublure. Du coup, j’avais demandé a Alex de plancher en priorité sur des attaquants un minimum jeune, avec du potentiel et surtout … bah qui coute pas une thune ! Et c’est ainsi qu’il avait insisté pour que je le rejoigne a Nancy après le match.

La nuit fut courte, mais le voyage en valait la peine !

Cheick Sadibou Gueye, 24 ans, attaquants maliens sans contrat, passé par la formation de Guingamp, puis par les réserves de Sochaux et Nancy, avant de se retrouver a Schiltigheim, et maintenant libre. Il se maintenait en forme en s’entrainant avec la réserve Nancéennes de Patrick Gabriel, et Alex m’implorait presque de venir le voir en direct. Effectivement, je n’étais pas déçu !

Puissant, physique, et précis ! Le mec était un très bon finisseur et pouvait prendre le dessus sur presque tous ses défenseurs, savait également faire des passes correct et possède un bon coup d’boule si besoin. En revanche, niveau vitesse, ce n’était pas extraordinaire, mais mieux que ce que j’ai actuellement.

« Ok, j’adhère, elle est ou l’embrouille ?
- Bah j’ai déjà parlé avec lui …
- Et quand tu lui a dis le nom du bled il a déprimé d’avance ?
- Non, il ne savait pas ou c’était.
- Comme tout l’monde. Et alors ?
- Bah, je comprends pourquoi il ne trouve pas de club.
- Développe ?
- Il est cher ! 1800€ par mois, c’est cher pour un club de CFA2, et je pense qu’il est trop juste pour le national.
- Il faut qu’on prenne le risque …
- T’es taré ! On va se faire éjecter par le maire !
- On joue avec un attaquant pivot qui s’appel Cyrille Pouget. Ce type prend le dessus sur le 3 quarts des joueurs de CFA2, et peut foutre un beau merdier dans les défenses adverses. J’avais envie de te faire péter toute l’équipe cet été, mais je pense qu’avec l’effectif actuel, plus lui et un autre attaquant, y’a moyen de faire une saison pas dégeu du tout et de jouer la montée l’an prochain, et au pire, il est trop juste pour le national, mais pour la CFA2 et la CFA c’est bon ! Ca peu être un pari sur 3-4 ans… Il est intéressé au moins ?
- Il prendrait n’importe quel club tant qu’on le paye bien, c’est un mercenaire quand même.
- Je dois retourner a Chartres ce soir, donne moi la proposition que tu comptes lui faire, j’en parle à Gérard sur le retour et surtout, garde le bien, tiens moi au courant de chaque recruteur que tu verras trainer autour de lui ! Ca deviendra un de mes joueurs clefs !
- Tiens, la voilà »


Il me tendit un bout de papier sur lequel il avait écris les modalités du contrat, à moi de le faire valider par Gérard, et je pourrais bénéficier de ce superbe attaquant la saison prochaine.

« Tu gères ! Je te laisse, je prends le train pour rentrer, je donne ça a Gérard au plus vite, tu as une autres piste pour un attaquant complémentaire ?
- Oui, mais je la garde pour moi pour l’instant, faut que je valide un déplacement.
- Ou ça ?
- … Milan
- Oh ! Tu me vends du rêve là ?
- T’en sauras plus dès que j’ai confirmation, mais ça devrait te plaire, allez, casse-toi tu va rater ton train »


Je pris le premier taxi venu pour la gare de Nancy, ou je choppe mon TGV de justesse. Après un gros quart d’heure de transport, je prends mon téléphone afin de présenter le joueur et surtout les modalités financières à Gérard.

« Tu penses que ça va être jouable vis-à-vis du maire ?
- Ecoutes Cyril, je voulais attendre demain pour te le dire, que je te l’annonce en face mais …
- Mais quoi ? Je suis viré ?
- Non, du tout, rassure-toi.
- Quoi alors ? Parce que ça ne me rassure pas des masses là.
- Ecoute, un embargo a été voté sur les transferts.
- Quoi ?
- Les négociations pour la reprise du club sont en bonnes voies, et pour l’instant, aucun mouvement au club. Je suis désolé Cyril, mais je pense que ton attaquant, tu va devoir faire une croix dessus, je ne sais pas s’il sera encore disponible après la reprise, et je pense que ceci ne me concernera plus.»


Je suis resté un moment sans voix… alors ça y’est, cette fois, le processus est lancé. Il ne s’agit plus de simples ragots d’un journaleux en mal d’histoire à raconter mais bien de la réalité.

« Je te laisse Gérard, on se voit demain »

C’est sans mot dire que je me rassois à ma place et commence un fabuleux échange de SMS entre Alex et moi pour lui apprendre la nouvelle. Puis Rapha viens se rajouter à la convers’, je lui disais que je risquais de repartir en Bretagne incessamment sous peu et lui réexpliquai ce que Gérard venais de m’annoncer.

Il est minuit et quart lorsque je débarque à Chartres par le dernier TER en provenance de la capitale. Comme à son habitude, la ville est déserte, et je m’engouffre dans les ruelles sombres qui bordent le Clot Pichot (pour info, c’est un parc à skatter qui se trouve à 100m de la gare) afin de rallier la vieille ville en évitant de passer par le centre, ou la butte des charbonniers. Je n’ai pas envie de croiser du monde et préfère rester seul ce soir.

La nuit est sombre, la lune ne procure pas beaucoup de lumière et ce n’est pas les lampadaires qui m’en offriront car ces derniers ne fonctionnent pas non plus. Il s’agit de petite ruelle étroite, petite maison faites de pierre typée années 50, sur ma droite, et à ma gauche, ce trouve un ancien viaduc de pierre rouge sur lequel passe le chemin de fer. Je marche vite, comme à mon habitude, le sac de voyage sur l’épaule gauche lorsque soudain, je sens une main me tapoter l’épaule droite. Je me retourne pour faire face à mon interlocuteur …

Je ne me souviens que d’une magnifique droite qui me frappe en pleine trogne. Tel un bon vieux manga, je me revois au ralenti, la mâchoire déformé par le choc, les pieds légèrement décollés du sol, avec le bon gros filet de bave qui vole depuis ma bouche en direction de mon visage.

Le coup fut brut et rapide, je n’ai pas eu le temps de distingué le visage de mon agresseur. Ma tête à heurté le viaduc à côté de moi et je suis resté allonger un bon quart d’heure, étourdis par le choc. Lorsque je repris mes esprits, je commençais à ramasser mes affaires, éparpillées partout dans la ruelle, lorsqu’une feuille de papier juché sur mon sac, attira mon attention.

Ne t’en approche pas !


Je n’ai pas compris sur le moment, encore sonné, je décidai de récupérer ce papier, puis de retourner chez moi, me reposer, la journée a été longue, très longue, je suis fatigué, courbaturé, et j’ai mal à la tronche. Je dois me soigné, me reposer, et j’irais porter plainte demain matin, peut être que les caméras de la ville m’aideront à y voir plus clair. Ce papier mystère également, je ne sais pas de quoi il s’agit, mais je pense que si j’arrive à le déchiffrer, j’y verrais plus clair dans ce merdier.

La bruine s’est transformé en pluie, et ajoute un peu plus de noirceur à une soirée qui n’en manquait déjà pas…

Arrivé chez moi, j’observe les dégâts. Pas grand-chose, fort heureusement, j’en suis quitte pour un magnifique hématome sur la joue et un cocard. Ca aurait pu être pire, ça aurait pu être mieux. Il doit être une heure du matin quand je me sors une bière et finis par envoyer un sms à Inès, lui demandant de passer quand elle peu. Et comme elle non plus, n’est pas une grande dormeuse (enfin elle si, mais pas à cet heure là), je la vis débarquer chez moi quelques minutes plus tard afin de lui conter cette mésaventure.

« Et t’as pas la moindre idée de qui ça pouvait être ?
- Il n’a pas parlé, je n’ai pas eu le temps de le distingué dans le noir, et je n’arrive pas encore à reconnaitre un homme en prenant sa main dans la tronche tu sais.
- J’imagine … tu n’avais jamais été menacé auparavant ?
- Non, a part par mon patron, mais c’est vieux, je ne me connais pas d’ennemis.
- Et … ton joueur ?
- De quoi mon joueur ?
- Bah, tu m’as dis que t’étais allé superviser un joueur à Nancy, et ce pain, tu l’as pris sur ton retour, au vu du mot que tu as récupérer, on peut supposer que ça serait un club qui a peur que tu lui piques sous le pif ? non ?
- Ca se tiens … mais ça signifierais qu’il y aurait un club mafieux en CFA/CFA2 ?
- Si ça ce trouve c’est un club plus huppé.
- Ce n’est pas non plus Zidane hein.
- T’as une meilleure explication ?
- Non, pas là j’avoue … Je vais envoyer un sms a Alex, qu’il fasse gaffe à lui et qu’il me signale s’il voit un autre recruteur. »
Lui dis-je en me levant, direction le bar, je pense qu’un whisky – glaçon (j’ai toujours une bouteille de moins bon whisky pour l’apéro) ne me fera pas de mal. Il est 2h du mat’, et je me remets tout juste de ma journée mouvementée qui s’est finis par un pain dans ma gueule.

Finalement, Inès dormira avec moi ce soir, elle n’avait pas le cœur de me laisser me dit-elle … c’est mignon !

Le lendemain, je suis donc allé porter plainte contre X au commissariat de Chartres pour coups et blessures, puis je suis passé par la case médecin (enfin kiné du club quoi !) pour faire constater les blessures. En sortant du commissariat, j’eu le plaisir de voir Rapha qui venait à ma rencontre.

« Coucou ma belle ! Qu’est ce tu fous là ?
- J’ai appris que tu t’étais fait taper dessus hier soir, j’suis venu aussitôt que j’ai pu, et Inès m’a dis que j’te trouverais surement là.
- Oui en effet, y’avais des chances.
- Qu’est ce qui c’est passé ? »


Je lui raconté à nouveau mon aventure et on décide de se recontacter pour ce bloquer une petite soirée tout les deux, tranquilles, quand l’autre ne serait pas dans le secteur. Enfin, direction le stade, j’ai un entrainement à diriger, et il va falloir que j’explique au groupe pourquoi je ressemble à Double-Face dans Batman.

Je vous raconte pas la gueule de mes joueurs quand je leurs aient expliqués qu’en rentrant hier soir, j’avais glissé sur une flaque d’huile au niveau du clot-pichot et que j’m’étais bouffé le viaduc en pleine gueule … Ils n’ont pas besoin de savoir ce qui s’est réellement passé, je ne pense pas que ça les aident à améliorer leurs performances sur le terrain. Mais ça les as « décontractés » après que je leur ai annoncé que le club était en phase terminal de reprise.

Le soir venu, je me refaisais encore une fois le film de ma soirée dans ma tête. Y’a rien qui colle dans la supposition d’Inès. Pourquoi un quelconque club irait faire défoncer la tronche d’un entraineur afin de l’empêcher de signer un joueur ? Surtout quand ce joueur est connu pour être un mercenaire, et que c’est de notoriété public que les finances du club vont si mal qu’un embargo a été prononcer sur les transferts ? Ca ne colle pas, il doit y avoir autre chose, mais quoi ? Je ne vois pas… Assis dans mon canapé, j’observe l’ombre du saule pleureur qui se reflète sur ma vitre au gré du vent chartrain, assez présent en cette fin mars. Je n’y vois pas beaucoup plus clair ce soir, tout ceci est encore trop frais dans ma tête, essayons plutôt de penser à autre chose, et envoyer un sms à Rapha pour savoir quand on pourra se voir.

C’est à ce moment je crois, que j’ai compris ce qu’il s’était passé, et ce que voulais vraiment dire ce putain de mot griffonné à la va-vite…


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par rewiwon » jeu. 06 juin 2013 9:40

C'est Yohan !! T'approche pas de Rapha :p
Synopsys : Un homme qui vis sa passion du football malgré les difficultés qu'il peut rencontrer.


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » mer. 12 juin 2013 13:48

A Beast I Am
« My being is full, full of a rage
An evil that can't be tamed
It darkens my soul
And blackens the blood
A fire that fills my veins»

Amon Amarth – A Beast I Am – Surtur Rising
«Oui c’est moi … je peux passer ?…Oui maintenant… Merci, j’arrive ! »

J’ai rejoins ma Ford Fiesta Sport (enfin … 1.4l TDCI quoi) au plus vite que j’ai pu, et pilotais ce merveilleux bolide au plus vite que je pouvais (70km max … on est en ville ! faut pas déconner !) afin de rallier l’appartement d’Inès. A mon arriver, j’ai garé … enfin poser plutôt … ma bagnole au plus près de chez elle et fila directement chez elle.

« Putain mais qu’est ce qui s’passe pour que tu débarques à s’t’heure là ?
- Je sais ! Je sais putain j’ai compris !
- Oh ! Du calme ! Tiens, rentre, pose-toi, prends une bière, et explique-moi calmement ! »


L’appart’ d’Inès se situe à La Madeleine, un soi-disant quartier chaud de la ville. Ici, c’était surtout connu pour abriter les dealers de shit, et les cassos’ de la ville. J’étais à l’entrée du quartier, à la limite entre Chartres, la petite ville bourgeoise voulu par les autorités municipales, et le quartier composée de grands HLM des années 80, avec leurs crépis d’un autre âge, et les fenêtres types cage à lapin. Elle, elle habitait dans les petits immeubles rénovés à l’entrée du quartier.

Je dirais que son appart’ faisait un bon 50-60m² également, construction plus récente que mon appart’ à moi, avec l’intérieur aseptisé pour plaire à tout l’monde. 1 chambre, 1 salon et 1 cuisine, mobilier Ikea, du grand classique pour un appart’ sans cachet, sans trop de charme, mais un appart’ pratique, moderne et fonctionnel.

Et c’est dans son canapé ikea que je me pose avec une bière à peine décapsuler à la main. En regardant l’horloge au dessus de sa télé, je me rends compte qu’effectivement, à minuit passé, c’était peut être pas une heure normal pour passer chez des gens normaux … heureusement que finalement, cette fille n’était pas vraiment normal non plus.

« Bon alors maintenant, qu’est ce qui se passe bordel ?
- Ce n’était pas à cause du joueur.
- De quoi ?
- Le pain que j’ai pris dans la face, ce n’était pas à cause du joueur, c’est Yohan !
- Non mais tu délires là ! Pourquoi ? Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- J’ai croisé Rapha hier, et on avait convenu de se ré-écrire pour ce caler une date. Tout à l’heure, j’ai voulu lui envoyer un sms.
- Et ?
- Et en fait, les smartphones, c’est très pratique ! Tu rentres ton code, tu va dans SMS, nouveau message, etc ..
- Et ?
- Et j’ai pas mis de code sur mon samsoule. J’ai voulu lui écrire tout à l’heure, son numéro était effacé de mon répertoire, ainsi que tout les SMS que nous nous sommes envoyés et les appels passé !! Comme si elle et moi n’avions jamais repris contact. Je suis resté étourdis 10 bonnes minutes hier, largement suffisant pour lui pour prendre mon téléphone, supprimer toutes les infos que j’ai de Rapha, déposer ce papier, et ce barrer.
- Et donc le mot signifierais « ne t’approche pas de Rapha » ?
- C’est bien ça. Alors, deux choses, peux tu me redonner son numéro ?
- Oui, et l’autre chose ?
- Il est là ce soir lui ?
- Euh… je crois qu’il ne travaille pas en effet … mais qu’est ce que ça peut te foutre ?
- J’ai un truc à faire »


Je me suis levé en trombe du canapé pour partir vers ma voiture, je la voyais essayant de me rattraper mais c’était inutile, je savais ce que j’avais à faire … ou pas en fait.

J’ai donc pris ma voiture et fait le trajet inverse, en direction de mon appart’, bien décider à lui refaire bouffer ses dents à cet enfoiré ! Peut importe l’heure, au contraire, c’est même un avantage, il ne pensera pas que je puisse arriver à l’improviste pour lui défoncer sa face. Aurait-il finalement peur que je lui repique la fille qu’il a mis 5 ans à me piquer ? Est-ce qu’elle lui a parlé de nos « retrouvailles » ? Je suppose oui, mais de toute manière, ce n’est pas l’heure des questions, et puis je n’aurais pas le temps de me les poser puisque me voilà devant chez eux. Le temps de me garer, et de monter les escaliers qui me séparent de son palier.

Je suis fébrile devant leur porte, et mon assurance commence à m’abandonner, je commence presque à regretter de m’être laisser emporter ainsi mais c’est trop tard, mon doigt à déjà presser leur sonnette… J’espère que c’est lui qui m’ouvrira, j’espère que je ne fais pas une énorme connerie.

D’instinct, je me décale de manière à ne pas être visible dans le judas, j’entends des pas approcher de la porte. Cette fois c’est sur, il y a bien quelqu’un. J’ai le poing serré et attends de voir la porte s’ouvrir… Ce qui ne tardes pas à arrivé, j’ai l’impression que ça se fait au ralentis, entendre le bruit de la clef dans la serrure. Lentement, trop lentement a mon goût…

Yohan, physiquement parlant, n’a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que nous avions passé une soirée ensemble sans ce foutre sur la gueule. Assez narcissique et égocentrique, ce type soigne beaucoup son image. Tout de noir vêtu, il a toujours voulu ressembler à Robert Smith, le chanteur de The Cure. Pour ça, il adopte la coupe de Brian Molko (Placebo), assez fin de corpulence, il développe également une énorme allergie à tout type de poil, alors que pourtant, enfin par flemme surtout, il se laisse toujours pousser la barbe en semaine, mais toujours rasé de près les week-ends. Piercing sur la langue, au labret et à l’oreille. C’est un type tout sec, tout en muscle, qui aurait toujours souhaité être une fille selon ses dires.

Car oui, en plus de tout ça, il a également une psychologie assez compliqué ! Victime de nombreuses crises de schizophrénie à l’époque où je le côtoyais, il paraitrait que ça se serait calmé peu de temps après mon départ… Bah tiens ! Alors pour vous expliquer, imaginez le personnage Gollum dans le seigneur des anneaux, bah pareil ! Il se mettait à hurler, à parler latin (ou je ne sais quel autres langues mortes), devenait extrêmement agressif, il fallait souvent se mettre à deux ou trois pour le calmer. Toutefois, y’avais plusieurs signes qui me faisaient croire que c’était du gros mithos et qu’il faisait ça surtout pour ce rendre intéressant.

Bah ouais, aucun psy avait été capable de diagnostiquer son problème depuis qu’il a 12 ans, ça survenait toujours en ma présence, quand il avait un peu picolé, et ça s’amplifier systématiquement quand il était bourré en soirée et que plus personne ne donnait l’impression de s’intéresser à lui… Non, ça sent trop le mensonge son histoire !

La porte s’ouvre et mon poing ce serre encore un peu plus, il commence a ce lever afin de s’écraser en pleine tronche de l’autre connard et … je retiens mon geste au dernier moment !

« Putain Cyril mais qu’est ce que tu branles ici à c’t’heure ? » Me dit Rapha.

« Ou est ton mec ?
- Mais qu’est ce tu lui veux ?
- Réponds à ma question !
- Parles moi autrement ! Tu t’pointes ici à 1 plombes du mat’, tu m’parles comme si j’étais une merde ! Oh ! ta mère ta pas appris la politesse ? Et puis il bosse ce soir !…Mais … t’aller m’en décoller une en plus !
- Non, ce n’est pas pour toi … enfin … Il faut que j’vois Yohan.
- Dégage ! Casse-toi de la putain !
- Il faut pourtant que j’t’explique … je crois que …
- Putain mais il est 1 heure du mat du con ! Je bosse demain ! Alors tu t’casses, tu m’laisses dormir et tu m’expliqueras ça demain soir, il est encore au boulot ! Passe demain à 20h30. En attendant, bonne nuit ! »


VLAN !

Elle me ferma la porte au pif et je restai figée là, comme un con, mon poing en l’air, prêt à cogner… Mais qu’est ce qui m’avait pris putain ? Je suis trop con ! Elle doit surement me détester maintenant ! Et qu’est ce que je vais bien pouvoir trouver à lui dire moi demain ?

Il est tard et je crois que je suis fatiguée, trop fatiguée pour réfléchir de manière intelligente. Ce soir, j’ai agis d’instinct, et ça ne m’a pas du tout réussi ! Je reste bloqué sur son palier à regarder sa porte et son nom sur l’interphone un moment puis me décide enfin à tourner les talons, tête basse, me traitant intérieurement d’abruti fini.

En arrivant devant ma porte, c’est Inès qui m’y attendait.

« Mais … tu passes à s’t’heure là ?
- Ca ta pas gêner toi de m’appeler à presque minuit pour passer en urgence !
- … T’as raison excuse moi, vas-y rentre ! »


A peine rentré, nous nous sommes posé sur le canapé afin de reparler de cette soirée qui m’a vu péter une pile et redescendre aussitôt sur terre.

« Laisse moi deviner, t’es parti de chez moi sans finir ta bière pour tracer chez Rapha afin de renvoyer Yohan chez le dentiste ?
- Mais c’est évident que c’est lui bordel !
- Et comment tu va lui prouver ça ?
- Mais … mon téléphone et le mot devrait suffire !
- Que dalle ! Mais réfléchis deux secondes ! Va balancer à Rapha que Yohan est venu un soir te défoncer la gueule en laissant juste ce petit mot, et t’as plus aucune trace d’elle sur ton téléphone, ça te parait vraiment crédible ?
- Mais c’est de la logique pure !
- Mais ta logique est ainsi parce que tu le détestes ! Mais merde ! Tu parles de son mec là ! Le gars avec qui elle vit depuis plusieurs années ! Quelqu’un viendrais te dire ça de ta copine, tu le croirais avec si peu de preuves ?
- Et pourtant …
- Et pourtant elle ne te croira pas et tu va te faire traiter de tous les noms ! Putain votre histoire à tout les 3 est tellement compliqué et faites de coups de putes que si tu y va comme ça avec ta bite et ton couteau tu va te faire fumer !
- … Tu as raison »


Ca y’est, l’adrénaline étant retombé, et la douche froide d’Inès on achevé de me calmer et ses arguments étaient frappants de réalisme … j’aurais été droit dans le mur si c’était Yohan qui m’avait ouvert.

« Cyril ?
- Oui ?
- Qu’est ce que tu veux ?
- … »
Je la fixais droit dans les yeux et mon silence en disait suffisamment long

« Je veux la récupérer »

Je vis un sourire sur son visage, puis elle m’embrassa.

« On a tout les deux besoins d’évacuer de l’adrénaline ce soir »

A mon tour d’esquisser un sourire !


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par rewiwon » mer. 12 juin 2013 14:52

Je deviens accro je crois ! J'aurais juste bien aimé que tu casses la gueule à l'autre con :p
Synopsys : Un homme qui vis sa passion du football malgré les difficultés qu'il peut rencontrer.


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » mar. 25 juin 2013 13:47

Liberation
« I’ll find a way, and I return I should,
I have to see those who you don’t know,
Walk with me, I’m coming for you
And I will be, I will be with you tonight.»

In Flames – Liberation – Sounds of a Playground Fading
Les oiseaux, tout comme le soleil sont de retours en ce 13 mai 2012 à Chartres. Rendant cet endroit un peu moins déprimant. On s’y ennuie toujours autant, mais pourtant, cette chaude (quoique chaude … ça reste relatif ! 22 degré au soleil en plein été, faut pas venir du sud) lumière qui englobe la Cathédrale, se dressant au sommet du département et le dominant de toute sa stature offre quand même une certaine notion de splendeur.

Il faut quand même admettre que cette ville à un certain charme, une certaine classe en quelques sortes. On s’y sent encore au Moyen-Âge et voir de tels bâtiments survivre à l’épreuve du temps et des catastrophes donne à réfléchir. Bizarrement ça me rassure tout ça, pourquoi ? Je ne sais pas, j’ai l’impression constante d’être en sécurité dans ce vieux quartier de la ville, et les ballades en pédalo avec Rapha lorsque Yohan travaille sont loin d’être déplaisante. Je ne l’ai toujours pas recroisé celui là, je me prépare un truc, mais il me faut des appuis politique dans cette ville afin de lui en foutre plein la gueule sans passer pour un con.

Aujourd’hui, c’est Gérard qui m’a convoqué, je ne sais pas pourquoi, il m’a juste dis « tu verras bien, mais je veux t’en parler en face et pas au téléphone ». Il faut dire que les résultats de ces derniers temps ne sont pas extraordinaires, et malgré 3 nuls et 2 victoires sur les 5 derniers matchs, nous finirons à la 5ème place, loin, beaucoup de trop loin de Reynald et ces gars qui marchent sur l’eau et ont écrasé toute concurrence possible cette saison.

Alors est-ce que mes résultats, au final moyen, malgré les ambitions que j’avais lorsque j’ai signé ici il y a presque un an, sonnent la fin de mon aventure chez les rouges et blancs ? Je ne sais pas, les négociations pour la reprise sont toujours en cours et ce depuis déjà plusieurs mois. Ca en deviens long et stressant même ! Les journaux … enfin le journal local nous à sortis tout un tas de scénario possible en passant de la liquidation du club à la reprise par un Cheikh plein au as venu du Qatar, pote du président du PSG qui voudrait créer une mégalopole footballistique aux alentours de Paris afin de créer des rivalités du même type que celles existantes à Londres … Remarque, ça m’aurait presque arrangé niveau financier hein ! J’aurais plus eu de soucis à me faire, et je pense qu’Alex aurait été ravi de pouvoir bosser avec un budget transfert. Même si l’arrivée d’un tel investisseurs aurait été immédiatement suivi par un technicien chevronné et confirmé afin d’accrocher la Ligue 1 au plus vite.

Alors bon, moi je rigole bien depuis quelques mois, m’enfin je ne suis pas particulièrement rassuré non plus. Et si je perds mon poste ? Je fais quoi ? Je cherche un autre club moisi de CFA2 ? Je retourne à Lyon et reprends une vie normale ? Je dois bien avouer que ma principale motivation ici était de revenir entrainer dans ma ville natale, s’il s’agit de reprendre un club aussi moisi que Chartres, genre Vierzon, ou USM Granville … non merci, très peu pour moi ! Et puis qui voudraient de moi ? Je ne serais resté qu’un an ici, je n’ai rien prouvé, à part que je peux enfoncer les finances du club … Mes résultats sont moyens … Bref, si ça se confirme, j’aurais tout lâché à Lyon pour rien, une fois encore. J’aurais échoué quelque part… Je n’aurais pas retrouvé Rapha (même si ça, ce n’était pas vraiment un but à mon retour ici), je me serais fait défoncé la tronche par Yohan, j’aurais perdu mon job et ma copine à Lyon, et j’aurais tué dans l’œuf une hypothétique carrière d’entraineur.

Arrivé sur le parking, je claque la portière de ma fiesta, et prends une bouffée d’air polluée sur les gravillons qui servent de parking à l’entrée du stade. Fermant les yeux, j’essaie de me calmer et de me destressé avant d’affronter celui qui m’a donner ma chance. La saison à été longue, à été rude, et si le début c’est bien passé, les résultats ont vite été en dents de scie. La faute à pas d’chance, la faute à des organismes vieillissants de certains de mes joueurs cadres, le manque d’entrainements, les blessures, mon inexpérience … des raisons pour justifié cette saison somme toute moyenne, je pourrais en trouver à la pelle. La question, c’est surtout de savoir si on va me laisser le temps de travailler à monter un groupe sérieux ici. Je souhaite pouvoir m’inscrire dans la durée, et faire grimper ce club au plus haut possible.

En ouvrant les yeux, je tourne ma tête sur la droite pour apercevoir un groupe de collégiens jouant sur le synthétique d’à côté. On a tous pratiqué ce terrain pourri, fait de terre trop dur l’été, vous envoyant de la poussière en plein visage à chaque accélération, fait de boues l’hiver lorsque viennent les premières pluies. Ce terrain qui est blindé de trous dans tout les sens, troues recouvert d’une flaque monumental l’hiver dans lequel on va se foutre en l’air les chevilles. Ce terrain que seul peu de gamin arpente en crampon, préférant les bonnes vieilles baskets Adidas que nos parents nous ont achetés il y a de ça plusieurs années pour les cours d’E.P.S. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire a la vu de ce groupe de gosses, qui doivent jouer à 7 contre 6 avec la fameuse règle du goal volant, me rappelant mes souvenirs de gamins, ou nous jouions insouciant, attendant les 3 coups de sifflets du prof qui nous ramener à la réalité, au devoir de maths qui allaient suivre. Je me rappel les tacles volontairement trop appuiés sur la cheville ou le mollet de la tête de Turc, le type qu’on n’aimait pas, l’intello ou le gros naze du groupe.

Les gamins jouant au foot, sans pression, sans fric, sans médias, juste pour le plaisir de jouer… Ca me manque un peu cette ambiance bon enfant que j’avais sur les terrains de la croix-rousse, joué avec les 14 ans, juste pour le fun ! Ou les seuls conseils que tu peux leurs prodiguer ce n’est pas « Joue le hors-jeu ! » ou bien « Allez les gars ! On se concentre et on ne fait pas n’importe quoi au niveau du placement défensif ! » mais plutôt « Putain Hakim !! Y’a pas de goal-volant bordel ! Retourne dans tes cages ! ».

J’ai du rester un bon moment avec mon sourire d’abruti, regardant jouer les gosses, avant que le coup de sifflet du prof de sport me ramène sur terre : « Terminer ! Tout le monde aux vestiaires, vous avez Maths juste après ».
Bon, moi je n’avais pas Math, mais un rendez-vous auquel j’étais à la bourre. Et c’est donc au pas de course que je me dirige vers le bureau du président, bureau dans lequel se trouvait déjà Alex, café à la main.

« Ah mais toi aussi t’es là ?
- Apparemment écoutes…
- Bien, messieurs, maintenant que vous êtes tout les deux ici, je vous pouvoir vous dire pourquoi je vous ai demandé de venir aujourd’hui. Comme vous le savez, cela fait déjà plusieurs mois que le club a mis en place un embargo sur les transferts dans le cadre de la reprise du club. J’ai le plaisir de vous annoncer que cet embargo est désormais levé ! Nous pourrons préparer sereinement notre saison prochaine ! »


Avec Alex, nous nous sommes regardé, mais quid de la reprise alors ? Serais-ce toujours Gérard à la tête du club ? Ou l’autre Wilfried là ? Et, contre toute attente, c’est Alex qui s’est jeté à l’eau :

« C’est cool mais … le club est vendu ? Le club n’est pas vendu ?
- Vous n’avez pas lu les journaux ?
- Il est 10h du matin Gérard …
- Et alors ?
- Bah, on est debout depuis à peine 1h, on a pas bien eu le temps de passer lire l’Echo.
- Alors les négociations ont échoués, je reste à la tête du club, et vous conservez votre poste ! Ah oui, dernière chose, vous vous souvenez de Gueye ? Le joueur que toi, Cyril, tu souhaitais absolument en attaque la saison prochaine ?
- Oui, je vais d’ailleurs lui passer un p’tit coup de fil dès que tu m’auras donné ton accord sur la proposition que je t’ai transmise il y a quelques mois. »


J’ai vu Gérard avec un petit sourire en coin, sans mot dire, il se lève et alla récupérer un fax qui venait d’arriver. Il prit la feuille qui en sortait et me la posa sous les yeux.

« Les négociations se sont achevés hier soir pendant que le match se déroulait. Dès que l’embargo fut levé, j’ai pris la liberté de contacter le joueur en lui soumettant la proposition que tu m’avais fais passer. Il l’a accepté et me l’a transmise signé ce matin. Il sera bien là pour la reprise.
- Alors ça c’est sublime ! Merci beaucoup Gérard ! On fera encore mieux la saison prochaine !
- Du calme ! Tu as fait une bonne saison avec l’équipe. Nous finissons 5ème, ce qui nous change de la 11ème ou 10ème place habituelle du club. Je te dis, je veux que nous nous stabilisions dans le haut du panier, et tu as déjà fait un boulot remarquable sur le terrain, même si en dehors tu m’as quand même donné de sacrée suée ! Continue comme ça lors de ta seconde saison, je pense que vous êtes partis pour un bail à la tête du club tout les deux.
- Merci Gérard, on va tenter d’améliorer l’équipe à moindre coûts pour l’année prochaine.
- Alors au boulot, tu me transmettras ton planning d’amicaux pour l’année à venir ok ?
- Noté, je te transmets ça au plus vite.
- Merci à vous, passez de bonne vacance, et on se revoit pour la fête de la musique pour la reprise.
- Bonne vacance Gérard. »


C’est donc relativement soulagé que nous sommes sortis du bureau avec Alex. Nous convenons d’un rendez-vous un peu plus tard dans la soirée afin d’étudier l’ossature de l’équipe pour l’année à venir. Avec pas mal de fin de contrat, nous allons devoir prendre les mesures adéquates pour faire une saison encore meilleure, tout en ne plombant pas les finances. Il faut également que je m’occupe de mon staff. La mauvaise nouvelle est venue de Jérôme, qui m’a annoncé ne pas vouloir continuer, il va falloir que je lui trouve un remplaçant, et sa risque de pas être simple de trouver quelqu’un de compétent vu l’aura du club.

Voilà, nous sommes à la mi-mai, je viens de finir ma première saison en tant qu’entraineur de foot, j’ai signé un nouveau contrat il y a 6 mois avec une jolie revalorisation salariale, fait une saison correct selon mes employeurs, même si, en compétiteur acharnée, j’espérais mieux avec ce groupe. Qu’est ce qui a pêché ? Bah ce n’est pas très compliqué, les deux-tiers de mon attaque à l’infirmerie une bonne partie de l’année, ça aide pas à marquer des buts. Christophe à pris la relève comme il a pu, mais n’a pu jouer tout les matchs pour cause de méforme. Les joueurs ne sont que des semi-pros, donc moins d’entrainement, moins de temps pour récupérer car ils ne vivent pas du foot (rares sont ceux à pouvoir le faire), et lorsqu’arrive les périodes de coupes, ça en deviens quasi injouable pour eux. Y’aura toujours un match ou on va se vautrer dans les grandes largeurs.

Je retrouve donc Alex pour faire le point sur le groupe en fin d’après-midi, tranquillement poser chez moi, bière, saucisson et nos notes qui s’entassent, qui s’entassent encore, des monticules de papier contenant des noms, des chiffres, des dates … Un solde tout compte, un bilan financier, les salaires des joueurs et du staff, prévisions financières de l’année prochaine, de l’année d’avant, les financements des investisseurs et sponsors … Cette année encore, ça va être très compliqué d’arriver à joindre les 2 bouts. Forts de l’expérience de l’année précédente, Gérard m’a octroyé une masse salariale à 12000€ … Encore heureux ! J’étais à 10000€ l’année dernière au lieu des 3000€ généreusement offert par le club. Quand au budget transfert, il n’existe pas. Ca aurait été trop simple autrement.

« Ecoutes, voilà ce que je te propose, tu me fais un petit tour de ton équipe actuel, en bien, en mal, et tu me dis ou je dois prospecter ok ?
- Oui si tu veux.
- Bien, premier point, à qui dois-je trouver un club pour l’année prochaine ?
- Alors, 5 départs dans l’équipe, déjà Marolany, il n’a jamais retrouvé son niveau après sa blessure du début de saison et Datola l’a relégué sur le banc et bien comme il faut. Bon, pas trop de taf pour toi, il est en fin de contrat. Silly Diakité, fin de contrat également, ne perds pas ton temps à lui proposer une prolongation, il m’a dit ne pas jouer assez à son goût et va se barrer. Le Tapissier, ne m’a jamais convaincu, même principe pour Duthuit, good bye aussi en fin d’engagement. Enfin, Fernand, tu dois lui trouver un club.
- Tu rigoles ? Il n’est pas mauvais pourtant.
- Certes, m’enfin il n’arrive pas au niveau des PP Flingueurs, et comme je compte les faire passer remplaçant l’année prochaine, il ne va pas jouer du tout, autant qu’il parte, il est jeune, il peut encore progresser.
- Euh … OK, mais ils t’ont pas satisfait pour les foutres sur le banc ?
- Ce n’est pas la question, mais je n’ai pas pu aligner ma doublette plus de 4 matchs à causes des différentes blessures, ils ont tout deux passé environ 6 mois à l’infirmerie, et à 35 et 38 ans, on pas dire que ça soit des sprinteurs en puissance. Or, j’ai souvent des défenseurs très très lents face à moi, si j’avais 2 attaquants complémentaire, à savoir un très rapide pour foutre le bordel dans la surface, et l’autre superbe finisseur, je suis persuadée que ça pourrait vendre du rêve. Sachant qu’en plus je pourrais compter sur leur expérience en renfort. Mais ne t’inquiètes pas, ils sont tout deux au courant, j’ai eu une longue discussion avec eux deux, Gosselin et Dubois après le match.
- Bon, soit, pour Fernand, j’vais voir ce que j’peux faire. Au niveau de tes besoins maintenant ?
- Cheick à signer, c’est une très bonne nouvelle. Et tu avais un autre attaquant tu me disais à l’époque ?
- Gérard m’a valider mon déplacement avant que tu arrives ce matin, tu auras très bientôt de mes nouvelles, mais tu ne va pas me croire quand je te dirais ou je vais prospecter.
- Et tu va ou ?
- Chez Silvio.
- Hein ?
- Milan AC.
- T’es sur de ton coup là ? Passer d’un club mythique de la série A à un club pourrav’ de CFA2 ?... Tu lui as dis ou c’était Chartres au moins ?
- Ne t’inquiètes pas, je m’en occupe, j’ai fait de bon contacts cette année.
- Bon ok, de toute façon j’attends que tu me dises ce que tu as à me proposer mais il me faut un attaquant, c’est sur. Ensuite, pas de soucis sur les milieux offensifs, Chris et Patrick on fait leur taf et ils leur restent un an de contrat donc ce poste là, pas de problème. A gauche, Jérémy Daouk et Eric ont fait leurs preuves, ça alternent bien, donc rien à jeter la dessus. Bon par contre, il va me falloir un remplaçant pour Youness et pour Konan, même si ton gamin de cet hiver et pas mauvais, si on peut leur trouver un bon complément, ça sera pas du luxe. C’est la défense le plus gros chantier également, il va me falloir 2 latéraux et un centre, voir si tu peux trouver un gars qui peut jouer partout car je ne sais pas si je pourrais lui offrir beaucoup de temps de jeu, alors au vu du fric qu’on a, ça risque de vite être tendus.
- Ok, bon, bah pour moi, c’est noté, je me mets en chasse, j’ai pas mal de piste, la prospection a été bonne cette dernière saison, je pense que je devrais pouvoir te trouver ce dont tu as besoin. C’est surtout des remplaçants qu’il te faut quoi ?
- Oui surtout, les titulaires m’ont convaincu qu’on a un très bon groupe qui vit bien ensemble, il y a pas mal d’expérience, maintenant faut consolider cet acquis, je pense qu’on peut être capable de jouer les emmerdeurs dès la saison prochaine si les blessures nous foutent la paix.
- Ok, bah écoute je pars en vacances une semaine, mais j’rameute mes contacts et j’pense pouvoir t’apporter tes premières recrues avant la reprise.
- Niquel, tu pars où en fait ?
- Sud-Ouest, Biarritz pour moi.
- Cool, tu pars avec qui ?
- Si je te parle de Judith ?
- Non ? Mais elle est plus avec Guillaume ?
- Bah non, vu qu’elle est avec moi maintenant !
- Ouah ! Et mais … depuis longtemps ?
- 4 mois, avant mon départ pour ma dernière mission dans le sud est.
- Ah bah putain !... Ca faisait si longtemps que ça qu’on s’était pas vu ?
- Ca ira mieux l’an prochain, j’ai beaucoup voyagé car il fallait que je me fasse des réseaux, maintenant je vais être un peu plus souvent ici. Allez, j’te laisse moi, j’me lève tôt demain, et toi les vacances ?
- Come back in Rennes et Lyon pour moi, surement un petit détour par Nantes dire bonjour à Reynald, mais rien de bien palpitant.
- Tu pars avec madame ?
- Madame ma main droite me suit même au chiotte tu sais !
- Je te charrie va ! Allez, passe une bonne soirée mec.
- Toi aussi, bonne vacances. »


C’est sur ces quelques mots que nous nous quittions avec Alex, ça marquait définitivement la fin d’une saison, riche en émotion et péripétie en tout genre, il était grand temps que tout ça se termine. Maintenant, place au repos, retourner voir mes potes en Bretagne, mes potes Lyonnais, assister a 2-3 concerts de mes anciens groupes, je vous dirais bien que je retourne voir mes potes parisiens, mais eux, je les vois régulièrement, Paris-Chartres, ça se fait très vite. Inès aussi était partie, elle s’était dégoté un plan cul plein aux as, et avant de le lâcher, elle comptait profiter d’un voyage en Egypte qu’il lui offrait.

Je fouillais dans mes cartons à la recherche d’un verre à whisky, afin de profiter tranquillement d’un dernier whisky-clope, sous les vents frais de l’été avant mon déménagement. Bah oui, depuis ma revalorisation salariale, j’ai pu m’offrir une jolie petite maison (ok, avec 15 ans de crédits, mais quand même …) à côté de Chartres, sur Lucé, la ville où j’ai résidé toute mon enfance, un joli petit quartier résidentiel, une petite maison, une petite vie bien rangé, bien tranquille dans mes nouveau 70m² et 25m² de jardin, avec barbecue et sans vis-à-vis. Amplement suffisant pour moi seul, avec une seconde chambre pour pouvoir accueillir les potes qui voudrait venir se perdre dans mon secteur. Du coup mes affaires sont dans les cartons, les déménageurs arrivent demain (oui, les potes étant en vacances également …), et il a bien fallu passer à la partie la moins agréable des déménagements : Tout mettre dans des cartons.

Bien posé tranquillement, les pieds sur la balustrade de mon balcon, j’admirer la vue, mon saule qui me faisait de l’ombre, l’Eure qui s’écoule paisiblement, au gré des rires et des larmes, des mecs bourrés qui tente de la draguer (même si vomir dans une rivière n’a jamais été la meilleure solution drague que j’ai pu voir mais bon …), au revoir mes vieilles pierres et mes poutres apparentes, vous me manquerez, même si les 4 étages sans ascenseur avec les bras chargés de sace de courses ne vont pas me manquer. Alors que je tenter de profiter de ce dernier moment privilégié avec mon environnement qui m’a tant donner de plaisir, un foutu SMS vient troubler ma quiétude.

« T’as besoin d’aide pour demain ? »

C’est parti pour un traditionnel échange de SMS entre Rapha et moi, ce qui signifiait donc que son connard de mec travaillait.

« J’ai pris des déménageurs, tout le monde est en vacances ».
« Ok, bah si t’as besoin de déballer du carton, appel moi. Mais tu pars quand en vacances toi déjà ? »
« Vendredi dans l’aprèm. Et toi ? »
« J’suis fonctionnaire maintenant, j’ai tout le mois d’août. Tu pars ou déjà ? »
« Lyon quelques jours revoir les copains, sinon je me fais un remake de nos premières vacances. »


Ouch ! Je viens de la tacler sans le vouloir, la réponse risque d’être cinglante, mais je l’aurais bien cherché ! Qu’est ce qui m’a pris de lui balancer ça à la gueule comme ça ? Inutilement, rien que pour lui rappeler qu’on a été ensemble, et que ces vacances ont marqué le début de la fin ces vacances ?

« Tu va voir Nath à Rennes ? »

Tant mieux pour moi, elle n’a pas relevé, ou elle a fait semblant de ne pas relevé. Nathanaël, je précise de suite, était un de mes meilleurs amis lorsque nous étions à la fac, avec lui et Colin, nous avions écumé les bars pendant 1 an, fait de la zik dans les rues pour le plaisir le samedi après-midi, et les sous récoltés (sans le vouloir en plus ! c’est ça qui est fort !) nous servait à payer les bières le soir. Le bon temps quoi, l’insouciance à l’état pur, et donc LES potes que j’appelle dès que je passe en Bretagne. Colin est toujours à Paris pour ses études, et Nath et retourné sur Laval, mais on se retrouve systématiquement à chaque passage en Bretagne. Rapha l’avait vu plusieurs fois à l’époque, et s’entendait très bien avec lui.

« Oui, y’a que Colin que je ne peux pas voir, mais on c’est taper un concert ensemble à Paris la semaine dernière ».
« Tu y va directement ce week-end ou tu commences par Lyon ? »
« Euh, ce week-end pourquoi ? »
« C’est quoi ton planning ? »
« Bah, vendredi vers 15h, départ pour Rennes, j’y passe le samedi, et je repars le dimanche vers 12h, je suis attendu a Nantes pour déjeuner avec quelques amis du monde du foot, je rentre dimanche dans la soirée, à Chartres vers 23h au plus tard, je repars à Lyon le mardi. »


Pourquoi ces questions ? J’ai le cœur qui bat, j’espère que … Mais il y a Yohan pourtant…

« Ok cool, passe de bonnes vacances alors. »

Et merde … tant pis pour moi.

« Merci, bon week-end à toi. »

Cette conversation devait en rester là, je me suis fait un film, un espoir de l’imaginer me dire « Je souhaiterais venir avec toi », ça aurait pu m’arranger, m’aider à la récupérer ? Peut être, mais qu’est ce que j’imagine moi ? Me remettre avec elle ? Avec tout ce qui s’est produit précédemment, ça deviens compliquer…

« Allo ?
- Salut Cyril, c’est Nico.
- Salut mec, ça va ?
- Oui et toi ?
- Je pars en vacances après demain, ça va tranquille quoi !
- Cool, dis voir, est-ce que la vidéo que je t’ai filé t’as aidé ?
- Je ne l’ai pas encore regardé, mon lecteur est dans les cartons, je la regarde demain soir, mais oui, je pense qu’elle va beaucoup m’aider.
- Tiens-moi au courant si t’en as besoin d’autres.
- Merci mec, j’te dois une bière là !
- Profites de tes vacances, on verra ça à ton retour. »


Ce dernier détail me colle un bon sourire aux lèvres pour la soirée, tranquillement posé, je me ressers un second whisky, et sors l’iPod pour me balancer une bonne petite chanson qui va parfaitement coller à la soirée…
« Strike from behind and knock me to the ground,
Kick me while I’m down,
Stab me in the back you bastards,
Tear my heart out of my chest,
I’ll rise from the ashes, from these ruins of mine,
From the wreckrage,
I’m right on your track, you bastards,
A dozen of eyes, for an eyes, vengeance is mine »
Je ruminais ma vengeance, encore, et encore. Je sais ce que je dois faire, je sais comment je vais le faire. Double punch-line dans sa gueule. That will be Legend … Wait for it … Dary !

Le lendemain tôt, lunette de soleil sur le pif (afin de masquer mes cernes je crois… putain faut que j’arrête de me coucher à 4 plombes du mat’ !), j’aidais les déménageurs à descendre mon bordel, je maudissais ces vieux immeubles plein de charme, mais vide d’ascenseur… Je m’étais pas rendu compte que le canapé était si chiant quand les livreurs étaient venu me le monter !

Il était 16h30 environ quand tout mes cartons étaient finis de déballer, ça y’est, j’habitais dans mon chez moi ! Mon premier bien immobilier ! Je suis de retour maintenant, bien décider à rester en Eure-et-Loir … et a me venger !! Je te jure Yohan, ce que tu m’as fait ce soir là, je ne l’oublierais pas ! Il est grand temps que tu paies pour tout ces coups de putes que tu m’a fais ! Ca ne date pas d’aujourd’hui ça, déjà lorsque j’étais au lycée, je sortais avec une dénommé Victoria, peu de temps après l’avoir quitté, deviner qui s’est retrouver à ses bras ? Puis ça a été Rapha, ou tu m’as trainé dans la boue, tu as détruit tout ce que j’avais construit, tu m’as brouillé avec un de mes amis. Grâce à toi je suis cocu (non, pas le joueur non …), grâce à toi, j’ai bien pris conscience que la vengeance était un plat d’été, qui se mange froid.

La vie m’a offert de revenir ici, dans cette ville, là ou j’ai vécu, ou je suis né, ou je me suis construit. Là ou j’ai souffert aussi, et ça, tu en es en grande partie responsable. Je te jure que je vais savourer mon plan, tu crois avoir gagné ? C’est que tu m’as sous-estimé mon petit ! J’ai toujours été beaucoup plus sociable que toi, et j’ai gardé beaucoup de bon contact ici dont tu ne soupçonne pas l’existence. L’étau se resserre …

La chute fut longue et les eaux sont froides, je suis tombé dans les abysses.
La folie prends ma main et m’emmène vers mon domaine, Dédale est mort, vive Icare !


Ce refrain, que tu avais écris à mon attention il y a quelques années, je les repensée, travaillé, améliorer, maintenant, c’est à toi de prendre cher ! Et tout tes petits jeu d’acteur n’y feront rien, c’est toi qui va en chier désormais !

Mon lecteur DVD déballé, il est temps de regarder cette vidéo, tirer des caméras de la ville. Nico avait réussi à me la procurer. Nico est un pote du collège, inconnu de Yohan. Après avoir été artisan métallier pendant quelques années, il s’est reconverti et est devenu flic. Je l’avais recroisé un soir en ville, et avions discuté du bon vieux temps, on s’est revu, on a pris des verres, chez moi, chez lui, il habite avec sa femme, et à 2 beaux gamins maintenant. On a discuté, et il m’a dis travailler à la vidéosurveillance de la ville de Chartres. Il n’a pas eu de mal à me dégotter la vidéo du soir ou je me suis fait agresser.

C’est ça que je regarde, sirotant une bière, dans mon canapé, je revois cette scène …

« Nico ?... Niquel ta vidéo, mais dis moi, tu crois que tu pourrais m’avoir les bandes qui retracent mon chemin de la gare jusqu’ici ? … T’es un génie mec !... Tu passes manger avec ta famille d’ici début juin ? On s’fera un barbec’ … Noté, à bientôt alors ! »

C’est l’apéro pour moi ! Juste le début d’un long moment où je vais m’amuser. J’allume la 1ere cigarette dans mon nouveau salon et j’inspire profondément la première bouchée afin d’entendre le crépitement des brins de tabac. Cette nouvelle année s’annonce passionnante pour moi ! Avant que mon portable ne se mette à vibrer.

« Coucou ! Ca va ?… Euh … oui, bien sur, avec plaisir même, mais je suis surpris de ta demande mais … pardon ?... Non au contraire ! J’en serais ravis !… C’est clair que ça faisait longtemps …Ok… A demain 15h alors ! »

Je regardais incrédule mon téléphone, je ne pensais pas que c’était possible mais … Cette soirée s’annonce encore meilleur que prévue, et je crois que je vais passer des vacances de rêve moi !


Goven
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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par Goven » jeu. 27 juin 2013 13:30

Back In Black
« Forget the hearse ‘cause I never die,
I got nine lives, cat’s eyes,
Abusin’ every one of them and running wild
‘Cause I’m back.»

AC/DC – Back In Black - Bonefire
Comme je vous l’ai surement déjà raconté une bonne centaine de fois au minimum, l’Eure et Loir, c’est aussi plat qu’une petite fille de 5 ans. En s’éloignant vers l’ouest, on se retrouve dans ce qu’on appel le Perche. Un peu comme la Beauce ou la Sologne, c’est difficilement séparable par des frontières, disons qu’on retrouve le perche depuis le nord-ouest de l’Eure et Loir jusqu’à l’entrée de la « Normandie », dans l’Orne. Qu’est ce qu’on s’en fout ? Oui, vous avez raison, on s’en fout en fait. Disons que c’est le chemin le plus « direct » qui mène à la Bretagne depuis Chartres.

Cette route que j’ai fréquenté un bon nombre de fois lors de mes jeunes années, qui m’amène invariablement vers la ville que j’aime, vers les meilleurs souvenirs de mes années étudiantes. J’ai hâte de la reprendre ce jour, partir de Chartres, passé par Nogent-Le-Rotrou, Le Mans, Laval, puis Rennes, voir les vallées et les collines prendre vie au fur et à mesure des kilomètres avalés. Laissé derrière moi cette terre si plate de la région Centre, qu’on la croirait presque sortis d’un épisode de Fallout.

Il est 15h30, et je viens de finir mon plein d’essence, 3h de route, et c’est partis. Dans la voiture, le minimum de survie : Mon sac de voyage est dans le coffre, il ne se trouve ici que de l’eau, des gâteaux secs et des CDs, beaucoup de CDs. Je n’avais plus qu’à attendre avant de démarrer, je m’allume une clope, la dernière avant un bon moment (j’ai horreur de fumer dans ma bagnole sur une autoroute !!), mon quartier est calme, essentiellement composé de retraité, ce n’est pas la tranche d’âge la plus bruyante, et souvent l’après-midi, ce quartier est plongé dans un calme qui n’est troubler que par le bruissement des feuilles d’arbres et le chant des oiseaux.

Mais c’est le bruit du bus que je remarque, le bruit du bus qui vient de déposer ses passagers. Comme peu de personnes prennent leurs bus à cet arrêt là, j’avais une vague idée de l’identité du passager qui venait de franchir ces portes battantes. Instinctivement, je fermais ma voiture et me dirigeait vers l’arrêt en question. Comme pour confirmer ce que je savais déjà, je reconnu de loin cette silhouette qui leva un bras amical en ma direction lorsqu’elle m’aperçue également. Et voilà ! J’aurais du avoir envie de m’énerver pour les 35 minutes de retard … non, pas possible … putain mais qu’est ce que j’ai moi ?

« Désolé pour le retard, j’ai raté mon bus.
- Ce n’est pas grave Rapha, laisse tombé, on est en vacance, enfin en week-end pour toi, on n’est pas pressé.
- Du coup j’ai oublié de te demandé hier mais, tu dors chez un pote à toi ?
- Non, je ne connais plus que Fleur sur Rennes même, Nath est rentré à Laval, Colin est à Paris, quand à Fleur, elle est marié, à des gosses, je n’ai pas envie de déranger. J’avais réservé une piaule au B&B de Cesson.
- Merde … Ecoute, j’essaierais de me trouver une toile de tente et j’irais au camping, comme au bon vieux temps, au pire tu peux faire un détour par le Décathlon que j’prenne une 2minutes là ?
- Non mais t’inquiètes pas, après ton appel hier, j’ai appelé l’hôtel, voir s’il pouvait me réserver une chambre avec 2 lits simple, et me bloquer 2 chambres simple, je leur ai dit que je les rappellerais pour leur confirmer l’une des deux résa dès que j’aurais ta réponse pour qu’ils ne soient pas pénalisé ce soir.
- Mais tu ne peux pas faire ça dans les hôtels !
- J’y travaillé dans ce B&B là ! Ils me connaissent, ne t’inquiète pas, par contre, il me faut ta réponse avant 16h.
- C’est combien la chambre simple ?
- 42€ la nuit hors petit déjeuner, 6€ de plus par personne.
- Et la chambre avec 2 lits simple ?
- 55€ la nuit.
- Ah ouais ! Donc si on se fait 2 nuits dans la chambre à 55€, on divise les frais par 2.
- T’as tout compris. Moi je m’en fiche, mon budget est déjà prévu, c’est à toi de me dire.
- Non, prends les 2 chambres simples. Avec petit déj’ s’il te plait.
- Ca marche mademoiselle. »


Et nous voilà partis, après un rapide coup de fil à des anciens collègues à moi, direction la Bretagne, putain que j’ai hâte de le revoir ce panneau qui indique « Degemer Mat »… Avant cela, petit arrêt par le Leclerc.

« J’ai un dernier truc à prendre avant de partir»

Lorsqu’elle me vit revenir avec un pack de 30 Leffe, je lis directement l’interrogation sur son visage.

« Mais qu’est ce tu fous avec un pack ? Tu bois en conduisant toi maintenant ?
- Mais non, c’est pour ce soir et demain.
- Comment ça ? »


Je rangeais le pack dans mon sac et fit claquer le coffre de la voiture.

« Monte, on aura bien le temps de discuter en roulant »

Cette fois c’était partis, je partais en vacance avec mon ex, au même endroit qu’il y a quelques années en arrière, des vacances de merde, pourris par des disputes qui ne cessait de nous brouiller, de nous faire nous déchirer, pour aboutir à son départ définitif avec l’autre enfoiré. Mais pas cette fois, j’avais eu Inès au téléphone ce matin pour lui raconter l’histoire. Comme moi, elle voyait une bonne occasion de la récupérer. A moi de ne pas jouer au con, et de poser les bonnes questions. Parce que la Rapha, pour mentir à son mec, c’est qu’il doit y avoir un truc qui cloche.

« Bon, tu m’expliques pour les binouzes ?
- Qu’est ce tu veux savoir ?
- Pourquoi tu les as prises ici ? On pouvait très bien les prendre la bas non ?
- Alors, je te connaissais pas encore mais j’étais veilleur de nuit dans cet hôtel avant, j’y ai gardé de bon souvenir et je connais quasiment tout le personnel en place, ce qui fait que j’y ai encore quelques avantages. Pas tant au niveau des tarifs, ça, ils ne peuvent pas faire grand-chose, en revanche, il me colle toujours dans la piaule la plus proche de celle du directeur.
- Il dit qu’il voit pas l’rapport.
- Bah en fait, Rennes n’est pas une ville réputé pour la sobriété de ses habitants, du coup, un arrêté municipal stipule que la vente d’alcool est interdite en ville après 20h. Avec les pauses, je pense qu’on sera la bas vers 19h30 – 20h. Au niveau de la vue, ce n’est pas forcément le coin le plus glamour de Rennes, c’est un peu une zone industrielle la bas. Et en fait, l’avantage que j’ai, c’est que le patron me laisse toujours un p’tit frigo dans s’te piaule, ce qui fait que je peux y entreposer un stock de binouze que je n’arriverais pas à trouver dans la ville en pleine soirée. J’ai mis le pack dans un sac isotherme dans mon sac de voyage, comme ça pas de soucis à l’accueil, et en rentrant de soirée, on pourra la continué dans nos chambres avec de quoi se désaltérer.
- D’accord … Pas mal ton plan ! Donc si j’ai bien compris, on prend la bagnole jusqu’au centre ville ou on boit dans les bars, puis on rentre à l’hôtel pour ce finir c’est bien ça ?
- Sauf qu’on ne prend pas la bagnole pour aller en ville, c’est en sortie de Rennes, y’a un bus direct qui fait St-Michel à Cesson.
- Presque parfait ton plan.
- Je sais, merci.
- Il manque plus qu’une chambre fumeur, mais ça n’existe plus ça.
- Quand tu connais le patron, ça existe encore. »
Lui dis-je, tournant ma tête vers elle avec un large sourire.

Je la vis me sourire en retour et commencer à légèrement rire.

« Y manquerais plus qu’il fasse beau tiens !
- Avec quelques bières et sauc’ dans la tronche, le temps on s’en foutra va ! Et puis je te rappel qu’en Bretagne, il ne pleut que sur les cons, ces même cons qui disent qu’en Bretagne, ils voient le soleil plusieurs fois par jour au moins. »


Cette fois c’était bon, elle avait explosé de rire. J’adorais la voir comme ça, dans cette état, juste heureuse. Elle était comme toujours, radieuse, un petit pull fin noir sculpté parfaitement sa silhouette, son jean serré avec une paire de converse, ses cheveux noirs, mi-long, détaché, tombé sur sa nuque… Qu’est-ce qu’elle est belle ! J’en viendrais presque à pardonner Yohan, quand tu as une telle femme en face de toi, je ne vois pas comment tu peux lui résister, rester insensible a son charme naturel. Oui, naturel car, comme à son habitude, elle n’était pas maquillé. Cette fille passait presque moins de temps que moi dans la salle de bain et elle rayonnais plus que l’astre solaire à l’Aurore.

Je ne pus m’empêcher de sourire, d’un air tout attendrie, à la regarder être simplement heureuse, retrouver encore un peu plus la complicité que j’ai pu avoir avec elle. Mes yeux revinrent à la route, je la laissai choisir un CD, et, surement en souvenir de nos dernières vacances, c’est « Des Visages, Des Figures », de Noir Désir qui fut choisis pour nous accompagné. Je crois que mon visage s’est décomposé lorsque j’ai entendu les premières notes de l’album.

« Ca va pas ? » Me dit-elle.

« Sisi, t’inquiètes, c’est juste que …
- C’est juste que quoi ?
- C’est cet album là qu’on avait mis lorsqu’on avait passé quelques jours en Bretagne la dernière fois.
- Ca te dérange ?
- Non, ça fait bizarre c’est tout.
- T’as une sacrée bonne mémoire pour te rappeler de détail pareil n’empêche.
- Tu t’en souviens de ces vacances ?
- Oui, pourquoi ? Tu ne va pas me dire que tu les as oubliés ?
- Non, mais je préférerais.
- No comment.
- Pas besoin d’en reparler, ça fait assez longtemps maintenant, j’ai tourné la page. Je dois même te dire que ça me fait extrêmement plaisir que tu viennes avec moi mais, je peux te poser une question ?
- Dis toujours.
- Tu as dis quoi à Yohan ? Il sait que tu pars en week-end avec moi ?
- Il travaille ce week-end, et j’ai prétexté un séminaire avec le taf dans un coin paumé de basse-normandie ou on a l’habitude d’aller avec la boite, et ou je capte jamais, pour être tranquille.
- Je te déconseille donc facebook durant le week-end.
- Il n’a toujours pas facebook, et moi je n’ai toujours pas de smartphone.
- Effectivement, ça règle une partie du problème. Et lui dire la vérité ?
- Bien sur, t’en as d’autres des comme ça ? Tu te vois dire à ta meuf que tu te barre en week-end avec ton ex ?
- Bah j’te dirais que je suis célibataire donc j’ai pas trop ce problème, je fais ce que je veux, mais effectivement, ça doit être moyen. »


On a longuement discuté sur le trajet, Cantat hurlait sa rage dans le micro, les guitares jouaient leurs dépression, le mixe des deux est assez impressionnant, et c’est ce qui a fait de Noir Désir ce groupe si mythique pour les fans de Rock. J’essayais de ne pas trop parler du passé avec Rapha, mais qu’est ce que c’est compliqué ! Après plusieurs années avec une fille, d’avoir l’impression de revenir en arrière, d’avoir déjà vécu ce moment, sauf que vous avez vieilli, vous avez eu une vie, des souvenirs, ou plus encore, avec d’autres entre-temps. Sentiment bizarre qu’on était bien ensemble et qu’on aurait du se donner du temps, une chance, faire des efforts peut être ? Alors qu’à l’époque, on n’en avait plus l’envie, on se disait qu’il était mieux de tout détruire, pour mieux repartir.

Il est 18h, nous arrivons près de Laval et nous nous posons 5 minutes sur une aire de repos afin de prendre un café avant d’entamé la dernière partie du voyage. Assis sur une de ces tables en bois, nous admirons le paysage. Plus que quelques heures avant de me retrouver dans ma Bretagne tant chéri. J’ai les yeux dans le vague, je suis juste heureux de revenir dans ce secteur que j’aime tant. C’est bien le seul avantage d’être remonté dans le coin, je ne suis plus qu’à 3h de Rennes, alors qu’avant je devais traverser la France. Lorsque je vivais dans le Rhône, je ressentais des fois ce fameux spleen qu’on peut ressentir lorsqu’on est loin de chez soi, loin de ses racines. Ma Bretagne, elle me manque, me rapprocher de la, même si c’est dans une région que je déteste, me permet de me soulager de ce manque.

« Cyril ? T’es avec moi ?
- Hein ?
- Tu ne m’écoutais pas là ?
- Euh … non, pas là, non, désolé, j’étais perdu dans mes pensées.
- J’te demandais, tu sais ou on peut manger ce soir ?
- J’sais pas, un grec, un mac do, un douich, je n’ai pas réfléchis à la question je t’avoue.
- Tu ne m’as jamais emmené manger les galettes-saucisses avec lesquels tu me cassais les couilles quand tu ressortais des matchs, avec cette ambiance dont tu me parlais dans le bus qui ramener les supporters dans le centre, ou tout le monde buvait son chouchen avec sa galette saucisse.
- Tu te sens de supporter un match entier pour goûter a ce privilège ?
- Ca coûte combien une place ?
- Ca me coutais 8€ derrière les buts à l’époque, ça doit pas couter beaucoup plus cher maintenant, on ne peut pas dire que Rennes soit devenu une place forte du foot Français.
- Ok, bah écoute, j’veux bien supporter 1h30 de péquenots qui coure derrière une baballe et qui gagne des millions si ça fait partis du folklore local.
- Ola ! Tout doux ma belle ! Mettez pas la charrue avant les bœufs, j’vais déjà voir si y’a un match demain… »
Je me lançais donc sur mon Samsoule à la recherche de la journée de demain. Et coup d’chance, un joli match de L1 se profilait … Paris – Marseille ! … Sinon c’était Rennes – Troyes au Stade de la Route de Lorient… Les 2 équipes sont sauvés, n’ont plus rien à jouer à 3 journées de la fin, mouais, ce n’est pas le top mais si ça la tente …

« Y’a Rennes – Troyes demain, ça va pas être le match du siècle, ça risque d’être pas très beau à voir, mais ça sera toujours mieux qu’un Chartres – Limoges.
- Je me doute … Pour 8€ toujours ?
- Ouais, selon le site du club ça n’a pas changé derrière les cages.
- Si ça nous gonfle on se casse avant la fin ?
- Si tu veux, j’suis pas supporter rennais moi !
- Ok, bah pourquoi pas.
- Ca marche, on passera récupérer les places demain.
- Cool ! Ca va être sympa, puis on va au Barantic après ?
- Tu te rappel même du nom du bar ?
- J’avais adoré cette ville quand tu m’y as emmené la première fois, et le Barantic et La Cité d’Ys sont deux supers rades. »


Oh j’étais en train de fondre littéralement ! Elle savait s’y prendre pour me flatter ! Elle aussi, avait une bonne mémoire.

« Bon alors, tant qu’on parle de foot, que je te prévienne, sur le retour, dimanche midi, on est attendu à Ancenis manger chez des potes à moi.
- C’est ou Ancenis ?
- Un peu au nord de Nantes, sur la route qui mène à Angers. C’est un petit bled.
- T’as des potes qui se sont installé là-bas ?
- Un collègue, qui est devenu un ami, et ancienne star du FC Nantes, Reynald, entraineur d’un club de la région d’Orléans, est invité pour le week-end chez d’autres footeux nantais, que je connais aussi. Ca va être un repas assez particulier pour moi.
- Je risque de me faire chier.
- Tu sais, on ne parle pas que de foot dans la vie.
- De toute manière, maintenant que je suis là, je n’ai plus le choix. Y’aura qui ? Des fois qu’il y ait des noms que je connaisse.
- Reynald Pedros, Serge Le Dizet, Frédéric Da Rocha, Nicolas Savinaud et Mickaël Landreau, et nous donc.
- Le dernier que tu cites me dit quelque chose.
- Un de mes joueurs préféré ce type, il aurait du y avoir Christian Karembeu aussi, mais il a été retenu en Angleterre pour raison professionnel.
- Et tu connais tout ce monde là toi ?
- Surtout Reynald, les autres, j’ai du les rencontrer une fois à un cocktail organisé par le FC Nantes après un match qu’on avait fait la bas avec Chartres, enfin contre l’équipe réserve de Nantes hein. On a bien sympathisé avec Reynald, on a passé la soirée ensemble, et on est resté en contact, d’autant qu’Orléans, ce n’est pas très loin.
- Ok, on ne s’y attarde pas trop quand même ?
- Il rentre pour quelle heure Yohan de toute façon ?
- Pas avant 22h.
- On essaie d’être rentré pour 20h maximum.
- Ok… Ca va être un bon week-end.
- Rapha, je peux te poser une question ?
- Euh … oui, dis toujours.
- Voilà, j’ai … j’ai l’impression qu’entre toi et Yohan, ça va pas spécialement fort en ce moment, je me trompe ? »


Elle m’a fusillé d’un regard noir, s’est levé, et est retourné s’adosser à la bagnole pour fumer sa clope. Je me suis levé pour la rejoindre.

« Excuse moi, je n’aurais pas du te poser cette question, c’était indiscret et …
- Ta gueule ! Putain, mais qu’est ce que ça peut te foutre ? T’es ma mère ? Ca te regardes pas comment ça va dans mon couple ! C’est fini entre nous maintenant ! Et il va falloir t’y faire !
- J’ai compris, désolé, viens, on y retourne. »


Toujours énervé, elle écrasa sa clope au sol, et remonta dans la voiture. La fin du voyage fut glaciale, et nous avons fait l’heure de route restante sans décrocher un mot. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’il fallait mieux que je la ferme, et que je la laisse se détendre avant qu’elle ne revienne vers moi. Encore une fois, niveau tact, on a fait mieux, on a fait beaucoup mieux même, mais ça n’a jamais été mon fort la diplomatie, encore une fois, ça se confirme. On t’avait jamais dis de fermer ta putain de gueule Cyril ?

A notre arrivé a Rennes, ça va déjà un peu mieux, elle est plus détendu, et j’ai eu la bonne idée de ne pas revenir sur le sujet (oui parce que faire 2 fois la même gaffe en une heure de temps, ça aurait quand même été gros !). Je retrouve ma pote Julie à l’accueil qui nous file les codes de nos chambres respectives, en m’adressant un énorme clin d’œil qui … n’a pas manqué d’échapper à l’œil aiguisé féminin de Rapha ! On se donne rendez-vous dans la chambre de l’un ou de l’autre, dès qu’on a finis de ce posé, je voulais mettre les bières au frais, ça prends un peu plus de temps.

Alors une chambre de B&B, c’est toutes les mêmes. Un grand lit 2 places dans 12m² environ, une petite table près de l’unique fenêtre afin de pouvoir se poser, écrire, ou mettre un ordinateur, déposer les pubs, etc … Et 2m² de salle de bain afin une douche, un chiotte, et un lavabo. Comme prévue, je retrouve ma chambre habituelle, ce petit frigo gracieusement mis à dispo par Antoine, le directeur, comme à chaque fois que je viens dans le secteur. Je souris, heureux de retrouver ce coin dont l’air me réussi tant !

Je posais mon sac et déposai mon ordinateur sur la table (on sait jamais, des fois que j’ai besoin de bosser …) et commençait à sortir les bières pour les entreposer lorsqu’on frappe à ma porte.

« 271049 ! » Criais-je à l’attention de mon visiteur presque surprise.

« Tu devrais gueuler ton code encore plus fort, tout l’hôtel ne l’a pas encore entendu.
- Oui mais il n’y a que nous deux dans l’hôtel ma chère Raphaëlle.
- Ca fait bizarre de t’entendre m’appeler comme ça !
- Ca donne un côté solennel.
- Solennel mon cul oui !
- Quelle grosse voix !
- T’es con … ah au fait, tu te l’ai tapé la réceptionniste ? »


J’en ai lâché ma bière ! Rattrapée juste à temps pour être enfourné au frigo.

« Bah on peut dire qu’elle est direct ta question !
- Oh ça va hein ! On ne se connaissait pas quand tu vivais ici, tu peux m’répondre.
- De toute manière, au pire des cas, on sort plus ensemble hein ! Non je ne me la suis pas tapé, elle n’était pas célibataire à l’époque. Mais qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Son clin d’œil qu’elle ta fait en arrivant. Enfin tu sais, y’en a qui sont pas jalouse. »


Alors là, j’ai bien eu envie de lui refoutre dans la gueule un petit « Oui, j’ai remarqué, je suis sortis avec toi », mais je me suis dis qu’il serait bon que je ferme ma gueule cette fois.

« Surement, n’empêche qu’on est pas sortis ensemble.
- Je ne te parle pas de sortir avec elle.
- Pardon, je ne suis pas sortis avec elle, je n’ai pas couché avec elle non plus, et d’une manière général, je n’ai couché ni avec Julie, ni avec Latifa et Manon qui sont les 3 employées de sexe féminin dans cet hôtel, bon, bien sur, je ne parle pas de Margot qui est la femme du boss, il était encore moins question que je tente quoi que ce soit. Et d’une manière générale, je ne couche pas avec mes collègues, très chère !
- Ah ouais ? Et Florence quand tu bossais à Chartres ? Peu de temps après qu’on ce soit quitté ? »


J’ai encore eu envie de lui sortir « Et toi ? Yohan alors qu’on était toujours ensemble ? » Mais encore une fois, mon bon sens m’a conseillé de fermer ma gueule.

« Hum … On va dire Joker la dessus, bon, euh … pour changer de sujet, J’te propose une crêperie sur la Place St Anne, et ensuite un Troll Farceur ?
- Ouais tu ne veux pas répondre quoi !
- Ouais t’as pas encore faim quoi ? »


Elle éclata de rire avant de me prendre par le bras pour me sortir de la chambre, direction le bus, et ce bar un peu particulier du vieux Rennes. J’adore les vieilles villes, surtout le côté architectural des maisons, la version moyenâgeuse, mais plutôt du nord de la France, avec les pierres, les colombages, tout ce que j’aime. J’ai plus de mal avec le vieux Lyon, au demeurant très jolie, je le trouve trop inspiré de l’Italie, avec les crépis jaune pâle, rose pâle, ce n’est pas que c’est moche, c’est juste pas ce que je préfère… Rennes, c’est tout ce que j’aime en terme d’architecture, en terme de population, de joie de vivre, de climat, tout ça me semble inexplicable, je n’arrive pas à y mettre des mots. Juste un ressenti merveilleux, une sensation de bien-être incroyable. Aujourd’hui j’arpentais de nouveaux ces rues pavés, je croisais de nouveaux les punks à chien qui ne me semblait pas avoir bougé depuis les années ou je vivais ici. Je retrouvais tout ce que j’aimais, j’étais là, avec mon ex, avec la personne que j’aime, je dois bien me rendre à l’évidence maintenant, je suis juste heureux, et je souhaite au plus profond de moi, que cette journée ne se termine jamais.

Nous avons passé une super soirée, on a dégusté la gastronomie local, une bonne grosse crêpe salée au blé noir, accompagné de chouchen en apéro, de cidre pour le repas, on a retrouver les potes au Troll Farceur, grand bar sombre, ambiance jeu de rôle médiéval-fantastique, soirée passé à l’hypocrace, à la bière et au chouchen. Soirée mémorable ou le temps semble ce figé, ou tout passe trop vite, l’heure comme les tournées. On s’amuse, on rigole, raconte des souvenirs du bon vieux temps. Puis on voit l’heure, elle nous explose en pleine figure, nous rappelant que traverser toute l’agglomération à pied, au vu de notre taux d’alcoolémie actuel, ce n’est pas forcément une très bonne idée. On a laissé Colin et Nath nous offrir notre soirée, promettant de payer notre tournée le lendemain, et on a couru jusqu’à la place St-Anne pour récupérer le dernier bus nous ramenant à Cesson.

Comme dans un film, on est rentré dans le bus au tout dernier moment, essoufflé. Haletant, nous prenons nos tickets auprès du chauffeur, l’esprit encore embrumé par l’alcool et les dernières conneries racontés par les potes, et nous nous laissons lourdement tomber sur 2 sièges libres. Les bus nocturnes ont toujours cette capacités d’être habité presque exclusivement de zombie, on peut lire sur leur visage leur soirée arrosé, profitant de ce voyage seul, loin de l’excitation de la nuit pour faire le point, se calmer, et se décomposé sous l’effet de l’alcool. Inconnus se rendant à un after, rentrant se coucher, ruminant une soirée ratée ou un rendez-vous mémorable. Les bus nocturnes ont toujours cette merveilleuses capacités à ramener tout le monde sur terre, à mélangé les humeurs et les sens pour nous rappeler à notre vie réelle. Mélange de joie et de tristesse, de mélancolie et de dépression. Les bus de nuit font rêver ou cauchemarder.

Inconsciemment, nous observions ces 3 personnes silencieuses, presque gêner de se retrouver avec d’autres, de devoir partager leur carrosse d’un soir avec d’autres inconnus. L’adrénaline d’une superbe soirée ainsi que de la course au carrosse était retombé pour nous, et la fatigue reprenait le dessus. Nous ne nous sommes pas échangés un mot, observant les gens, la route, le ciel et les étoiles de cette belle nuit de la fin du mois de mai. Nous ne sommes pas encore en été, les valses des touristes n’avaient pas encore commencé. Nos regards ce sont croisé, des sourires se sont échangés. Es-tu fatigué ? Non, je prendrais bien encore une bière. Pas de soucis, tu sais ou les trouver.

Après un voyage qui nous semble interminable, nous arrivons à bon port, et nous retrouvons dans ma chambre pour finir tranquillement la soirée en dégustant quelques bières supplémentaires. Cigarette, bière, alcool et nourriture grasse, le régime parfait pour tout sportif qui se respecte. Affalé sur le lit prêté par l’hôtel, le cendrier entre nous deux, la fenêtre légèrement ouverte, on zappe pour essayer de trouver un programme plus ou moins intéressant, à même d’achever de nous faire passer le reste de la nuit. Rien, comme d’habitude, rien d’intéressant. Finalement, après moult négociation, c’est la grosse cinquantaine d’épisodes de Kaamelott sur le disque dur de mon PC qui fera l’affaire. On se calme, on discute, on rigole devant les conneries de la bande a Astier. Mais il est difficile d’avoir ce genre de soirée avec son ex, sans revenir sur le passé, sans se rappeler tout ces moments qu’on a passé ensemble, ces instants de complicité qui nous semblait perdus lors de la rupture, mais que, lorsqu’ils sont retrouvés, nous font toujours douté, et nous demander ce qui s’est passé dans nos têtes pour en arriver là. Au fil du temps qui passe, des épisodes et répliques cultes qui défilent, les langues se délient, l’alcool faisant son œuvre, chacun deviens moins timide, n’hésitant plus à se confier à celui avec qui nous avons lié nos vies pendant plusieurs années. C’est Rapha qui ouvrit le livre des souvenirs.

« Du coup j’avais raison, la musique, tu n’as pas continué.
- Au contraire, j’ai eu une belle carrière musicale, même si je n’ai jamais pu en vivre et lâcher mon travail, je n’ai que le regret de n’avoir pu continuer.
- Comment ça ?
- A Lyon j’ai monté Lugh, mon projet, on a sortis 1 album, ils font actuellement le second. J’ai joué avec Sanctuaire, ou j’ai découvert les concerts en Suisse, en Grèce et au Danemark, et enfin, avec Wedingoth, j’ai sortis 2 albums et tourné en Belgique, Luxembourg, Allemagne, Pologne et République Tchèque. Bien sur, la France était à chaque fois incluse dans le lot. J’ai souvent espérer te voir dans le public quand nous jouions à Paris. Ca ne s’est jamais produit.
- En effet, on n’était pas au courant que tu continuer la musique.
- Nico vous en avez jamais parlé ?
- T’es devenu un sujet presque tabou après ton départ. On évitait de parler de toi devant Yohan, ça le mettait en colère et il tapait presque systématiquement une de ses crises de schyzophrénie.
- Ouais, je vois l’idée, et … il en fait plus maintenant ?
- Non, c’est comme s’il ne lui était jamais rien arriver. »


Je n’ai pu m’empêcher d’afficher un rictus narquois lorsque j’ai entendu cette phrase. Ce qui, bizarrement, ne lui a pas beaucoup plus.

« Je vois pas ce qu’il y a de drôle ! Tu sais qu’il ne les contrôle pas !
- Il n’est pas malade, si tous les psys du monde ne lui ont jamais rien trouvé, c’est qu’il n’a rien, et qu’il se sert de cette stratégie pour se rendre intéressant lorsqu’il se rend compte qu’il n’est plus le centre de l’attention ! Voyons Rapha, tu vis avec depuis assez longtemps pour t’en être rendu compte ! T’as jamais trouvé ça bizarre qu’il n’en fasse plus depuis que j’ai quitté Chartres ? Et qu’il n’en fait quasiment qu’à l’évocation de mon nom ? Avant c’était des qu’il était un peu péter dans une soirée et que plus personne ne faisait attention à lui.
- Ecoute, on passe une bonne soirée, on va éviter de parler des sujets qui fâche.
- Je suis bien d’accord avec toi. Donc voilà, je n’ai pas arrêté la musique après avoir quitté Chartres, contrairement à ce que vous avez cru. J’ai encore toutes les photos promos et interview que j’ai pu donner.
- Alors pourquoi t’as pas continué ?
- Je me suis brisé l’épaule il y a 3 ans maintenant. Une épaule gelée, je ne pouvais plus jouer pendant 2 mois. Un an après, je me suis refait la même, j’ai perdu un peu de mobilité au bras gauche, et le kiné m’a dis qu’après 9 mois de rééducation, il ne pouvait rien faire de plus et si je continuais à jouer, je finirais paralysé. J’ai donc rendu mon matos, mes contrats…
- Tes contrats ?
- J’étais sponsorisé Velvet Cymbals, Pro Orca, Sonor et Evans, autant te dire que le matos me coûtait plus très cher à la fin.
- Ah ouais quand même !
- Et donc voilà, j’ai arrêté, à regret, mais si je risquais de perdre un bras, j’aurais du arrêter en tout les cas, et je préfère arrêter avec mes deux bras plutôt qu’avec un en moins.
- D’accord … Et pourquoi le foot ? T’as jamais joué au foot !
- J’ai fait du basket et du foot quand j’étais gosse, mais je n’ai jamais été très doué dans les 2 sports et je suis vite passé sur le banc déjà quand j’étais à Chartres. Quand on s’est connu, je revenais de Rennes, j’étais en transit entre Rennes, Blois et Evry, du coup je ne suis pas allé me proposer aux clubs du coin pour entrainer leurs équipes de jeunes comme j’en ai eu l’habitude. Arrivé à Lyon, j’ai repris les benjamins du club de mon quartier, puis les minimes, les seniors, j’ai passé mes diplômes, et fait mon stage auprès de l’Olympique Lyonnais afin de finaliser mon diplôme d’entraineur professionnel. Ca m’intéressais, j’ai voulu allez au plus loin possible, mais je ne pensais pas être un jour entraineur d’une équipe première.
- Et t’es revenu à Chartres du coup ?
- En fait, l’entraineur en place depuis des années à quitter le club, Gérard, le président, s’est donc mis en quête d’un nouvel entraineur. Au vu des moyens du club, il ne pouvait pas prendre un entraineur expérimenté et il cherchait sur la liste de ceux qui ont nouvellement eu le diplôme. J’étais dans cette liste, et j’avais joué au FC Chartres étant gamin, du coup, il m’a rappelé.
- T’étais pas bien à Lyon ?
- J’y ai toujours une bonne partie de mes amis, j’y ai vécu pas mal d’années, connait pas mal de monde aussi, mais j’avais plus la musique, et ça me pesait un peu sur le moral d’aller voir les groupes avec qui je jouais il y a encore 6 mois en concert alors que moi j’étais dans le public. Ma boite avait fait faillite et je me suis retrouvé licencié économique. Alors quand Gérard m’a appeler, j’ai vu ça comme un signe du destin, me réorienté, avoir la chance de vivre de ma passion, et s’il fallait revenir aux sources pour ça, alors ça en valais la peine à mon sens.
- La par contre, on a été surpris quand on a vu ta photo en une de l’écho.
- Je veux bien te croire. »


Vous connaissez ces moments de blancs ? Ceux ou l’on sent que quelqu’un a quelque chose à dire mais qu’il n’ose pas ? Ces blancs qui semblent durer des heures alors qu’en réalité seul quelques secondes suffisent ? Bah voilà ce qui arrive en ce moment. On est resté là, allumant des clopes, buvant des bières et regardant Kaamelott, j’étais intimement persuadé qu’on avait envie de revenir sur la nuit ou nous nous sommes mis ensemble, c’était le même genre de situation … juste avec un lit deux places au lieu d’un lit une place. Mais par peur ou pudeur je pense, personne n’osait parler. Nous nous sommes regarder, nous avons souris, oui, aucun doute, nous étions redevenu ami et peut être …

Yohan à écrit :
Encore un long chemin à parcourir, 4h30 de TGV entre Marseille et Lille, arrêt par Paris, je déteste cette ville, je déteste cet endroit et les grandes villes en général, je les déteste peut être même plus que je ne déteste ce type qui tente encore une fois de récupérer ma copine. Ce petit salopard qui m’est toujours passé devant, ce petit con qui ne vois jamais rien venir, tellement simple de le manipulé, alors que j’ai de la culture et que je ne suis pas un imbécile, toujours il m’est passé devant.

Tiens, encore un pigeon qui viens de se manger le pare-brise du train, encore une vie animale détruite par la connerie humaine !

Ah ça, pour inventer et détruire notre environnement on est fort, mais personne pour penser au bien-être, à croire que nous ne sommes rien d’autres que des futurs tas de cendres, ici sur terre, juste bon à engraisser des porcs infâmes et sans moral, se vautrant dans la luxure et le pêché le plus total, sans respect pour son créateur, pathétique créature païenne, sans remord ni reconnaissance, juste prêt à fourrer leurs putes au plus profond de leur être, les engrossés et créer une horreur encore pire que le modèle de base. Plus personne de philanthrope, je déteste la race humaine, j’ai honte d’en faire partie. Je n’ai jamais demandé à naître, je n’ai jamais voulu vivre, et à chaque solstice d’hiver, la fête de ma naissance me rappel à quel point je souhaite mourir et détruire. Car rien ne mérite d’être ici, rien ne mérite que nous détruisions la nature, Apulée doit se rebeller pourtant ! Pourquoi laisserait-elle faire tout cela si elle n’avait pas un plan derrière la tête ? Elle ne peut pas tolérer de telles souffrances faîte à son peuple. Elle me parlera prochainement, me guidera vers sa volonté.

La seule chose qui me retiens ici, et la certitude que je retrouverais Brocéliande, et que je ne serais pas seul. Cette fille est le cadeau d'Apulée pour me remercier de mon travail envers elle, la seule créature humaine qui mérite d’être sauvé, la seule qui n’est pas inconsciente de ce qui se passe autour d’elle. Oh bien sur, Patrick, Antoine et Arnaud sont de bons amis, mais ne sont pas digne d’être sauver.

J’ai mis le pilote automatique, c’est tout droite, j’observe le paysage massacré par l’homme, je peux entendre la souffrance de la terre lorsqu’elle est souillé par une quelconque inventions humaine. Mon Dieu qu’elle me manque ! J’ai hâte de me retrouver dans ses bras, j’ai hâte de la chérir à nouveau. Je l’aime, elle me comprends, elle me calme et m’apaise. Depuis que je l’ai récupérer, après tant de nuit à l’imaginer salis par Cyril, je vais mieux, il ne dort plus à mes côté, cette créature masqué que je visualise si bien depuis mes 6 ans, qui ne m’a jamais parler, qui se contente de m’observer, inlassablement, à chaque fois que Morphée s’empare de mon esprit, de mon âme et de mon cœur. Elle me disait qu’ il n’est que mon imagination, je ne le crois pas, je sais qu’il existe, et qu’il a une mission à me confier, mais je n’en suis pas encore digne à l’heure actuelle. Elle est tout pour moi, je ne pourrais pas trouver la force de continuer mon combat si elle n’est plus à mes côté.


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Re: [T] 50 000 âmes qui vivent

Message par rewiwon » mer. 03 juil. 2013 12:19

Raaah tu m'énerves lol tu fait toujours des superbes fins plein de suspense ! Je veux la suite snif :)
Synopsys : Un homme qui vis sa passion du football malgré les difficultés qu'il peut rencontrer.


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